Le marché des obligations gouvernementales est l’outil majeur du gouvernement pour mobiliser des capitaux. Il fait partie des politiques financières et monétaires du gouvernement, tout en permettant au Vietnam d’améliorer sa crédibilité sur les marchés financiers internationaux.

Selon le rapport du Service des transactions boursières de Hanoi (HNX) de 2009 à 2014, l’organisation d’adjudications d’obligations gouvernementales a permis au Trésor public de dégager 654.493 milliards de dôngs, soit 13 fois plus que lors de la période 2000-2008.

À partir de 2012, l’émission d’obligations est devenue la voie principale de mobilisation de fonds pour le gouvernement avec une forte croissance des capitaux issus de telles opérations. En 2013, la mobilisation s’est élevée à 194.000 milliards de dôngs, ce qui représente 18 % de l’investissement social.

Au sein du marché financier vietnamien, le marché des obligations gouvernementales est encore modeste par rapport au marché des actions et aux opérations de crédit du système bancaire avec respectivement 14%, 18,6% et 67,8%.

"Le marché obligataire permet au gouvernement de financer la majorité du déficit public qui est de l’ordre de 5% chaque année, selon le vice-ministre des Finances, Trân Xuân Hà. Il permet également à l’État d’investir dans de grands projets des secteurs du transport, de l’hydraulique, de la santé et de l’éducation..."

«Ces derniers temps, la liquidité de ces titres s’est nettement améliorée, le volume de transactions ayant atteint près de 680.000 milliards de dôngs, ce qui représente 18% du PIB national. Le montant moyen des transactions réalisées lors d’une séance a été multiplié par 7,5 lors de ces cinq dernières années. Le marché des obligations gouvernementales, qui repose sur les principes de concurrence et de transparence, a contribué et contribue à stabiliser les taux d’intérêt et à maîtriser l’inflation», a ajouté le président du Comité d’État de la bourse Vu Bang.

Attirer davantage les investisseurs

Reconnaissant certaines limites au marché des obligations gouvernementales, le vice-ministre Trân Xuân Hà a précisé que les produits restent peu diversifiés. En outre, le fait que 86% des emprunts obligataires de l'État soient détenus par des banques commerciales et des organismes de crédit est préoccupant. Les fonds d'investissement et d’assurance se sont bien engagés activement sur ce marché, mais sans donner lieu à de grands volumes financiers, ce qui affecte son développement et sa stabilité.

La vice-gouverneur de la Banque d’État, Mme Nguyên Thi Hông, s’inquiète du fait que les banques commerciales et organismes de crédit détiennent 86% des obligations gouvernementales. Ainsi, en Chine, ce taux n’est que de 70%. Aussi la diversification des porteurs s’impose-t-elle désormais. Il est nécessaire de faire en sorte d’attirer d’autres investisseurs et de diversifier les produits financiers proposés, mais aussi d’attirer davantage d’investisseurs étrangers en modifiant la fiscalité, ainsi qu’en revoyant les modalités des frais perçus lors des transactions et les outils de prévention des risques.

Selon Pham Thanh Hà, représentant de l’Association du marché des actions du Vietnam, l’envergure du marché vietnamien des obligations gouvernementales n'est pas encore à la hauteur de ses potentiels. Afin de promouvoir son rôle de ce marché et de susciter plus d’investisseurs, le gouvernement doit poursuivre de manière constante sa politique de restructuration économique en privilégiant la stabilité des fondamentaux macroéconomiques de l’économie vietnamienne et l’amélioration de la qualité de la croissance. Il faudrait par ailleurs renforcer la transparence de ce marché en facilitant l’accès aux informations concernant le programme des émissions d’obligations gouvernementales, la planification de l’emploi des capitaux et l’évaluation de l’efficience des projets bénéficiaires de ces fonds. -CVN/VNA