Hanoi (VNA) – De nombreuses entreprises et universités japonaises ont exprimé leur volonté d’accompagner le Vietnam dans la mise en œuvre des projets de développement de l’énergie nucléaire, notamment dans la formation de ressources humaines.
Dans la cadre de sa récente visite de travail au Japon, le ministre vietnamien de l’Industrie et du Commerce, Nguyên Hông Diên, a eu une séance de travail avec plusieurs entreprises et universités japonaises pour discuter des orientations de coopération entre le Vietnam et le Japon dans le développement de l’énergie nucléaire.
Cette séance de travail a vu la participation d’entreprises japonaises de premier plan dans le domaine de l’énergie nucléaire, telles que Hitachi Energy, JINED et Mitsubishi Heavy Industries (MHI), ainsi que des représentants de deux prestigieuses universités japonaises de Nagaoka et Fukui.
La partie japonaise a salué l’annonce du Vietnam de relancer les projets de construction de centrales nucléaires dans le but d’assurer la sécurité énergétique nationale. Elle s’est déclarée prête à soutenir le Vietnam dans le processus de reconstruction des centrales nucléaires, ainsi que dans la formation des ressources humaines de haute qualité en matière d’énergie nucléaire.
Le groupe Mitsubishi Heavy Industries s’est engagé à partager avec la partie vietnamienne ses techniques, ses connaissances et ses expériences dans la construction de réacteurs à eau pressurisée.
Fondé en 1918, Mitsubishi Heavy Industries est la seule société au Japon à disposer des conditions nécessaires pour construire des centrales nucléaires sous forme de réacteurs à eau pressurisée. Elle compte actuellement plus de 80.000 employés, avec un chiffre d’affaires annuel de près de 40.000 milliards de yens.
Le groupe électronique Hitachi, quant à lui, s’est déclaré prêt à travailler en étroite collaboration avec la partie vietnamienne dans la construction des centrales nucléaires basées sur la technologie des réacteurs à eau bouillante.
Le groupe de développement des énergies globales JINED considère toujours le Vietnam comme un partenaire de premier plan dans le développement de l’énergie nucléaire. Il s’est engagé à accorder au Vietnam des assistances tant en termes de technique que de capital et de ressources humaines dans ce domaine.
En novembre 2011, JINED a signé un protocole d’accord avec le groupe Electricité du Vietnam (EVN) sur la coopération dans le développement des infrastructures et des ressources humaines en matière d’énergie nucléaire.
En vertu de ce document, le groupe japonais a organisé de nombreux programmes de formation et d’assistance technique pour soutenir le Vietnam dans le développement de l’énergie nucléaire, ainsi que dans la garantie de la sécurité et de l’efficacité des centrales nucléaires.
Les universités de Fukui et Nagaoka, quant à elles, se sont engagées à aider le Vietnam dans la formation des ressources humaines de haute qualité en matière d’énergie nucléaire.
Les deux parties ont convenu d’organiser régulièrement les échanges d’étudiants et d’experts dans ce domaine.
Pour sa part, le ministre Nguyên Hông Diên a hautement apprécié la volonté des entreprises et universités japonaises de renforcer leur coopération avec le Vietnam dans la construction et l’exploitation de centrales nucléaires.
L’énergie nucléaire est une source d’électricité verte et durable, qui est de plus en plus choisie par de nombreux pays. Actuellement, les technologies nucléaires sont de plus en plus avancées.
Dans l’histoire, il y a eu quelques incidents dans des centrales nucléaires, mais leur probabilité est extrêmement faible, a-t-il indiqué.
Le nucléaire, un enjeu d’avenir pour le Vietnam
Le 30 novembre dernier, l’Assemblée nationale vietnamienne a approuvé une résolution marquant la relance du projet de centrale nucléaire de Ninh Thuân (Centre), interrompu depuis 2016.
Cette décision illustre une réponse proactive aux besoins énergétiques croissants du pays, tout en alignant ses objectifs sur la garantie de la sécurité énergétique et les engagements climatiques mondiaux, tels que la neutralité carbone d’ici 2050.
Les projets de développement ferroviaire et l’urbanisation rapide au Vietnam entraînent une demande croissante en électricité. La ligne ferroviaire à grande vitesse Nord-Sud, par exemple, devrait consommer environ 6,03 milliards de kWh d’électricité d’ici 2050, soit 0,4% de la capacité totale du pays.
Parallèlement à cela, l’électrification du transport urbain, comme les métros et les véhicules électriques, pourrait nécessiter jusqu’à 71,87 milliards de kWh d’ici 2050.
Ces besoins dépassent de loin les capacités actuelles du pays, exigeant des sources d’énergie fiables et durables.
De plus, la demande en énergie connaît une croissance rapide au Vietnam, estimée à environ 10% par an, et cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir.
Selon un rapport publié en septembre par le ministère de l’Industrie et du Commerce, le pays pourrait faire face à une pénurie électrique entre 2026 et 2030, mettant en péril la sécurité de l’approvisionnement, notamment dans le Nord.
Dans ce contexte, le développement de l’énergie nucléaire apparaît comme une solution efficace pour diversifier les sources d’approvisionnement en électricité, garantir la sécurité énergétique et accélérer la transition énergétique verte. Cela permettra également au Vietnam d’atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, comme promis lors de la COP26.
De plus, la mise en œuvre de projets d’énergie nucléaire sera une opportunité pour le Vietnam de développer des ressources humaines de haute qualité, d’améliorer son potentiel scientifique et technologique et de participer profondément à la chaîne d’approvisionnement mondiale de l’industrie électronucléaire.
Le ministre Nguyên Hông Diên a également souligné les efforts du Vietnam dans l’amélioration de ses cadres juridiques pour favoriser la mise en œuvre des projets de développement de l’énergie nucléaire.
L’Assemblée nationale vietnamienne vient d’adopter la Loi amendée sur l’électricité, qui inclut des articles liés au développement de l’énergie nucléaire.
Elle envisage de modifier la Loi sur l’énergie atomique, qui se compose des questions liées à la technologie et à la sécurité dans le développement de l’énergie nucléaire.
D’autre part, le Premier ministre vietnamien a demandé la mise en place d’un plan de développement de l’énergie nucléaire du Vietnam d’ici 2030, avec une vision jusqu’en 2050.
Ce plan doit définir des objectifs clairs pour le développement des technologies nucléaires, la formation des experts, la sûreté nucléaire, ainsi que l’utilisation des radio-isotopes dans la santé et divers secteurs économiques.
Comme le Vietnam n’a aucune expérience dans la construction de centrales nucléaires, la promotion de la coopération internationale dans ce domaine est une solution importante pour mobiliser les ressources nécessaires, raccourcir le rythme d’exécution des projets et réduire les coûts d’investissement, a noté le ministre Nguyên Hông Diên.
Il a demandé à la partie japonaise d’aider le Vietnam dans la construction et l’exploitation de centrales nucléaires, notamment dans le développement des technologies avancées et des ressources humaines de haute qualité. - NDEL/VNA