Les Mông vivent en altitude, dans des contrées au climat rude. Là où d’autres auraient pu céder au découragement devant la puissance de la nature, ils ont su la domestiquer en créant de merveilleuses rizières en terrasse le long des pentes escarpées.


Les Mông pratiquent la culture sur brûlis, mais surtout la riziculture inondée. Pour ce faire, ils s’installent à flanc de montagne et creusent des terrasses circulaires qui épousent les courbes de niveau et qui sont disposées en gradins. Naturellement, ils se mettent à proximité de nappes d’eau souterraines, ce qui favorise l’irrigation. Giàng Mý Lý, un Mông vivant dans la province de Lào Cai explique : "les rizières en gradins sont l’un des fleurons de nos traditions agricoles. On se commence par le défrichage, du pied jusqu’au sommet de la colline, pour créer différentes surfaces planes qui se succèdent. Mais attention, au cours des saisons, il faut veiller à ce que le champ soit irrigué en permanence".


Le défrichage constitue l’étape la plus importante et la plus fatigante. Il faut choisir des flancs ni trop inclinés ni trop caillouteux. Tant mieux s’il y a des herbes épaisses ou de grands arbres : c’est gage de solidité. Après le défrichage, vient l’irrigation. Ce sont les hommes qui s’occupent de creuser des canaux. Et lorsque les champs installés sur le flanc d’une même colline ou d’une même montagne appartiennent à plusieurs familles, celles-ci se partagent les tâches de protection, de gestion et de répartition de l’eau. Et attention, tous ces processus sont calculés mentalement ! Selon Giàng A Dinh, les Mông ont amélioré leur savoir-faire au jour le jour. En plus d’être un espace agricole, les rizières en gradins des Mông sont un véritable spectacle pour les yeux. Ils maîtrisent parfaitement la technique qui leur permet de créer ces petites parcelles circulaires qui s’emboîtent les unes dans les autres.


C’est en faisant preuve de créativité et de savoir-faire que les Mông ont créé ces champs ondulant au milieu de vallées ou sur le flanc des montagnes de Yên Bái et de Lào Cai. Ces paysages à la beauté époustouflante sont caractéristiques d’une culture ancestrale miraculeusement préservée. A les voir, on a peine à croire qu’ils aient été façonnés avec des outils on ne peut plus rudimentaires. Giàng A Trư, de la province de Yên Bái, indique : "les Mông comptent essentiellement sur les expériences ancestrales. Ils utilisent des charrues typiques appropriées aux travaux champêtres en altitude".



Les Mông sont de véritables architectes de la nature, et ils nous en mettent plein la vue. Et pour peu que le soleil se mette de la partie et fasse scinctiller le tout, on est en pleine féérie! -VNA/VOV