Dorénavant, les enfants des minorités ethniques des localités des provinces Diên Biên, Yên Bái (Nord), Quang Tri (Centre) n’auront plus à craindre pour leur formation. Elle sera de qualité, assurée non seulement par des enseignants d’origine Kinh mais aussi par des sous-maîtres locaux. Le modèle d’enseignement s’est révélé efficace.

Nguyên Thê Diêp - directeur de l'école primaire Hua Ngai (district Muong Cha, province de Diên Biên) dresse un constat : “La majorité d’élèves issus de l'ethnie H'mong parlent le H'mong comme langue maternelle alors que leurs enseignants sont d’origine Kinh. Cela pose des problèmes de communication, les élèves ne pouvant pas assimiler leurs leçons. Par conséquent, leurs résultats en pâtissent”.

Dans le but d’y remédier, l'ONG internationale de protection des enfants (Save the Children), en collaboration avec le ministère de l'Éducation et de la Formation (MEF), avec l’appui financier du Fonds japonais pour le développement social - à hauteur de 11 millions de dollars - a initié le projet : «Améliorer la qualité de l'éducation pour les élèves des minorités ethniques». Il s’agit de considérer le vietnamien comme «deuxième langue» d’enseignement. Depuis 2009, le projet a été mené dans trois districts périphériques : Huong Hoa (Quang Tri), Muong Chà (Diên Biên) et Van Chan (Yên Bái).

Les manuels scolaires en langue maternelle sont distribués aux élèves des ethnies minoritaires dès la maternelle. Ceux des 1ère, 2e et 3e apprennent le vietnamien en plus de leur langue maternelle. Les contenus des leçons ont été légèrement modifiés afin de s’adapter au niveau des apprenants. Des appels d’offres ont été lancés pour améliorer l'environnement d'apprentissage des minorités ethniques : salle de lecture, réfectoire, toilettes, internat… De plus, le projet a organisé des formations pour renforcer la coordination entre les enseignants Kinh et les sous-maîtres locaux.

Le projet s’est révélé efficace augmentant sensiblement le nombre d’élèves scolarisés, leurs bons résultats ainsi que leur niveau de compréhension.

"Durant l'année scolaire 2008-2009, notre école comptait un effectif de 358 élèves dont 3,6% seulement faisaient partie des meilleurs et 8,1% sont des faibles. Quatre ans après le début du projet, ce taux est passé respectivement à 7,5% et 2,8%, durant l'année scolaire 2012–2013”, constate Vu Thi Minh Thu – rectrice adjointe de l’école Nam Lanh (Yên Bái).

Cette dernière souhaite ainsi que cette méthode d’enseignement soit répandue dans les provinces abritant des minorités. Elle préconise aussi que «les gestionnaires de l'éducation adoptent des mesures appropriées aux cas spécifiques d’enseignement afin de réduire l'écart entre les enfants des villes et ceux des minorités ethniques». -VNA