Dans sondiscours au vernissage, Évelyne Duchange, fille de Jean-Marie Duchange,s’est réjouie de voir ainsi exposés les clichés de son père décédé ainsique les habitations du Tây Nguyên présentées dans le parc du Muséed’ethnographie du Vietnam.
En écho au 40e anniversaire del’établissement des relations diplomatiques Vietnam-France, cettemanifestation, qui a reçu le soutien de l’Institut français de Hanoi,est le fruit d’un partenariat entre le musée vietnamien et la famille deJean-Marie Duchange, surtout sa fille Évelyne et sa petite-fille NadègeBourgoin qui ont offert ces photos au musée.
«Plus de 60ans après, les photographies du Tây Nguyên de Jean-Marie Duchange sonttoujours aussi impressionnantes, notamment celles des minoritésethniques en habits traditionnels, de maisons sur pilotis, de maisonscommunes, de tombeaux, de joueurs de gongs, de scènes de pilage du riz,de tissage de la brocatelle, des fêtes de sacrifice du buffle, desportraits de femmes et jeunes filles…», a déclaré Vo Quang Trong,directeur du Musée d’ethnographie du Vietnam.
D’après lui,ces photographies, de très haute qualité technique et esthétique,montrent la vie quotidienne des populations du Tây Nguyên. «Ce doncontribuera à l’enrichissement du fonds documentaire du musée sur cetterégion et sera d’une grande utilité pour les expositions futures»,a-t-il expliqué.
Jean-Marie Duchange est né à Saint Nazaire(Ouest de la France) en 1919. Agent de santé communautaire sur leshauts plateaux du Centre entre 1952 et 1955, il illustre ses missions demagnifiques images.
Il a déclaré : «Je tiens à préciserque je ne suis ni ethnologue, ni photographe… Alors je me suis lancé.J’ai fait venir de France des bouquins d’initiation, des cuves dedéveloppement, un agrandisseur et tout le matériel allant avec etsurtout un appareil reflex 6x6 bi-objectif…
Après quatreans d’activités guerrières, j’ai quitté l’armée pour entrer pour troisans à la Direction de la santé publique des populations montagnardes duSud Indochinois. Et c’est ainsi que, pendant trois ans, j’ai parcouru lapresque totalité des cinq régions composant ce territoire, en jeep, àpied, en pirogue ou encore à dos d’éléphant… Je photographiais pour leplaisir, pour mon plaisir».
Ces photographies, conservéesaujourd’hui au Musée du quai Branly à Paris et à celui d’ethnographie duVietnam à Hanoi, sont d’inestimables témoignages sur les populations decette région dans les années 1950. -VNA