Hanoi (VNA) – Les Hanoiens utilisent peu lestransports en commun, c’est un fait. C’est pour en améliorer l’attractivité queMoov’Hanoi a été lancé en juillet dernier par PRX-Vietnam. Il s’agit d’unprojet de coopération décentralisée entre la région Île-de-France et le Comitépopulaire de Hanoi, avec le soutien financier de l’Agence française dedéveloppement (AFD).
Hanoi connaît une croissance démographique forte et rapide, laquelle s’accompagned’une augmentation presque exponentielle du nombre de véhicules individuels etdes gaz à effet de serre qui s’en suivent… Aussi le développement destransports en commun est-il une solution d’autant plus opportune que le Vietnamsouhaite atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Moov’Hanoi s’inscrit dans la continuité des actionsentreprises par la France en concertation avec le Comité populaire de Hanoi ence qui concerne la mobilité durable.
«L’objectif principal du projet Moo’v Hanoi, c’est vraimentd’améliorer l’attractivité des transports publics à Hanoi. C’est-à-dire qu’onpart d’un constat où il y a des nouvelles lignes de métro. Il y a aussi unréseau de bus existant qui est significatif. Mais tout ce système manque un peud’attractivité auprès de la population. Les gens utilisent moins de transportsen commun. Maintenant qu’on a des nouveaux types de transports, notamment lesmétros, pour décliner cet objectif, un deuxième objectif qui est sous-jacent àcelui-ci, c’est vraiment d’aider à faire en sorte que les différents modes detransport soient interconnectés, c’est ce qu’on appelle l’intermodalité.Maintenant, ça devient un véritable sujet et c’est extrêmement important pourque le réseau soit attractif», a expliqué Emmanuel Cerise, directeur dePRX-vietnam et représentant de la région Île-de-France à Hanoi.
Cette «intermodalité» qu’invoque Emmanuel Cerise n’estpas le résultat de simples lignes qui se croisent, mais bel et bien un projetglobal et cohérent, qui repose sur l’information multimodale àdestination des usagers, sur la tarification unifiée, sur la coordination de l’offre…
«En région parisienne, tout le monde a l’habitude d’avoirun ‘pass-navigo’ qui permet de charger plusieurs titres de transport. Onprésente le badge en entrant dans le bus ou dans le métro et on passefacilement de l’un à l’autre, c’est le même forfait, c’est le même tarif…. Doncça, c’est une facilité qui fait que c’est plus simple pour prendre le transporten commun. Et actuellement, en Île-de-France, là où on travaille beaucoup surces questions d’intermodalité, c’est notamment dans la grande périphérie, parceque le métro, finalement, c’est déjà bien structuré. Mais dans la périphérie,on peut agir là où il y a des connexions, par exemple, les gares RER : toutesles gares RER sont en restructuration, l’idée étant de pouvoir sortir du RER etprendre facilement un bus ou un train de banlieue, ou même un vélo», poursuitEmmanuel Cerise.

Comment faire pour atteindre cet objectif ? «Il faut optimiser les arrêtsde bus et les stations de métro, Il faut optimiser ce qu’on appelle l’informationau voyageur et il faut optimiser matériellement, aux stations, ce passage d’unmode à l’autre. On appelle ça aussi de l’urbanisme tactique, c’est-à-dire quece n’est pas des gros investissements, mais peut-être on sort d’une station,tout de suite, on a une accroche visuelle qui nous montre qu’il y a là un bus.Par exemple, les arrêts de bus à Paris, ont été redessinés pour être trèsvisibles. Les gens peuvent clairement voir le numéro de loin et reconnaître quec’est un arrêt de bus. Donc c’est ça aussi qu’il faut sans doute améliorer àHanoi», détaille Emmanuel Cerise.
Le projet s’articule autour de trois composantes principales qui consistent àcréer des données concernant le trafic et la mobilité quotidienne des Hanoienspour développer une mobilité durable, à accompagner Hanoi dans la mise en œuvred’un plan de réorganisation et de rationalisation du réseau de bus publics et àconcevoir des principes d’aménagement des stations de transport en commun et degestion de l’intermodalité.
Le département Mobilités et Transports de l’Institut Paris Région effectueactuellement une enquête sur les déplacements des Hanoiens. Son directeur, DanyNguyên-Luong, apporte des précisions…«Nous allons travailler avec une équipe d’enquêteursqui vont donc interroger environ 2000 personnes de 16 à 80 ans pour actualisercette connaissance de la mobilité. Nous introduisons également une partie unpeu innovante dans l’enquête avec un suivi par traceur GPS. On demande auxpersonnes de porter un petit traceur GPS qu’on leur prête et d’enregistreralors leurs déplacements pendant 2 jours, l’idée étant de savoir s’il y a desdéplacements avec ce qu’on appelle de l’intermodalité, c’est-à-dire usage dedeux ou trois modes de transport pour un même déplacement», explique-t-il.
Moov’Hanoi bénéficie pour la période 2023-2026 de deux aides financières,l’une de 677.100 euros de l’Agence française de développement (AFD) et l’autrede 326.600 euros de la région Île-de-France. Durée du projet: 33 mois à partir de juillet 2023. Partenaires vietnamiens: DOT (Département des Transports), HPTC (autoritéorganisatrice des transports), Transerco (opérateur de bus le plus important),Hanoi Metro et MRB, HUPI (Institut de planification et d’urbanisme de Hanoi). Partenaires franciliens: Île-de-France Mobilités, Institut Paris Region. –VOV/VNA