Investir à l'étranger : choisir la difficulté pour le succès
Sur la voie de la conquête des marchés
étrangers, de nombreuses entreprises vietnamiennes ont décidé de
s'implanter sur des marchés émergents et difficiles auxquels les grands
groupes économiques ne s'intéressent pas.
Début 2010, Viettel, le groupe des télécommunications de l'Armée du
Vietnam, a annoncé une prise de participation de 60% du capital de la
compagnie de télécommunications de Haïti (Natcom). Il a également
annoncé avoir emporté une enveloppe d'adjudication de 29 millions de
dollars pour la fourniture de services de téléphonie mobile au
Mozambique.
Deux projets qui s'ajoutent aux succès de
Metfone au Cambodge et d'Unitel au Laos, et qui témoignent du dynamisme
des opérateurs nationaux.
Cette tactique de pénétrer des
marchés difficiles mais où le succès n'en est que plus grand est
également employée par la compagnie générale d'aviation civile du
Vietnam (Vietnam Airlines) avec son projet de création de l'agence
nationale d'aviation du Cambodge, Cambodia Angkor Air, qui représente
un investissement de 51 millions de dollars.
Le groupe
national du pétrole et du gaz du Vietnam (PetroVietnam) a annoncé des
investissements dans 25 projets de prospection et d'exploitation
pétrolières d'un coût total de 2,35 milliards de dollars, dans des pays
tels que la Russie, le Venezuela ainsi que certains pays d'Amérique
latine et d'Afrique du Nord.
Selon le ministère du Plan
et de l'Investissement, depuis le premier projet vietnamien à
l'étranger réalisé en 1989 et jusqu'à fin octobre 2010, le Vietnam a
recensé 558 projets à l'étranger cumulant plus de 7,56 milliards de
dollars de capitaux, essentiellement sur des marchés "nouveaux" et
"difficiles". Cependant, le succès des entreprises vietnamiennes à
l'étranger pourrait être encore plus important si les investissements
étaient plus importants, la rentabilité des projets plus élevée, et
l'amortissement de l'investissement plus rapide, ce dernier n'ayant
atteint qu'environ 0,46% en moyenne pendant la période 1989-2010. Même
Viettel, grand opérateur de téléphonie mobile, n'a été bénéficiaire sur
les marchés laotien et cambodgien qu'en 2010, soit quatre ans après le
lancement de ses projets.
Malgré cette rentabilité
insuffisante, les investissements à l'étranger des entreprises
vietnamiennes seront probablement encore plus importants dans les
prochaines années, selon Phan Huu Thang, ancien chef du Département de
l'investissement étranger. -AVI