Avecson taux de croissance à tout le moins «positif», le Vietnam est unedestination de choix. En cette conjoncture qui reste encore délicate,les investisseurs portent une attention soutenue aux politiques dedéveloppement, au taux de croissance et autres facteurs qui prévalent àune opération de M&A... Or, le Vietnam satisfait ces facteurs. Lesinstitutions financières d’Asie, notamment les fonds d'investissement etles grandes banques ont tous planifié leur conquête du marché desM&A dans cette région, dont le Vietnam en premier lieu. Les M&Apromettent d’être animées : le pays s'attend à une ruée d’entrepriseschinoises, japonaises, coréennes, singapouriennes, hongkongaises,taïwanaises, malaisiennes, indonésiennes, philippines et australiennes.
La hausse du nombre de ces opérations ne répond passeulement au développement des partenariats stratégiques, mais aussi àune volonté de constituer des groupes multisectoriels et/ouinternationaux, plus apte à faire face aux aléas de l’économie mondiale.Et selon plusieurs économistes, les fusions-acquisitions sontconsidérées comme la voie la plus courte pour créer de tels groupes. Eneffet, avec de telles opérations, 1 plus 1 ne fait pas 2, mais 3, ellesgénèrent une valeur triplée. Les fusions-acquisitions sont aussiconsidérées comme la méthode la plus efficace pour investir sur unnouveau marché. Or, "le Vietnam offre de larges opportunités dans dessecteurs comme la pharmacie, la banque, la finance, lestélécommunications, les loisirs, l’immobilier, les biens deconsommation...", estime Stephen Gaskill, vice-directeur général chargédu conseil aux entreprises de PricewaterhouseCoopers Vietnam.
Lemontant des affaires de M&A a été multiplié par cinq, passant d’unmilliard de dollars en 2008 à 5 milliards de dollars en 2013. Dans lestemps à venir, les M & A interviendront surtout dans les servicesfinanciers et dans l'industrie, prévoient les économistes. Dans lesecteur financier, de 5 à 7 opérations entre banques sont prévues cetteannée. Le nombre de banques commerciales devrait passer de 39 à d’entre15 à 17 d’ici 2017. Cette dynamique va également jouer à plein dans lalogistique, la distribution, le textile et la confection, l'éducation,l'exploitation minière, et la construction, notamment d’infrastructures.
Une deuxième vague de M&A attendue
Lafusion de deux entreprises n’est pas un calcul purement financier. Elleprésente plusieurs avantages en termes de stratégie de croissance,d’externalisation, de développement de marchés, ou encore de transfertou de renouvellement de technologies. L’Asie du Sud-Est est actuellementun «point chaud» des opérations de M&A. Les investissementsétrangers directs ou indirects continueront d’augmenter à Singapour, enIndonésie, au Laos, au Cambodge et au Vietnam... La fusion-acquisitionest une bonne option pour le Vietnam car ce marché est encore jeune etla gestion de nombreuses entreprises de moyenne envergure laisse àdésirer, selon un rapport de Grant Thornton International.
De2009 à 2012, ces opérations se sont élevées à 15 milliards de dollars,soit une progression annuelle de 65 %. Les M&A importantesimpliquant un investisseur étranger représentent 66 % des opérations.Celles qui sont réalisées par les entreprises vietnamiennes sont souventplus modestes avec des montants de 2 à 5 millions de dollars et,occasionnellement, de 10 à 30 millions de dollars. Elles interviennentpour l’essentiel dans les secteurs de l’immobilier, de la banque et dela finance, de l’agroalimentaire et des boissons, des biens deconsommation et de la cimenterie. Mais on attend des opérations géantesavec la restructuration du secteur économique public, comme MobiFone(télécommunications) Vietnam Airlines (transport aérien), Vinatex(textile-habillement) et PV Gaz. Selon les experts, on attend unedeuxième vague des affaires M&A au Vietnam dans la période2014-2018, avec un volume de capitaux de l’ordre de 20 milliards dedollars.
De nombreuses entreprises domestiques onttendance à renforcer leur acquisition d’actions d’entreprises étrangèresen vue d’élargir leurs activités comme d’affirmer leur position sur lesmarchés domestique et étranger.
Les entreprises domestiques emportent l’avantage
Ily a peu de temps, le marché financier du Vietnam s’est animé avecl’opération de fusion-acquisition entre la HD Bank et la sociétéfinancière Vietnam Société Générale (SGVF), une filiale du groupefrançais Société Générale. Dans cette opération, HD Bank a acquis latotalité du capital de SGVF. Présent au Vietnam depuis 2007, SGVF opèredans le secteur des services financiers individuels avec 125.000clients. Selon une enquête du Financial Times réalisée auprès de 160dirigeants d’entreprises, 80 % de ces derniers veulent employer leursressources internes pour se développer, 55 % ayant répondu que lesM&A sont l’une de leurs 3 premières stratégies de développement.
ThiênMinh en est un bon exemple. Après avoir consacré 45 millions de dollarspour acquérir la chaîne d’hôtels et de villégiatures Victoria Hotels& Resorts du groupe hongkongais EEM Victoria, une filiale du groupefrançais Electricite et Eaux de Madagascar (EEM), le chiffre d’affairesdu groupe Thiên Minh a doublé. Trois ans après le rachat de son capitalau groupe français Bourbon (34 millions d’euros), la société par actionsBourbon Tây Ninh domine actuellement le marché du sucre au Vietnam avecprès de 40 usines. En août dernier, le groupe japonais Daio PaperCorporation a cédé la totalité de sa participation dans la compagnie paractions de papier de Saigon (SGP) à Mai Huu Tin, également unactionnaire de SGP. Avec cette opération, Mai Huu Tin détient 42,3 % ducapital de SGP qui prévoit d’investir dans une chaîne de production depapier d’une capacité annuelle de 28.000 tonnes, ce qui porterait sacapacité totale de production annuelle à 74.440 tonnes. -VNA