Le français prend du mieux en Asie-Pacifique
Les universités
francophones de la région Asie-Pacifique ont souhaité que la langue
française soit utilisée plus massivement et que les apprenants puissent
s’en servir concrètement dans leur quotidien, a-t-on appris d’une
réunion organisée récemment à Hô Chi Minh-Ville (Sud) par le Centre
régional francophone d’Asie-Pacifique (CREFAP).
Les représentants des organisations francophones et des universités
vietnamiennes, laotiennes, cambodgiennes et thaïlandaises ont fait part
de leurs remarques et des évaluations sur le résultat de l’enseignement
du français en 2012, ainsi que proposé des solutions pour donner de
nouvelles orientations pour l’enseignement et l’apprentissage du
français .
Dans ces établissements francophones, le
nombre d’étudiants a augmenté sensiblement. Les méthodes d’enseignement
ont aussi évolué positivement. Les départements de français enseignent
non seulement le français, mais aussi le français spécialisé, par
exemple l’enseignement du français pour le tourisme, l’économie, la
communication...
« L’enseignement du français dans
le sens d’une professionnalisation est de plus en plus pratiqué dans les
universités francophones d’Asie-Pacifique », a fait savoir Trinh Duc
Thai, doyen du Département de langue et de culture françaises de
l’Université des langues et d’études internationales relevant de
l’Université nationale de Hanoi
Améliorer la qualité de l’enseignement
“
J’ai encouragé des étudiants à participer à des stages professionnels
en entreprise. Et j’aimerais recevoir des étudiants vietnamiens et
cambodgiens pour qu’ils étudient le français dans un autre pays. Cela
leur permettra de mieux connaître la langue française, mais aussi la
culture de leur pays d’accueil, ainsi que de développer les relations
franco-thaïlandaises ”, a souligné Supanni Chantkran, représentante de
l’Université de Kasetsart (Thaïlande).
D’après
Khamphiou Louang-phachaleun, directrice adjointe du Département de
français de la Faculté des lettres de l’Université nationale du Laos,
pour répondre aux exigences plus élevées des formations, les enseignants
doivent perfectionner leur niveau, poursuivre leurs études au niveau du
master ou du doctorat soit dans leur pays, soit à l’étranger.
Il
est vrai que les professeurs ont besoin de participer aux activités
proposées dans les pays asiatiques pour échanger des expériences en
matière de formation francophone. Les enseignants de l’université et les
enseignants de niveau secondaire doivent travailler ensemble pour
partager des expériences et proposer des solutions pour satisfaire les
besoins des apprenants.
“Une autre solution intéressante,
c’est l’enseignement en ligne, car on peut envoyer des outils
pédagogiques dans toute la région”, a estimé Séng Kimha, coordinatrice
et formatrice de français à l’Institut national de l’éducation de Phnom
Penh (Cambodge).
Des opportunités pour les apprenants
Le Vietnam, le Laos, le Cambodge et la Thaïlande sont membres de la
Communauté francophone. Actuellement, les compagnies françaises et
européennes investissent de plus en plus dans ces pays, ce qui crée un
environnement francophone de plus en plus large et donne donc des
opportunités aux apprenants du français.
Connaître
le français, une langue offrant accès à des formations de qualité, est
un atout supplémentaire pour les jeunes. “ C’est bien que l’on
reconnaisse l’utilité de la langue française dans les secteurs
socioprofessionnels, par exemple dans le tourisme, la restauration...”, a
indiqué. Supanni Chantkran.
Toutefois,
l’apprentissage de cette langue ne suffit pas pour trouver un bon
travail. « Une formation francophone orientée vers la
professionnalisation donnera davantage de chances aux étudiants de
trouver un emploi », a souligné Trinh Duc Thai.
Quant à
Liana Berkowitz, responsable régionale du projet d’appui aux
départements et sections de français de l’Agence universitaire de la
Francophonie (AUF), elle a souligné que l’ouverture vers des modules
professionnalisant dans le journalisme, le tourisme ou le secrétariat
était autant de chemins possibles.
« Nous
travaillons en fait avec ces départements pour les accompagner justement
vers ces mutations qui reflètent vraiment les nécessités du terrain
professionnel actuel”, a-t-elle ajouté. -VNA