La vannerie de Kim Son
Le petit chemin qui conduit à la
cathédrale en pierre de Phat Diem est bordé de boutiques de vannerie
multicolores. Sacs, chaussures, pots à fleurs, paniers… autant de
produits du terroir qui captent les regards. Si vous vous rendez à Kim
Son par un jour ensoleillé, vous verrez partout, sur les côtés des
digues, sur les pelouses, ou les murs, des bottes de souchets frais ou
séchés, de couleur naturelle ou déjà teints qui dégagent un parfum
bucolique agréable.
Selon les anciens de Kim Son, c’est
un certain Nguyen Cong Tru, un héros national du début du 19ème siècle,
qui aurait introduit la culture du souchet et qui aurait appris aux
habitants locaux le métier de vannier. Pour les habitants de ce district
littoral, le champ de souchets est comme une armée qui les aide à
avancer en mer. Un proverbe local dit : « le riz bouscule le souchet, le
souchet bouscule la mer ». C’est la façon pour les autochtones de
dominer la nature.
Le tissage des nattes et la vannerie
en général sont un travail pénible. Tout est fait à la main et exige une
grande minutie depuis le tri des souchets jusqu’au tissage en passant
par le séchage. Do Dinh Duc tisse des nattes de souchets depuis 40 ans :
« On doit choisir les tiges les plus belles et les plus brillantes. On
les cueille fraîches, on les fait sécher au soleil pour qu’elles
deviennent roses. Seules les tiges minces pourront faire une belle
natte. On en achète par tonnes, on les laisse sécher et reposer
minutieusement pour qu’elles ne moisissent pas. On les utilisera ensuite
au fur et à mesure ».