L’hygiène des mains, un geste simple pour se protéger
L’Organisation
mondiale de la Santé (OMS) encourage les patients et les membres de
leurs familles à se joindre aux agents de santé dans leurs efforts pour
le respect d’une bonne hygiène des mains, indique-t-elle dans un
communiqué de presse publié à l’occasion de la Journée de l’hygiène des
mains (5 mai).
Chaque année, des centaines de millions
de patients dans le monde sont victimes d’infections associées aux
soins de santé, qui provoquent des souffrances physiques et
psychologiques importantes, entraînent parfois la mort et causent des
pertes financières pour les systèmes de santé. Plus de la moitié de ces
infections pourraient être évitées si les soignants se lavaient
correctement les mains à certains moments essentiels des soins.
Les infections associées aux soins de santé surviennent en général
après un contact entre le soignant et les patients, par transmission des
germes présents sur les mains. Les plus courantes sont les infections
des voies urinaires et des sites des interventions chirurgicales, les
pneumonies et les septicémies. Sur 100 patients hospitalisés, au moins 7
dans les pays développés et 10 dans les pays en développement
contractent une infection associée aux soins de santé. Dans les unités
de soins intensifs, chez les patients vulnérables et dans un état
critique, la proportion atteint environ 30 sur 100.
Le
respect d’une bonne hygiène des mains pendant les soins en les
frictionnant avec des produits hydro-alcooliques ou en les lavant à
l’eau et au savon, si elles sont visiblement sales, réduit le risque
infectieux.
«Les infections associées aux soins de
santé représentent une charge majeure dans le monde entier et
compromettent la sécurité et les soins des patients, explique Sir Liam
Donaldson, envoyé spécial de l’OMS pour la Sécurité des patients et
ancien Médecin chef pour l’Angleterre. J’exhorte les milieux de la santé
et les communautés de patients à prendre des mesures fermes et
décisives pour épargner des vies et éviter les méfaits de ces
infections.» 15.700 établissements de santé participent à cette campagne
Plus de 15.700 établissements de santé comptant plus de 9 millions
d’agents de santé dans 168 pays ont enregistré leur engagement pour une
bonne hygiène des mains dans le cadre de la campagne mondiale de l’OMS:
«Pour sauver des vies : l’hygiène des mains». Cette campagne se poursuit
depuis 2009 et 12 nouveaux pays ont rejoint le mouvement au cours de
l'année dernière.
Selon le programme de l’OMS «Un soin
propre est un soin plus sûr», lorsqu’on travaille avec des patients, il
y a cinq indications essentielles à la pratique de l’hygiène des mains,
de préférence en utilisant un produit hydro-alcoolique ou en lavant les
mains à l’eau et au savon si elles sont visiblement sales.
La participation des patients est essentielle
La sensibilisation du public et la participation des patients sont
essentielles pour renforcer les occasions de développer la sécurité des
patients. De nombreux établissements de santé informent les patients et
leurs familles et les encouragent à participer à l’hygiène des mains.
Selon une nouvelle enquête menée par l’OMS et son centre collaborateur
pour la sécurité des patients, les Hôpitaux Universitaires de Genève, la
participation est considérée comme une stratégie utile pour améliorer
l’hygiène des mains et créer un climat positif pour la sécurité des
patients dans les établissements la mettant en œuvre.
«La participation des patients peut être un puissant outil pour obtenir
des améliorations des soins de santé, reconnaît le Dr Benedetta
Allegranzi, chef d’équipe à l’OMS pour le programme «Un soin propre est
un soin plus sûr». Bien que la capacité des patients à s’impliquer soit
variable selon les cultures et les situations, les membres de la famille
aident souvent à dispenser les soins et font partie des meilleurs
défenseurs de ceux qu’ils aiment. Cela fait d’eux de précieux alliés
dans ce processus.»
«Pour réussir, les activités
visant à autonomiser les patients doivent veiller à l’adhésion des
agents de santé et au respect de la culture locale », recommande le
Professeur Didier Pittet, conseiller principal du programme OMS «un soin
propre est un soin plus sûr» et chef du département des maladies
infectieuses aux Hôpitaux Universitaires de Genève. - VNA