Selon le plan dedéveloppement du réseau de commerce en gros et au détail de Hanoijusqu’en 2020, vision 2030, la ville ne construira plus de marchésintra-muros.
Actuellement, Hanoi compte 411 marchés, dont3 marchés en gros. Les 10 arrondissements intra-muros en dénombrent 103(25%), le chef-lieu de Son Tây 11 (3%) et les districts, 297 (72%). Enmoyenne, chaque arrondissement intra-muros recense 10,3 marchés etchaque district suburbain 16,5. Ce nombre est conséquent, et répondlargement aux besoins d’achat et de vente de marchandises des habitants.Les plus grands marchés en gros de produits agricoles comme Long Biên,Ðên Lu, Dich Vong Hâu fournissent jusqu’à 70-80% des fruits et légumesfrais vendus dans la ville.
Toutefois, la superficie desmarchés ne répond pas aux exigences requises. Leur surface totale,d’environ 1.560.500 m², dégage une superficie moyenne de 0,25 m² parpersonne, soit seulement 50% des normes nationales. Parmi les 411marchés de la ville, 67 sont des constructions en dur (16,3%), 213 en«semi dur» (51,7%) et 131 «de fortune» (32%).
Dans lesarrondissements de Hoàn Kiêm, Tây Hô, Ðông Ða, le chef-lieu de Son Tây,et les districts de Thanh Trì, Tu Liêm, Mê Linh..., la plupart desmarchés sont en dur. Les marchés «précaires» se concentrent danscertains districts comme Sóc Son (70%), Ba Vì (65%), Chuong My (71%), oùles marchés en dur sont rares. Dans les zones rurales, environ 80% desmarchés communaux sont vétustes.
Devant cette situation,le Conseil populaire municipal vient d’approuver le projet d’aménagementd’un réseau de centres commerciaux à l’horizon 2020, vision 2030. Laplanification met l’accent sur la rénovation des supermarchés existants.
Selon ce plan, Hanoi ne construira plus de marchés dansles quartiers intra-muros, du 2e boulevard périphérique au centre-ville.Elle restreindra leur construction entre le 2e périphérique et larivière Nhuê et dans les nouvelles agglomérations, tout en modernisantles marchés et supermarchés existants.
Dans lesarrondissements intra-muros, comprenant Hoàn Kiêm, Ba Ðình, Ðông Ða, HaiBà Trung et une partie de l’arrondissement de Tây Hô, la villeinvestira dans la modernisation des supermarchés existants. Elle donneraaussi la priorité à la construction de nouveaux hypermarchés,supermarchés et supérettes à l’emplacement des anciens marchés d’unesuperficie unitaire de moins de 3.000 m² ou des établissements deproduction et bureaux administratifs inoccupés, dans les ruescommerciales ou les quartiers rénovés. Les marchés traditionnels demoins de 2.000 m² seront peu à peu remplacés par des supérettes, desmagasins d’alimentation, des épiceries... En même temps, les marchés engros de produits agricoles seront déplacés en banlieue.

Conformément à ce plan d’aménagement, Hanoi se concentrera sur le développement des supermarchés et des centres commerciaux.
Selon des données du Comité populaire de Hanoi, la ville comptait fin2011 une vingtaine de centres commerciaux et 110 supermarchés, ce quireprésente respectivement 15% et 19% du total national.
«Supermarchés ou centres commerciaux peuvent être considérés comme unesorte de marchés modernes, qui se concentrent dans les zones urbaines,les zones habitées, où les habitants ont de bonnes conditionséconomiques. Mais la majorité des gens aux revenus moyens ou bas fontleurs achats dans les marchés traditionnels», estime Mme Hoàng Thi, 70ans. Elle habite près de l’ancien marché de Cua Nam, qui a été remplacépar un centre commercial. «Je suis venue au nouveau supermarché, mais ilest décevant de constater que les fruits et légumes vendus ici sontmoins diversifiés et frais que ceux de l’ancien marché, d’autant plusque le prix est beaucoup plus élevé. Ce nouveau supermarché ne satisfaitpas mes besoins», dit-elle.
D’après le Prof.-DocteurNguyên Quôc Thông, vice-président de l’Association des architectes duVietnam, le marché traditionnel, lieu de rencontre dans la ville, a unrôle à la fois social et touristique. «Le remplacement de ces marchéspar des supermarchés et hypermarchés, et l’élimination des ventes enbord de route priveront la ville d’une de ses spécificités culturelles»,estime-t-il. -AVI