Les entreprises ont besoin de davantage de capitaux injectes par les banques hinh anh 1La croissance des crédits aux entreprises est en baisse parce que celles-ci ne sont pas capables de payer leurs dettes dans le contexte de stagnation de la production à cause du COVID-19. Photo: VNA

Hanoï (VNA) - Fin mai, la croissance des crédits a atteint 4,97%, tirée par la reprise de la production industrielle et les efforts des banques pour alimenter des fonds au prix modéré aux entreprises.

Une série de banques ont lancé des enveloppes de prêts à taux d’intérêt préférentiel aux habitants et entreprises.

Vietcombank propose un taux de 6,79% par an pendant six premiers mois pour les prêts de moins de 12 mois et de 6,99% pour ceux de 12 à 24 mois en faveur des entreprises et coopératives. Vietinbank accorde une attention aux très petites entreprises. Maritime Bank - MSB fournit des prêts en dông à taux d’intérêt de 6% par an et de 3% en USD aux entreprises spécialisées dans l’import-export.

En outre, les banques appliquent des enveloppes d'assistance aux entreprises dans le cadre de la circulaire N°3 de 2021 de la Banque d'État comme la prolongation du délai de paiement des dettes, la réduction du taux d’intérêt…

Selon les estimations des experts, la production des entreprises est gravement affectée par la 4e vague épidémiologique qui sévit dans les zones industrielles de Bac Giang, Bac Ninh (Nord) et de Hô Chi Minh-Ville (Sud). "Les besoins en fonds des entreprises vont baisser", a prévu un responsable d'une filiale de banque dans la province de Bac Ninh. D'après lui, les activités des crédits aux entreprises étant freinées, les transactions concernent surtout des particuliers.

"La croissance des crédits aux particuliers n’est pas gravement affectée, mais la fourniture des crédits aux entreprises est en baisse parce que celles-ci n’ont pas d’argent pour payer leurs dettes dans le contexte de stagnation de la production à cause du COVID-19", a expliqué Lê Quang Trung, directeur général adjoint de la banque Quôc Tê - VIB. Ainsi, la clé pour doper la croissance des crédits est de bien contrôler l’épidémie.

Les exportations vont retrouver des couleurs parce que les besoins des marchés à l'export importants du Vietnam comme les États-Unis, l'Europe, le Japon et la République de Corée sont en hausse. À présent, la liquidité des banques est abondante et répond totalement aux besoins en fonds des entreprises, a indiqué Lê Quang Trung. Il faut fournir de nouvelles enveloppes de crédits à des coûts très raisonnables aux entreprises pour les aider à participer à la reprise de l’économie.

Lors de la récente réunion du gouvernement, le Premier ministre Pham Minh Chinh a souligné l’importance d’une politique monétaire et budgétaire harmonieuse et raisonnable pour à la fois contrôler l'inflation et assurer la croissance. Il a également jugé nécessaire de prendre rapidement des politiques d’assistance aux entreprises et travailleurs impactés par le COVID-19.

Améliorer l'accès des entreprises au financement

La pandémie rend difficile l'octroi des prêts bancaires et les sociétés ont du mal à financer la réorganisation de leurs activités et la recherche de nouveaux débouchés, a déploré Lê Hà Minh, directrice d'Eco Garment Vietnam, une société spécialisée dans la fabrication de vêtements, lourdement impactée par la crise sanitaire. "Les prêts bancaires sont la principale source de financement des entreprises mais il est actuellement difficile d’en bénéficier. Les critères d’obtention sont de plus en plus sévères et de nombreuses sociétés ne répondent pas aux exigences des  banques".

Si le crédit bancaire constitue la principale source de financement externe des entreprises, le contexte de crise sanitaire leur impose de rechercher d'autres modes de financement dits "alternatifs". Ces derniers temps, de nouveaux outils en sont apparus au Vietnam comme la technologie financière (Fintech), les prêts entre pairs (P2P), le financement participatif (Crowdfunding) ou encore le financement de la chaîne d'approvisionnement. Or, malgré la diversité de ces dispositifs, la plupart des entreprises continuent à se tourner prioritairement vers les banques, quittes à payer des taux d’intérêt élevés.

Ainsi, les experts leur persuadent de diversifier leurs sources de financement. D’après Cân Van Luc, un expert financier, le marché boursier peut être une des sources les plus intéressantes, pour peu que les sociétés sachent faire valoir leur compétitivité et faire preuve d’une totale transparence.

D’un point de vue macroéconomique, l’État doit compléter le cadre juridique du marché des capitaux et prendre des mesures plus appropriées pour faciliter l’accès au crédit des entreprises en général et de celles durement impactées par la crise sanitaire en particulier.  "Les plans de soutien doivent mieux profiter aux entreprises. Peu d'entre elles bénéficient du plan d'aide de 16.000 milliards de dôngs à taux 0% approuvé en 2020 par le gouvernement au motif qu’elles ne répondent pas aux critères ou que les formalités à accomplir sont trop lourdes. Il faut revoir ces mesures et, dans le même temps, répondre au besoin légitime des entreprises en termes de report fiscal", a recommandé Cân Van Luc.  -CVN/VNA