Tokyo (Japon) (VNA) – Les chercheurs réunis à un colloque international sur «L’après-jugement de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye : l’avenir du transport maritime en Asie»,  lundi 19 décembre à Tokyo, ont souligné la liberté de navigation et de survol en Mer Orientale et la primauté du droit.
La cooperation pour la paix en Mer Orientale est dans l’interet de tous les pays hinh anh 1L’ancien vice-ministre japonais de la Défense, Hideshi Tokuchi, lors du colloque international, lundi 19 décembre à Tokyo. Photo : VNA
La liberté de navigation et de survol en Mer Orientale est dans l’intérêt non seulement des pays de la région mais encore du monde entier, ont-ils affirmé.

Le directeur de l’Institut d’études politiques internationales Meiji (MIIPS) et professeur à l’Université Meiji, Go Ito, a déclaré que le jugement rendu par la Cour permanente d’arbitrage (CPA) constitue un cadre juridique important permettant aux pays revendicateurs de parvenir à un accord, ce qui rapporte des intérêts politiques, économiques à toute la région.

Le professeur Go Ito a souligné l’importance de la Mer Orientale dans la sécurité du transport aérien et maritime international, raison pour laquelle les Etats-Unis et le Japon ne pourraient se tenir à l’écart des différends dans cette zone. Il a ajouté que la liberté de navigation et de survol est la question commune de la région et du monde.

La Mer Orientale voit transiter chaque année pour 5.300 milliards de dollars de marchandises. La paix dans cette zone qui est dans l’intérêt de tous les pays, se fonde notamment sur la sentence rendue par le CPA, a indiqué le Docteur Song Yann-huei à l’Institut d’études américaines et européennes de l’Académie Sinica, à Taiwan (Chine).

La CPA de La Haye (Pays-Bas) a estimé, le 12 juillet 2016, que la Chine n’avait pas de "droits historiques" sur la majorité des eaux stratégiques de la Mer Orientale/mer de Chine méridionale et qu’elle avait "violé les droits souverains" des Philippines.

Dans sa requête introduite en 2013, Manille demande à la CPA de déclarer que les prétentions chinoises sont une violation de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM), dont les deux pays sont signataires.

"Le tribunal estime que la Chine a violé les droits souverains des Philippines dans sa zone économique exclusive", à savoir un espace jusqu’à 200 milles marins sur lequel un Etat exerce des droits souverains, a indiqué la CPA.

La Cour a également décidé que les éléments revendiqués par la Chine n’étaient pas à même d’accueillir une population humaine et n'avaient donc pas le statut d’île. Ces "éléments" ne sont donc "pas capables de générer une zone économique exclusive". La CPA a déclaré que "certaines zones maritimes sont comprises dans la zone économique exclusive des Philippines, parce que ces zones ne sont chevauchées par aucun droit de la Chine".

Les Philippines ont salué la décision d’arbitrage rendue mais ont appelé aussitôt les parties concernées à faire preuve de retenue, tandis que la Chine, qui martèle depuis plusieurs mois que la CPA n’a pas compétence, a fait savoir qu’elle ne reconnaissait et n’acceptait pas cette décision.

La professeure Virginia Bacay Watson à l’Asia-Pacific Center for Security Studies (APCSS), à à Hawaii, a estimé que le jugement rendu par la CPA sur le contentieux maritime entre la Chine et les Philippines aide le nouveau président philippin Rodrigo Duterte à adopter une nouvelle base politique sur laquelle Manille renforce ses liens avec les pays de la région, réduit les tensions et procède à la coopération avec Pékin.

L’ancien vice-ministre japonais de la Défense, Hideshi Tokuchi, a déclaré à l’Agence vietnamienne d’information (VNA) à Tokyo que la situation en Mer Orientale dans les temps à venir dépendra de la politique extérieure des Etats-Unis, de la Chine et des pays membres de l’ASEAN.

Estimant qu’il n’y aurait pas de changements majeurs dans la politique sécuritaire américaine sous le président élu Donald Trump qui serait maintenue comme à l’heure actuelle, Hideshi Tokuchi a indiqué la situation en Mer Orientale dépendrait notamment de l’ASEAN, de la solidarité entre ses membres, et de la coopération entre ces derniers et les pays comme la Chine, le Japon et l’Australie. – VNA