La FIV au Vietnam s’avère très fertile pour les parents étrangers
La professeure-Docteure Nguyên Thi Ngoc Phuong,
présidente de l’Association d’endocrinologie génésique et de traitement
de stérilité de Hô Chi Minh-Ville, fait savoir que la fécondation in
vitro (FIV), réalisé dans 15 centres médicaux du pays, permet chaque
année de faire naître plus de 10.000 bébés. «Actuellement, le Vietnam
est le pays d’Asie du Sud-Est ayant le plus haut taux de réussite dans
ce domaine», a-t-elle fait savoir.
Il y a quatre
ans, Mme Phuong et ses collègues ont appliqué avec succès la FIV pour un
couple stérile dont le mari est un des spécialistes dans ce domaine.
«Il est aussi co-auteur d’un livre sur la procréation médicalement
assistée, très connu dans le monde. Son fils a 4 ans. Sa photo est dans
son livre», s’est-elle rappelée
La FIV est une
technique qui consiste à mettre en contact un spermatozoïde et un ovule,
hors de l'appareil reproducteur féminin, en laboratoire («dans un
tube», le latin in vitro signifiant «dans le verre»).
Depuis l’an 2000, trois grands hôpitaux de Hô Chi Minh-Ville - An
Sinh, Van Hanh et Tu Du - accueillent des couples stériles étrangers.
L’Hôpital Tu Du, à lui seul, en traite 200 chaque année.
Le médecin Hô Manh Tuong, responsable du Centre de traitement de la
stérilité de l’Hôpital An Sinh, a fait savoir que chaque année,
l’hôpital reçoit une centaine de couples étrangers, asiatiques mais
aussi européens.
Il a expliqué ce phénomène par
deux facteurs : primo, le taux de réussite élevé ; secundo, un coût
beaucoup plus accessible. «Certains de ces couples ont échoué à
l’étranger mais ont réussi au Vietnam», a-t-il affirmé.
Selon le professeur-Docteur Nguyên Viêt Tiên, vice-ministre de la
Santé, à l’Hôpital central de la gynécologie-obstétrique de Hanoi, le
taux de réussite est de 50-60% contre 40-45% en Thaïlande. Le coût d’un
tel traitement au Vietnam est de 100 millions de dôngs (5.000 dollars)
contre 15.000 à 30.000 dollars en moyenne à l’étranger.
Une stratégie convenable
La FIV a été imaginée et mise au point dans les années 1970 et
opérationnelle à partir des années 1980. Elle n’est pratiquée que depuis
15 ans au Vietnam, mais grâce à une stratégie convenable, elle a
atteint un niveau comparable à celui des meilleurs hôpitaux de
l’étranger. La plupart des médecins vietnamiens pratiquant cette
technique ont d’ailleurs étudié à l’étranger.
D’après professeure-Docteure Nguyên Thi Ngoc Phuong, les centres de FIV
du Vietnam, bien que créés plus tard que beaucoup de leurs homologues
étrangers, sont dotés des équipements les plus modernes. Ce secteur
bénéficie en effet de gros budgets.
De nombreux
travaux scientifiques de spécialistes vietnamiens ont été présentés lors
de conférences scientifiques internationales. En 2004, le Vietnam a
commencé à échanger des expériences et à transférer les technologies de
la FIV à d’autres pays, de l’ASEAN et du reste du monde. En 2011,
l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville a créé le Centre de
formation sur la médecine génésique, permettant au Vietnam de devenir
l’un des quatre premiers pôles en Asie de formation en procréation
médicalement assistée. Ce centre a organisé un grand nombre de
formations pour des médecins venus d’Indonésie, de Malaisie, des
Philippines, de Singapour, de Thaïlande...
Elle met au monde deux jumeaux de son feu mari
En 2013, une Vietnamienne, Mme Kim Dung, a donné naissance à des
jumeaux en utilisant du sperme prélevé sur son défunt mari.
Selon le Docteur-médecin Lê Van Vê, directeur de l’Hôpital
d’andrologie et de traitement de la stérilité, six heures après la mort
du mari de Mme Kim Dung, en 2010, 14 échantillons de semence ont été
prélevés et congelés immédiatement dans l’azote liquide à moins 196°C.
En mars 2013, trois années après la mort de son
mari, Mme Kim Dung a décidé de recourir à la FIV à l’Hôpital
d’andrologie et de traitement de la stérilité. Elle a donné naissance à
deux jumeaux. Les examens d’identification par ADN ont confirmé que les
deux bébés étaient bien les enfants de son défunt mari. – VNA