La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé lundi le régime du président Hosni Moubarak en Egypte à engager "immédiatement" un dialogue avec l'opposition pour permettre de vraies réformes et répondre aux attentes de la rue, apprend-on de l'AFP. 

"Il est nécessaire d'aller de l'avant de manière pacifique sur la base d'un dialogue sérieux et ouvert avec les partis d'opposition et tous les éléments de la société civile, et nous pensons que cela doit se passer immédiatement", a-t-elle déclaré à la presse en arrivant à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles.  

 "Il est nécessaire de répondre aux griefs légitimes de la population égyptienne", a encore dit la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères. 

La télévision officielle égyptienne a annoncé lundi la formation d'un nouveau gouvernement en Egypte, largement inchangé à l'exception du ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, dont les manifestants réclamaient le départ. 

Selon l'AFP, le nouveau ministre de l'Intérieur est un général, Mahmoud Wagdi. Autre changement, le gouvernement ne comprend aucune personnalité du milieu des affaires, considéré comme proche du fils du président Hosni Moubarak, Gamal. Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit est reconduit, de même que celui de la Défense, le général Mohamed Hussein Tantaoui. La télévision a cité un décret du président Hosni Moubarak.    

Plusieurs pays et entreprises continuaient lundi de rapatrier ou de réduire le nombre de leurs ressortissants expatriés en Egypte, certains groupes étrangers suspendant leur production dans le pays, où une révolte populaire sans précédent a fait au moins 125 morts en six jours.    

Face à un mouvement qui s'amplifie, de nombreux voyagistes ont suspendu les départs des vacanciers et les réservations se sont taries, au plus fort de la saison pour le secteur touristique, l'une des principales sources de revenus du pays, avec 14,7 millions de visiteurs en 2010.    

De nombreux pays dont les Etats-Unis, le Canada, l'Arabie saoudite, la Libye, le Liban, la Thaïlande, le Japon et l'Australie ont dépêché des avions pour ramener leurs ressortissants. En Europe, la plupart des pays se contentaient de déconseiller de se rendre en Egypte mais certains organisaient les rapatriements.- AVI