Le livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa de Hiêu Constant

Publié en mai 2021 par la maison d'édition Dân Tri, le livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa (Spratly) de l'écrivaine et traductrice vietnamo-française Hiêu Constant raconte la visite de ces îles.

Hanoï (VNA) - Publié en mai 2021 par la maison d'édition Dân Tri, le livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa (Spratly) de l'écrivaine et traductrice vietnamo-française Hiêu Constant raconte la visite de ces îles en 2018 par une délégation de Vietnamiens d'outre-mer (Viêt kiêu), venus de 24 pays différents.

Le livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa de Hiêu Constant ảnh 1La couverture du livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa. Photo : Hiêu Constant/CVN

Hiệu Constant a pris 3 ans pour écrire son livre de souvenirs de ce voyage de 10 jours à Truong Sa. Sur 185 pages, l’auteure partage beaucoup les sentiments et les émotions ressentis sur île par la délégation au contact des habitants.

Le Courrier du Vietnam a interviewé Hiêu Constant pour mieux comprendre la vie des gens, les habitants mais aussi les soldats stationnés sur place pour protéger la souveraineté nationale de ces îles. 

Quel est votre souvenir le plus marquant du séjour à Truong Sa ?

Pour nous autres, vietnamiens vivant à l'étranger et participant à cette 10e mission en visite de ces îles de Truong Sa, chaque moment et chaque rencontre avec les officiers, soldats et habitants sont à jamais gravés dans nos mémoires. Personnellement, deux événements m’ont marqué particulièrement, et leurs souvenirs résonnent encore très nettement dans ma tête.

Le premier, est la cérémonie organisée par la délégation pour rendre hommage aux officiers et aux soldats qui se sont sacrifiés pour la souveraineté nationale de ces îles. Parmi ces soldats, 64 ont perdu la vie lors de la bataille de Gac Ma. C’était très émouvant. Encore maintenant, assise devant mon écran d’ordinateur à vous parler, je me sens émue. Il faut imaginer tout le monde réuni sur l’héliport du navire pour la cérémonie au milieu de la mer immense.

Le livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa de Hiêu Constant ảnh 2Cérémonie en hommage aux officiers et aux soldats qui se sont sacrifiés pour la souveraineté du Vietnam dans la bataille de Gac Ma. Photo : Hiêu Constant/CVN

L'espace était légèrement parfumé d'encens et seul le son de la musique de la cérémonie perçait le silence des personnes réunies. Puis le contre-amiral Dô Minh Thai a prononcé son discours de gratitude envers les soldats en notre nom à tous. La voix du contre-amiral s'étrangla par moment et les participants tentèrent de retenir leurs sanglots mais chacun de nous était en larmes. Tout à coup, le temps changea au moment où les couronnes funéraires dédiées aux morts furent jetées dans la mer. De gros nuages se formèrent et des éclairs déchirèrent le ciel. Cela ne dura qu’une trentaine de minutes, puis le ciel s’éclaira de nouveau, la nuit tomba et la lune apparut.

Le deuxième événement que je garde en tête est la nuit où notre délégation a quitté la grande île de Truong Sa. Les chansons de marins nous accompagnant résonnent toujours dans nos mémoires, comme les phrases scandées puissamment : "Les Kiêu bào aiment Truong Sa" et puis sa réplique. "Truong Sa aime les Kiêu bào". On avait le sentiment qu’on n’allait jamais se quitter.  Nos bras en l’air s'agitaient, les larmes coulaient sur nos visages souriants.

J’ai vécu un autre moment également, plus personnel. Sur l’île, j’ai rencontré deux officiers de Thuong Tin, mon canton natal. Il s’agit du lieutenant-colonel Nguyên Van Truong et du commandant Nguyên Ba Doan. C’était tellement inattendu et émouvant ! Ce serait trop long de vous raconter toute cette rencontre. Mais je l’ai décrite dans un court passage de mon livre. Avant que ce livre ne soit publié, j'ai appris que Truong avait pris sa retraite de l’armée. Quant à Doan, il est retourné vivre dans la ville de Cân Tho, où il était déjà en garnison avant d'être envoyé à Trường Sa.

Quelle est votre évaluation de la vie des habitants et des soldats vietnamiens dans l’archipel Truong Sa ? Et surtout sur la protection de la souveraineté des îles du Vietnam ?

Je connais Trường Sa depuis longtemps, depuis la fin des années 80, à l’époque où je commençais ma vie d’étudiante à Hanoi. Près de chez moi vivait un officier marin qui avait quelques années de plus que moi. Quand j’entrais à l’université, il terminait ses études dans une école militaire d’officier, avant de partir en poste à Cam Ranh.

Pendant toutes mes années universitaires, nous nous sommes écrits. Je lui racontais l’actualité de la capitale, la pluie et le beau temps, mes cours à la fac et parfois ce qu’il se passait à Thuong Tin, notre district natal à la campagne. Quant à lui, il me parlait de la mer, en mentionnant le nom des îles que ses camarades et lui étaient en train de construire. À l’époque, je ne savais pas qu’on construisait des îles, je croyais qu’il s’agissait de la construction des maisons sur les îles…

Mais il faut reconnaître qu’à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de moyens pour accéder aux informations comme maintenant. Dans les médias, on parlait beaucoup moins de Truong Sa.

Puis un peu plus tard, j’ai lu les livres Dao Chim (Les récifs) de Trân Dang Khoa, et Truong Ca Biên (Epopée de la mer) de Huu Thinh. J’ai commencé à avoir une idée plus claire des îles de Truong Sa et j’ai commencé à m’intéresser de plus près à la vie des êtres humains sur ces îles, puis aux conflits entres les pays qui touchent la mer de l’Est.

J’assistais plus souvent aux conférences, aux projections de films qui parlent de Truong Sa… Puis avec notre délégation, j’ai pu interviewer plusieurs personnes qui étaient à Truong Sa dans les années 90, qui m’ont donc raconté ce qu’elles y ont connu.

Lors de mon passage sur les îles de Truong Sa, par rapport à ce que j’ai entendu ou vu, la vie s’y est largement améliorée, bien qu’il y manque encore beaucoup de choses comparé à une vie normale sur la terre ferme. Dans les grandes îles, j’ai vu des maisons bien solides, j’ai vu des écoles avec des jeunes maîtres et des enfants bien disciplinés, des pagodes et des potagers fleurissants. La modernité s’installe petit à petit sur ces îles grâce à l’électricité, les éoliennes et les panneaux solaires…

Le livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa de Hiêu Constant ảnh 3Des soldats vietnamiens avec les Viêt kiêu à l’archipel Truong Sa. Photo : Hiêu Constant/CVN

Les visiteurs ont été ravis de voir l'atmosphère joyeuse, les visages accueillants des officiers, des soldats et des habitants. Leurs vies se sont également beaucoup améliorées, notamment en ce qui concerne l’agriculture. Les potagers de liseron d’eau sont assez grands, il y a des rangées d'épinards, tous sont soigneusement recouverts, je pense que c'est pour se protéger de l'eau salée de la mer quand arrive un gros orage.

Quant à la protection de la souveraineté des îles du Vietnam, à mon niveau, c’est un peu délicat d’en parler mais je comprends les embarras concernant le territoire maritime qui créent parfois l’incompréhension de certains vietnamiens. De ce que j’ai vu et de ce que j’ai senti dans mon voyage aux îles de Truong Sa, je peux seulement dire que je suis à la fois très fière et émue. Je suis fière de la beauté magnifique de nos îles, de notre mer, de nos jeunes marins qui tiennent toujours bon devant toutes ces menaces permanentes d’ennemis plus forts et plus puissants que nous.

Quels sont vos sentiments quand vous retournez au Vietnam, en particulier après votre court séjour à l’archipel Truong Sa ? Quelle est l’idée principale de votre livre ?

Grâce à mon travail, je peux souvent rentrer au pays, mais cette fois-ci, c’était très différent. À partir du moment où j'ai reçu la nouvelle de mon voyage au Vietnam pour rejoindre la délégation de la 10e mission pour visiter l'archipel Truong Sa et la plate-forme DK1, j'étais très excitée et je pense que je ne suis pas la seule Vietnamienne d'outre-mer qui l’était à ce moment. Je rentre souvent au pays, mais je me suis dit que ce serait un voyage pas comme les autres et qu’il s’agissait d’une expérience spéciale dans ma vie.

Le livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa de Hiêu Constant ảnh 4Hiêu Constant sur la plate-forme de DK1/18. Photo : Hiêu Constant/CVN 

L'idée principale était de relater ce que je vivais a l’instant ou j’étais sur place, notamment mes émotions et celles des membres de la délégation pendant les rencontres avec les marins, officiers et soldats, et les habitants sur les îles. J’avais aussi envie de mettre en valeur la beauté héroïque, la force vaillante de l'armée et du peuple vietnamien en général et de la marine vietnamienne en particulier.

À travers ce livre, j'espère que l'ensemble du peuple vietnamien, au pays et à l'étranger, partagera ces mêmes réflexions pour protéger la souveraineté de la mer territoriale, pour un Vietnam solidaire, uni et développé !

Quel est le point fort et le point faible de votre livre ?

C’est difficile pour l’auteur de parler de point fort et de point faible de son propre ouvrage ! Mais je peux quand même dire que mon livre Les Kiêu bào avec l’archipel Truong Sa pourra attirer l’attention des beaucoup de lecteurs, de tout genre. Jusqu’à présent, il y a beaucoup d’articles sur Truong Sa mais peu de livre comme le mien, c’est un livre assez complet sur la vie, l’ambiance et les progrés réalisés sur ces îles. En plus, le livre fait la part belle aux émotions ressenties sur les îles au contact de leurs habitants. En revanche, je reconnais au moins un point faible, comme le poète Trân Dang Khoa l’a dit, c’est que j’ai pu visiter seulement dix îles et une plateforme.  Il me reste tellement d’endroits à découvrir ! -CVN/VNA

Voir plus

Des visiteurs lors de l'exposition. Photo : VNA

Une exposition met en lumière la carrière révolutionnaire du président Ho Chi Minh en Chine

Une exposition sur la carrière révolutionnaire du président Ho Chi Minh en Chine a été organisée conjointement par le Musée d'histoire révolutionnaire de Chine du Guangdong et le Musée Ho Chi Minh du Vietnam dans le cadre des célébrations du 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques et de l'Année des échanges humanistes 2025 entre les deux nations.

Les jeunes artistes de Dan Do en répétition pour le GOm Show. Photo: NDEL

Bain de jouvence pour les instruments de musique vietnamiens

Depuis plus de douze ans, le groupe d'artistes Dan Do développe sans relâche un nouveau système d'instruments de musique fabriqués à partir de céramique et de bambou, associé à des éléments de musique expérimentale, de performance et d'art contemporain. À partir de matériaux rustiques, ils ont créé un langage sonore unique.

Vue de l’exposition « Charlie Chaplin : Échos d’une légende». Photo: Instagram

Lumière, caméra, histoire! Charlie Chaplin revient en exposition à Hanoi

L’exposition « Charlie Chaplin : Échos d’une légende » se tient au légendaire Sofitel Legend Metropole Hanoi, un havre de paix à quelques minutes à pied du lac Hoan Kiêm, où en 1936, Charlie Chaplin et son épouse Paulette Goddard ont passé leur lune de miel à la chambre N°328.

Un spectacle pyrotechnique dans le cadre du DIFF 2025, à Dà Nang, le 28 juin. Photo : VNA

Les artificiers vietnamiens et chinois prêts pour la grande finale du DIFF 2025

Le DIFF 2025 est la plus grande édition jamais organisée. Dix équipes venues du Vietnam, de Finlande, du Royaume-Uni, du Portugal, de Pologne, du public coréen, d’Italie, du Canada et de Chine ont participé à ce festival. Chaque équipe a mis en avant l’identité de son pays à travers des feux d’artifice, de la musique et des récits, rendant la sélection finale du jury particulièrement difficile.

Ngô Thi Trâm Anh (2e à partir de la gauche) et ses dauphines. Photo: VnExpress

Des roses sans épine pour Miss Earth Vietnam 2025

La belle Ngô Thi Trâm Anh, née en 2006 dans la province de Hai Duong (Nord), a devancé 29 finalistes pour remporter la couronne de Miss Earth Vietnam 2025 lors de la grande finale qui s’est tenue le 28 juin au soir à Hai Phong.

Un paysage apaisant et verdoyant dans le village de Thai Hai. Photo: Thai Hai./VOV

Thai Hai, le village du bonheur

Niché au cœur des montagnes verdoyantes de Thai Nguyên, le village de Thai Hai ne se distingue pas seulement par sa beauté paisible. En 2022, il est devenu le premier village vietnamien à recevoir le prestigieux label de «Meilleur village touristique du monde» décerné par l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO). Mais au-delà des récompenses, Thai Hai incarne un modèle unique de développement durable, de solidarité communautaire et de préservation culturelle.

Des experts vietnamiens et indiens supervisent les travaux de restauration de la tour F. Photo : VNA

My Son : Nouvelles fouilles archéologiques en vue de restaurer les tours Cham

Depuis plus de deux semaines, la docteure en archéologie Patrizia Zolese, directrice de la Fondation C.M. Lerici (Italie), est présente chaque matin dès l'aube sur le groupe de tours L. Ce site, situé au cœur du patrimoine mondial de My Son (commune de Duy Phu, district de Duy Xuyen, province centrale de Quang Nam), est le théâtre de fouilles scientifiques qu'elle supervise personnellement.

L'âme de l'antique musique royale continue de résonner à Huê

L'âme de l'antique musique royale continue de résonner à Huê

Chaque rythme de la musique de la cour royale de Huê — inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO — est un écho de l'histoire, l'âme d'un patrimoine préservé avec respect. Malgré tous les changements, des artistes dévoués continuent de préserver et de promouvoir avec diligence cet héritage sonore précieux, afin qu'il conserve une place solennelle et vibrante au cœur de la culture contemporaine.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh serre la main de la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, à Hanoi, le 28 juin. Photo : VNA

Le PM exhorte l’UNESCO à reconnaître de nouveaux patrimoines vietnamiens

Le chef du gouvernement a demandé à la directrice générale de l’UNESCO de soutenir l’inscription du complexe de Yên Tu – Vinh Nghiêm – Côn Son, Kiêp Bac et l’art des estampes populaires de Dông Hô sur la Liste du patrimoine mondial lors de la session du Comité du patrimoine mondial en juillet prochain.

Le Vietnam remporte la Coupe des nations de la Confédération asiatique de volley-ball après avoir battu les Philippines en finale, le 14 juin à Hanoï. Photo : VNA

Volley-ball féminin : chronique d’un superbe parcours continental

Avec trois titres consécutifs (2023, 2024, 2025), le Vietnam signe un authentique triplé sur l’AVC Nations Cup, synonyme de précieux points au classement mondial FIVB, et décroche son billet pour le Championnat d’Asie 2026. Ce succès confirme la suprématie du volley-ball féminin vietnamien en Asie du Sud-Est et rapproche l’équipe du cercle très fermé des grandes puissances continentales.

À leur manière, ils font vibrer les mémoires à travers des formes nouvelles, mais profondément ancrées dans l’âme du Vietnam. Photo: VNA

Quand les voix de la jeunesse réveillent le patrimoine culturel

À l’heure où la modernité capte l’attention d’une jeunesse toujours plus connectée, des étudiants vietnamiens choisissent de faire entendre une autre voix: celle du patrimoine culturel immatériel. C’est le cas des étudiants de l’Université Nam Cân Tho, qui viennent de faire une déclaration d’amour aux traditions des trois régions du pays à travers un spectacle intitulé «Les sons du patrimoine».