En pleincentre de Hô Chi Minh-Ville dans le premier arrondissement, couvrant 17ha, le Jardin zoologique et botanique de Sài Gon héberge à ce jour 947animaux de 125 espèces dont une centaine de reptiles, mammifères etoiseaux, 2.459 arbres de 1.000 espèces et une grande variétéd’orchidées, de cactus, de bonsaïs et de plantes ornementales qui fontsa réputation.
Pour rendre hommage au dévouement des premiers employés du jardin, il faut remonter à l’époque coloniale.
Histoire du jardin
C’est l’amiral-gouverneur de l’Indochine, Pierre-Paul de la Grandière,qui a décidé de construire ce jardin le 10 juin 1863. Il avait pourambition d’en faire un lieu d’élevage, de culture, de conservation etd’études de la faune et la flore pour les scientifiques de l’Indochine.Un an plus tard, Pierre-Paul de la Grandière invita Jean-Baptiste LouisPierre, un botaniste réunionnais, directeur en chef du Jardin zoologiqueet botanique de Calcutta, à devenir le 28 mars 1865 le premierdirecteur du Jardin zoologique et botanique de Sài Gon.
Au début, le parc s’étendait sur 12 ha. En 1865, les premiers animauxarrivèrent et on commença à semer des plantes. Fin 1865, le jardincontinua de s’étendre pour passer à 20 ha puis 33 ha en 1924.
En 1867, le gouvernement français accorda un budget annuel de 21.000francs pour sa gestion, puis de 30.000 francs en 1869. À cette époque,le parc comptait 509 animaux dont 120 mammifères, 344 oiseaux et 45reptiles. Les botanistes français y plantèrent également des acajous duSénégal, des Antilles, des baobabs d’Afrique...
Une des cinq destinations préférées de la ville
En2012, le Jardin zoologique et botanique de Sài Gon a été répertoriédans la liste des cinq destinations de choix de la ville. Un classementde la population locale établi lors du programme “Cent chosesintéressantes”, organisé par le Comité populaire municipal.
SelonPham Anh Dung, directeur adjoint du jardin, beaucoup de plantes etd’animaux sont rares, et certains sont menacés à l’échelle mondiale.Parmi eux : chat de Temminck (ou chat doré), éléphant d’Asie (un mâle etcinq femelles), rhinocéros blanc, girafe, hippopotame, zèbres, tigresd’Inde et d’Indochine, lion, orang-outan, etc.
Mais l’animal leplus emblématique du jardin est un oiseau très difficile à observer dansla nature : l’Argus ocellé ( Rheinardia ocellata), une espèce defaisan dont la queue atteint 235 cm chez le mâle. «Cette espèce,discrète et rare, vit dans les forêts du Vietnam, du Laos et deMalaisie. Elle est menacée de disparition», a précisé Pham Anh Dung.
Enoutre, plus de 40 espèces botaniques rares et précieuses ont étéajoutées plus tard par les botanistes vietnamiens. On peut citer leslégumineuses " câm lai" (Dalbergia oliveri), "giang huong" (Pterocarpusmacrocarpus) , " go do" (Afzelia xylocarpa), et l’arbre àencens " trâm huong" (Aquilaria crassna) ...
Le jardinaccueille quotidiennement des centaines de visiteurs, voire des milliersen fin de semaine. Ils y vont pour admirer tout ce bestiaire et aussiéchapper à la touffeur de l’été.
Le nombre de visites ne cessed’augmenter d’année en année. En 2011, le parc a accueilli 1,9 millionde visiteurs. En 2012, 2,1 millions.
Avec les parcs Tao Dàn, 26Mars, 30 Avril, Lê Van Tam et Lê Thi Riêng, ce jardin est considérécomme un des poumons verts de la ville.
Conservation et éducation à la nature
En1989, le Jardin zoologique et botanique de Sài Gon est devenu membre del’Association panafricaine pour les jardins zoologiques, aquariums etjardins botaniques (South East Asian Zoos Association, SEAZA) et, en2012, membre de l’Association mondiale des zoos et des aquariums (WorldAssociation of Zoos and Aquariums, WAZA).
En plus, le parc met enœuvre régulièrement des programmes de formation sur la gestion etl’aménagement des zoos, en coopération avec le Centre de prospective etd’études urbaines de la Région Rhône-Alpes. En vertu d’un contrat decoopération signé avec le centre Paddi, des botanistes et zoologuesfrançais apportent des assistances techniques.
En 2012, lejardin a importé plus de six lémuriens supplémentaires, deuxcercopithèques de Brazza (Cercopithecus neglectus), un primate del’Ancien Monde qui tire son nom de l’explorateur français PierreSavorgnan de Brazza et cinq saïmiris, de minuscules singes.
“Cette année, nous prévoyons d’introduire deux ou trois girafessupplémentaires”, a informé le directeur adjoint Pham Anh Dung.
Actuellement,le Comité populaire municipal et la direction du Jardin zoologique etbotanique de Sài Gon ambitionnent de fonder dans la commune d’An NhonTây, district suburbain de Cu Chi, un autre parc animalier. D’unesuperficie de 456 ha, cette zone deviendrait un parc zoologique etbotanique important en Asie du Sud-est ouvert à tous. Un contingent de380 employés du jardin travaille avec d’autres experts sur la mise enchantier de ce projet.
D’autre part, le Comité populairemunicipal a confié au Jardin zoologique et botanique de Sài Gon lamission de créer l’Association des jardins zoologiques du Vietnam. -VNA