Entant que dirigeant du Vietnam, le Président Hô Chi Minh, figureclassique, compte depuis longtemps parmi les thèmes principaux de lalittérature, de la poésie, de la peinture, du théâtre…
Leprésident, surnommé affectueusement par les Vietnamiens «l’Oncle Hô», afait son apparition depuis quelques temps déjà sur écran. Le tout, afinde permettre à la nouvelle génération, qui vit dans une époque de paix,de mieux connaître le plus grand homme du pays.
Avantagepour les films le concernant : des archives abondantes qui regorgent denombreuses histoires. Seule ombre au tableau, il n’est pas facile detrouver un acteur qui remplisse toutes les conditions qu’elles soientphysiques ou du côté de l’interprétation. Élus parmi des centainesd’acteurs talentueux, Tiên Hoi et Trân Luc ont conquis les metteurs enscène et ont eu l’occasion d’incarner le Président Hô Chi Minh.
Tiên Hoi, le succès au rendez-vous
TiênHoi, né en 1959, joue pour la première fois le rôle du Président Hô ChiMinh, âgé, dans la pièce de théâtre Dêm trang (Nuit blanche) présentéeau public en 1987 et mise en scène par Luu Quang Hà. Les metteurs enscène et les spectateurs ont estimé qu’il avait su reproduire avecsincérité et talent le style de l’Oncle Hô. L’occasion pour cet acteurexpérimenté, qui compte plus de 30 ans de métier, d’être recruté dansHen gap lai Sài Gon (Rendez-vous à Saigon), premier film téléviséretraçant la vie du Président Hô Chi Minh, tourné en 1990 et mis enscène par Long Vân.
Pour Tiên Hoi, jouer le rôle duprésident est un honneur mais aussi un tournant dans sa carrière. «Pourbien rendre l’image de l’Oncle Hô sur écran, beaucoup de difficultés etde pressions m’attendent», confie l’acteur. Pour travailler son rôle,Tiên Hoi décide de partir dans certaines provinces et villes du pays,dont Huê (province de Thua Thiên-Huê, Centre) et Hô Chi Minh-Ville oùl’on trouve des traces du Président Hô Chi Minh jeune. Dans ceslocalités, il cherche et rencontre des personnes âgées afin de mieuxcomprendre l’éthique féodale sous la dynastie des Nguyên (1802-1945), ilconsulte aussi les archives concernant le chemin révolutionnaire duPrésident Hô Chi Minh et discute avec l’auteur et écrivain, Son Tùng.
Dansle film Hà Nôi mùa dông nam 1946 (Hanoi durant l’hiver 1946), mis enscène par l’«Artiste du Peuple» Dang Nhât Minh, des défis continuent àpeser sur les épaules de Tiên Hoi. Ce film traite de l’année 1946,durant laquelle le Vietnam vient de déclarer son indépendance devenantainsi un pays libre. À cette période, les colons français et lesfascistes japonais harcèlent la force Viêt Minh (*). Le Président Hô ChiMinh, 56 ans à l’époque, devait prendre beaucoup de décisionsimportantes. Tiên Hoi dans son interprétation, parvient à refléter lestyle résolu mais aussi l’esprit vif et simple de ce grand homme dansdes circonstances difficiles. «En assumant le rôle du Président Hô ChiMinh, j’ai appris beaucoup de choses sur le plus grand leader du pays»,précise l’acteur.
Trân Luc, le rôle de sa vie
Autreacteur, autre style, Trân Luc, né en 1962, aussi metteur en scène, nesurpasse pas Tiên Hoi en terme de physionomie. Pourtant, il a été invitéà jouer le rôle de Tông Van So (nom de code du Président Hô Chi Minhdurant l’activité révolutionnaire) dans le film Nguyên Ai Quôc o HôngKông (Nguyên Ai Quôc à Hongkong), sorti en 2003. Ce film est le résultatde la coopération entre le studio Hodafilm de l’Association desécrivains vietnamiens et le studio chinois Zhoujiang. Dans ce troisièmefilm traitant de la vie de l’Oncle Hô, les producteurs apprécient lacapacité de Trân Luc à interpréter la vie intérieure du président. Sousles mains habiles des maquilleurs, Trân Luc se rapproche même duphysique du grand homme.
Comme Tiên Hoi et d’autresacteurs avant lui, Trân Luc consacre beaucoup de temps à la lectured’archives et regarde beaucoup de films documentaires. Il a mêmerencontré Vu Ky, ancien secrétaire du Président Hô Chi Minh, pour biencomprendre ses habitudes quotidiennes, ses traits de caractère.
«Selonmoi, la chose la plus importante dans l’interprétation du Président HôChi Minh est de refléter sa grandeur d’âme et son style. Dans le film+Nguyên Ai Quôc à Hongkong+, il y a beaucoup de scènes dans lesquellesl’Oncle Hô parle anglais ou chinois. J’ai donc dû apprendre à donner laréplique dans ces deux langues», souligne Trân Luc. -VNA