
Lydia Park, enseignante de jeu d'acteur de la célèbre Université Yonsei, travaille depuis six ans avec des étudiants vietnamiens dans le cadre du cours de jeu d’acteur de base du programme « Rencontres d'automne ». Appréciant les jeunes talents animé d'une inextinguible soif d'apprendre, elle aime ses étudiants vietnamiens et les considère même comme des proches.
Le journal en ligne VietnamPlus a interviewé Lydia Park pour mieux comprendre son amour pour les étudiants vietnamiens.
Ouvrir la boîte de Pandore de ses capacités cachées
- Participant à l'enseignement dans le cadre des « Rencontres d'Automne » depuis des années, que pensez-vous de ces expériences ?
Lydia Park : En 2016, j'ai participé pour la première fois aux « Rencontres d'Automne ». À ce moment-là, je pensais que ce serait la seule fois, mais plus tard, il y a en a eu d'autres Au fil du temps, j’ai enrichi mes expériences.
En enseignant à des étudiants vietnamiens, je revois ma propre image. Je vois les rêves et le désir, l'enthousiasme de devenir un bon acteur, comme quand j'étais jeune. Les étudiants vietnamiens m’ont réveillée, j'avais oublié qui j’étais. Ils m’ont rappelé mes motivations.
Leur transmettant expériences et savoir-faire, je les considère comme mes propres enfants, mais aussi comme des enfants spirituels dont je suis fière. C’est pourquoi je ne garde aucun "secret" pour moi, mais j'ai envie de tous les partager avec eux.
- Quel potentiel voyez-vous chez vos étudiants vietnamiens ?
Lydia Park : Le travail d'un acteur consiste à montrer plusieurs rôles, plusieurs visages, plusieurs personnalités. Afin de servir dans des milliers de rôles à l'avenir, ils doivent montrer exactement ce dont ils ont besoin pour agir. Cependant, tout le monde ne dispose pas de ces capacités.
Mes étudiants vietnamiens semblent avoir tout à leur disposition, de la joie à la déception, du bonheur au chagrin, la tristesse... Ce sont autant d'expériences et de sentiments cachés dans «leur propre boîte de Pandore».
J'aime le fait que mes étudiants vietnamiens sont simples mais aussi très rapides à accepter. Grâce à cette simplicité, ils assimilent toutes les leçons, comme une feuille de papier vierge prête pour écrire et colorier.
- On sait que le cours de jeu d’acteur de base permet aux étudiants d'avoir une base pour leur développement futur. Pourriez-vous partager vos méthodes d'enseignement ?
Lydia Park : J'ai obtenu mon doctorat aux États-Unis au Lordland College, en Californie. Dans ma thèse, j'ai étudié l'application de la philosophie d'acteur de l'actrice Uta Hagen. Les principaux sujets de recherche étaient des étudiants vietnamiens. Et Uta Hagen était l'élève du scénariste russe Konstantin Stanislavski.
D'une certaine manière, ma méthode d'enseignement pour les étudiants vietnamiens est un croisement entre les philosophies d'Uta Hagen, de Konstantin Stanislavski et la mienne, celle de Lydia Park.
Dans le processus d’enseignement aux étudiants vietnamiens, ma méthode adopte des changements pour s'adapter, pour qu’ils sachent eux-mêmes quoi faire, pour laisser leur jeu atteindre le summum de l'authenticité.
Par situation, image, son et de toute autre manière, je dois leur faire comprendre qu'ils ont une ressource émotionnelle sans limite. Mon travail n'est pas de les "ouvrir" pour mettre des émotions chez eux, mais de les aider à exploiter et à ouvrir d'autres côtés d’eux-mêmes.
Je leur donne la méthode, et je reste fidèle à l'adage : « ne pas donnez du poisson, mais apprendre à pêcher ».
- En comparaison avec les étudiants d’autres pays que vous avez enseignés, en quoi les étudiants vietnamiens sont-ils différents ?
Lydia Park : J'enseigne depuis 20 ans, j’ai enseigné dans de nombreuses grandes universités sud-coréennes. Au Vietnam, j'ai enseigné de nombreuses personnalités telles que Nguyen Thuc Thuy Tien, l'acteur Lanh Thanh, deux artistes de cirque Quoc Co-Quoc Nghiep, l’animatrice Phi Linh, l’animateur Quang Dai... Ils sont tous venus dans ma classe comme des feuilles de papier vierges avec l'esprit « j'apprends pour la première fois », prêts à accepter tout ce qui est nouveau.
Je vois qu'il y a des différences entre les étudiants vietnamiens et sud-coréens. Certains étudiants sud-coréens qui ont déjà une certaine réputation sont un peu arrogants. Mais les étudiants vietnamiens, eux, sont très sympathiques. Même s'ils sont célèbres, ils vont quand même en classe, ils se concentrent sur leurs études et travaillent très dur.
Je les remercie beaucoup, car ils sont toujours fiers d'être mes étudiants. Ces huit dernières années, ils sont toujours restés en contact avec moi. Par exemple, lorsque Quang Dai est venu en République de Corée, il m'a appelée et m'a invitée à aller à un spectacle de musique. D'autres étudiants ont souvent aimé ou, commenté mes publications sur Facebook. Beaucoup d'entre eux m'appellent «maman» et expriment leur amour et leur respect parce que je suis leur professeure.
Comme Lanh Thanh. Sachant que je retournais au Vietnam en 2023, Lanh Thanh a dit qu'il voulait toujours suivre mon cours. Lors de la première édition du Festival du film asiatique de Da Nang (DANAFF) qui vient d’être organisée, il est venu à ma classe pour me dire bonjour et est resté pour regarder la classe. Bien que Lanh Thanh n'ait pas beaucoup appris de moi, il dit toujours qu'il est mon élève partout où il va. Grâce à ça, je ne peux pas m'empêcher d'être fière de moi (rires).
- Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui veulent devenir acteurs ?
Lydia Park : Je dirais que vous êtes vous-même une ressource inépuisable. Tant que vous savez comment l'utiliser, vous deviendrez grand. La route pour devenir acteur est longue, alors ne voulez pas le devenir en un seul instant, et n'abandonnez pas même si le succès n’est pas encore là.
Explorez le potentiel caché afin d'être heureux et fort. Entraînez-vous toujours pour pouvoir vous développer, pour que quand le moment viendra, vous serez prêt !
Impressionnée par le Vietnam à travers… des herbes aromatiques
- Après avoir voyagé au Vietnam tant de fois, êtes-vous impressionnée par l'une de nos activités culturelles ou l’un de nos plats typiques ?
Lydia Park : J'aime beaucoup l'odeur des herbes aromatiques. La plupart des Sud-Coréens n'aiment pas ces légumes parce qu'ils sont très odorants, mais moi je pense le contraire.
Au début de mes études aux États-Unis, je me sentais souvent fatiguée. Mais une fois que je sentais les herbes aromatiques, tout d'un coup, je me sentais comme le super-héros Iron Man. Leur odeur m'est très agréable. Depuis, où que je vais, je vois si les plats ont des herbes aromatiques.
Quand je suis arrivée au Vietnam, j'ai découvert que les restaurants utilisent très souvent ces légumes. C'était en 2016, j'étais à Da Nang, et dès que je suis sortie de l'aéroport, je les ai sentis. Tout le monde dans le groupe savait que j'aimais manger des herbes aromatiques, donc pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, ils en commandaient une assiette pour moi.
En République de Corée, à chaque fois que je vais manger du «pho», je ne vais pas dans un restaurant sud-coréen mais dans un restaurant vietnamien où ils me donnent des herbes. Chez moi, quand je mange des nouilles instantanées, je mets aussi ces légumes . Mon mari a même planté un pot de ces légumes pour moi à la maison. Je n'aime pas un plat spécifique, mais j'aime tous les plats qui ont des herbes.
L'odeur de ces légumes est devenue très vietnamienne et proche de moi./.
Lydia Park est née en 1968. Sa carrière d'actrice a été marquée par des films tels que «Hansel et Gretel», «Mission Possible : Kidnapping Granny K»... Elle a également joué dans des séries populaires telles que «She is Wow» (2013) et "Become a queen" «Princess hours» (2006).
Actuellement, elle est enseignante de jeu d’acteur à la célèbre Université Yonsei et possède de nombreuses années d'expérience dans l'enseignement à la Korean Academy of Film Arts (KAFA - Académie sud-coréenne des arts du film)./.VietnamPlus