Quelques centaines de manifestants occupaient toujours dimanche matin la place Tahrir au Caire au lendemain d'affrontements qui ont fait un mort, mettant en évidence les tensions autour de l'armée accusée de freiner les réformes deux mois après la chute du président Moubarak.

Selon l'AFP, les manifestants, qui ont passé la nuit sur la place dont les accès étaient bloqués par des barbelés et des poutrelles, continuaient de lancer des slogans hostiles au maréchal Hussein Tantaoui, chef de l'institution militaire au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak le 11 février.

L'intervention de la police contre les manifestants dans la nuit de vendredi à samedi avait fait un mort et 71 blessés selon un bilan officiel.

Le Conseil suprême des forces armées de l'Egypte (en abrégé CSFA), qui dirige actuellement le pays, a annoncé que 42 personnes dont 3 étrangers ont été arrêtées immédiatement après les violences. Dans sa déclaration, le SCFA s'est engagé à faire le nécessaire et à être ferme à l'encontre de ceux qui voudraient saboter la sécurité de l'Egypte.

De même, l'armée a qualifié les actes des personnes arrêtées de "hors-la-loi" en laissant entendre que ces dernières pourraient agir à l'instigation de l'ancien parti au pouvoir du temps de M. Moubarak, le Parti national démocrate (PND).

Des dizaines de milliers de manifestants avaient réclamé vendredi sur cette place emblématique du soulèvement populaire égyptien le jugement de M. Moubarak et d'autres hauts responsables de son régime. Ils avaient critiqué ouvertement l'institution militaire, qui reste toutefois populaire auprès d'une grande partie de l'opinion.

Ces événements témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée, après une période de large consensus sur son action pour stabiliser le pays et organiser le retour à un pouvoir civil élu promis pour la fin de l'année. -AVI