New York, 9 novembre(VNA) - L'ambassadeur DangDinh Quy, chef de la Mission permanente du Vietnam auprès de l'ONU a appelé àla levée immédiate des restrictions, à un climat propice à l’accès humanitaire,au plein respect du droit international humanitaire, à la reprise rapide desservices publics et à l’accroissement de l’assistance humanitaire, lors d’uneréunion du Conseil de sécurité sur la situation au Tigré tenue le 8 novembre à New York des Etats-Unis.
Cet événément a attiré la participationde la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à laconsolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, et du Haut-Représentant duPrésident de la Commission de l’Union africaine pour la Corne del’Afrique, M. Olusegun Obasanjo.
Dang Dinh Quy a évoqué, avec uneprofonde inquiétude, la détérioration de la situation en Éthiopie, enparticulier la poursuite des affrontements et l’extension des combats et des hostilitésau Tigré, à Amhara, à Afar et aux alentours ces derniers jours. L’escalade des opérations militaires et des affrontements ont plongé lepays et la région dans une grave instabilité, les parties risquant d’atteindreun point de non-retour, a-t-il prévenu.
Il a donc exhorté toutes lesparties à l’arrêt immédiat des hostilités et au lancement d’un dialoguenational inclusif, sans conditions préalables, pour parvenir à uncessez-le-feu.
Ce n’est qu’avec un cessez-le-feudurable, a insisté le diplomate vietnamien, que les conditions d’un dialogueinclusif et crédible seront réunies, en vue d’un règlement politique des causessous-jacentes du conflit. L’escalade des hostilités menace d’aggraver lasituation humanitaire déjà catastrophique dans les régions du Tigré, d’Amharaet d’Afar, où des millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaireurgente: le délégué a évoqué le sort de 5,2 millions de personnes devantcompter sur une aide alimentaire, dont 400 000 évoluant dans desconditions proches de la famine.
En attendant, il a salué lesprogrès accomplis sur le front humanitaire, ces derniers mois, y compris auTigré. L’accès et la distribution de l’assistance étant loin d’êtresatisfaisants, le représentant a appelé à la levée immédiate des restrictions,à un climat propice à l’accès humanitaire, au plein respect du droitinternational humanitaire, à la reprise rapide des services publics et àl’accroissement de l’assistance humanitaire. Toutes les mesures doiventêtre prises pour protéger les personnes et infrastructures civiles ainsi quedes agents humanitaires.
La crise au Tigré, a conclu lereprésentant vietnamien, émane de questions « complexes » à la fois politiques,historiques et ethniques. Au lieu de semer la haine, les partiesgagneraient à accorder la plus haute priorité aux intérêts de leur peuple ets’engager, patiemment, dans le dialogue et la réconciliation. Il fautentamer le dialogue dès à présent sinon il sera trop tard pour sauver l’Éthiopiede la « catastrophe », a souligné le représentant, en appelant la communautéinternationale à faciliter le processus dans le plein respect del’indépendance, la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale del’Éthiopie.
Il a aussi appelé les partiesau Tigré à la retenue, avant d’appuyer le rôle du Haut-Représentant de l’Unionafricaine pour la Corne de l’Afrique, M. Olusegun Obasanjo. Il aégalement appuyé l’engagement des pays voisins.
Lors de la réunion, Mme DiCarlo anoté que ce « conflit dévastateur » a plongé plus de 7 millions de personnesdans le besoin, en particulier celles qui vivent dans le nord de l’Éthiopie. Dans le Tigré, plus de 5 millions de personnes ont besoin de nourritureet environ 400 000 personnes vivent dans des conditions proches de lafamine. Aucun camion de secours n’a atteint Mekele depuis le 18 octobre,à cause des frappes aériennes, a encore déploré Mme DiCarlo. Elle aindiqué que l’ONU n’avait pas été en mesure de transporter du carburant dans leTigré depuis août.
Selon les estimations, a-t-elle ajouté,plus de 20 millions de personnes en Éthiopie ont besoin d’aidehumanitaire, sous une forme ou une autre, dont plus de 5 millions sontdéplacées.
Ces souffrances doivent cesser etles civils doivent être protégés, a lancé Mme DiCarlo, insistant sur lanécessité pour toutes les parties de garantir et de faciliter « immédiatement »la livraison de l’aide humanitaire, sans entraves.
Les pays membresdu Conseil de sécurité se sont déclarés préoccupés par l'aggravation de lasituation au Tigré et dans les régions avoisinantes affectant les opérationshumanitaires de l'ONU en Éthiopie et ont demandé au gouvernement et aux partiesconcernées de se conformer au droit international des droits de l'homme, enaugmentant le soutien et en facilitant l'action humanitaire. - VNA