Les nutritionnistes dans la ligne de mire
Le Premier ministre
Nguyên Tân Dung a approuvé en 2011 le projet sur le développement de la
force physique et de la taille des Vietnamiens pour la période
2011-2030, lequel privilégie la nutrition et les soins de santé.
Toutefois, à ce jour, la formation de personnel en matière de nutrition
laisse à désirer.
Depuis 1979, la Faculté de médecine de
Hanoi a formé des nutritionnistes, mais après 4 promotions de 45
nutritionnistes, ce secteur a dû fermer. Raison principale : les
nutritionistes ont beaucoup de difficultés à trouver un emploi dans les
hôpitaux.
Il y a trois ans, l’École supérieure des
techniques de santé de la province de Hai Duong (Nord) a également
ouvert un département de formation de techniciens en diététique. Mais il
n’est pas parvenu à attirer suffisamment d’étudiants.
Bien
que la nutrition ait un rôle important dans une société développée, la
réalité est bien différente : les universités, les hôpitaux et les
élèves ne s’intéressent pas à la discipline.
Selon Pham
Duy Tuong, directeur du département de nutrition et de sécurité
alimentaire de la Faculté de médecine de Hanoi, cette discipline n’est
toujours pas enseignée dans la majorité des écoles supérieures de
médecine. En outre, plusieurs hôpitaux n’ont pas de personnel en
diététique.
M. Tuong a fait savoir que même le système
éducatif du pays ne possède pas de nutritionnistes, alors que le recours
à la nutrition dans les établissements s’est avéré particulièrement
nécessaire au terme d’une étude de la situation de l’obésité et du
surpoids dans certaines écoles.
«Dans les écoles, qui sont
en mesure de contrôler l’alimentation, la nutrition permettra aux
élèves d’éviter le surpoids ou l’obésité», affirme M. Tuong, avant de
préciser que l’évolution de cette situation n’interviendra que lorsque
la population et les autorités prendront conscience de l’importance de
la nutrition en matière de santé.
Les premiers licenciés en nutrition dans quatre ans
Depuis
1996, la Faculté de médecine de Hanoi forme, en coopération avec
l’Institut de nutrition, des agrégés en nutrition. Il s’agit
essentiellement de médecins expérimentés dans ce domaine. En revanche,
aucun licencié en nutrition n’a été formé dans le pays.
Devant cette
situation, la Faculté de médecine de Hanoi a ouvert le 2 octobre
dernier une première promotion de formation de licenciés en nutrition de
46 étudiants. Mais en vue de répondre aux besoins de spécialistes du
pays, il faut développer ce cursus dans les écoles supérieures de
médecine de l’ensemble du pays, affirme M. Tuong.
Selon
lui, le ministère de la Santé a demandé il y a peu aux hôpitaux de
mettre en place un service de diététique pour les patients : au sein des
1.000 hôpitaux, les diététiciens se comptent sur les doigts de la main.
-VNA