Expatriation professionnelle: partir pour être mieux formés

La mobilité de la main-d’œuvre à l’étranger représente un intérêt financier certain pour le Vietnam, lui rapportant chaque année environ 2 milliards de dollars.

Hanoi, 9 janvier (VNA) - La mobilité de la main-d’œuvre à l’étranger représente un intérêt financier certain pour le Vietnam, lui rapportant chaque année environ 2 milliards de dollars. Cependant, pour augmenter sa valeur, il est nécessaire de professionnaliser la formation.

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Au Centre de placement de la province de Ninh Thuân (Centre).
Photo: Nguyên Thanh/VNA/CVN


Ces dernières années, le Vietnam s’est progressivement intégré à l’économie mondiale, notamment s’agissant de l’envoi de main-d’œuvre à l’étranger. "Le pays vise quatre marchés principaux: Taïwan (Chine), le Japon, la République de Corée et l’Europe", informe Trân Thi Vân Hà, une responsable du Département de gestion des travailleurs à l’étranger (ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales).

Le Japon reste la principale destination des travailleurs détachés, ayant accueilli durant les cinq premiers mois de l’année environ 17.400 personnes, soit plus de 35% du total des Vietnamiens partis travailler à l’étranger. Les revenus dans le pays du Soleil-Levant sont assez élevés, variant entre 800 et 1.000 dollars/personne/mois et peuvent même s’élever à 1.500-2.000 dollars en cas d’heures supplémentaires.

Mobilité professionnelle, une chance

"L’envoi de travailleurs à l’étranger est une grande stratégie nationale", estime Trân Anh Tuân, directeur adjoint du Centre de prévisions des ressources humaines et des marchés de Hô Chi Minh-Ville. Il le qualifie de fructueux sur le long terme en ce qu’il permet une bonne formation professionnelle, la création d’emplois et donc le recul de la pauvreté.

La mégapole du Sud est la plus active en matière de mobilité de la main-d’œuvre. Selon les statistiques des entreprises d’envoi de main-d’œuvre à l’étranger implantées dans la ville, les besoins en recrutement hors du pays sont estimés à 16.000 à 20.000 personnes par an pour la période 2018-2020. Des chiffres restant pourtant inférieurs à la demande réelle de départ professionnel à l’étranger.    

Actuellement, de nombreuses universités et écoles de formation professionnelle collaborent avec des entreprises d’envoi de main-d’œuvre à l’étranger. Ainsi, les diplômés peuvent-ils poursuivre leurs études à un niveau plus élevé et travailler dans un environnement professionnel optimum, qui permet d’améliorer leurs compétences.

Améliorer la valeur ajoutée des travailleurs

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Un cours de formation professionnelle dans la province de Phu Tho (Nord).

"La mobilité de la main-d’œuvre à l’étranger permet non seulement d’opérer des transferts de capitaux vers le Vietnam, enrichissant au passage la réserve de devises du pays, mais aussi de procurer aux jeunes diplômés des expériences professionnelles que le pays n’est pas encore en mesure d’assurer au plus grand nombre", explique le Pr-Dr. Trân Van Thiên, directeur de l’Université Van Hiên à Hô Chi Minh-Ville. D’après lui, le résultat est saisissant en ce qui concerne notamment les méthodes de travail professionnelles. "De ce fait, envoyer des travailleurs à l’étranger contribue également au développement du pays", reconnaît-il.

Cependant, derrière ce constat, reste un problème qui pourrait, à terme, miner le succès vietnamien dans ce domaine: le manque de travailleurs formés ou qualifiés et même, plus généralement, la faible qualité des ressources humaines disponibles.

Aux yeux de Trân Van Thiên, il est temps pour le Vietnam de s’appuyer non seulement sur une main-d’œuvre bon marché, mais d’améliorer sa qualification. "L’attention doit désormais se porter sur une montée en gamme des travailleurs partis à l’étranger", partage-t-il.

En effet, la plupart du temps, les postes à pourvoir nécessitent une grande maîtrise professionnelle ou technique et, surtout, l’expatriation dans un pays étranger requiert une forte capacité d’adaptation. S’il semble qu’il est alors de la responsabilité de chacun de faire des efforts en ce sens, beaucoup d’experts pensent également qu’un remaniement profond des objectifs du système éducatif national devra se produire afin d’être en phase avec les demandes des recruteurs. Une affaire qui a déjà été amorcée par le Département général de la formation professionnelle ces dernières années, d’après Dào Van Tiên, chef du Service de la formation continue (ministère de l’Éducation et de la Formation).

Selon le Département de gestion des travailleurs vietnamiens à l’étranger, au cours des neuf premiers mois de 2018, plus de 102.000 personnes ont été détachées, soit 92,65% du plan annuel (110.000 travailleurs partis à l’étranger). Rien qu’septembre, elles ont été 16.080, dont 5.626 femmes.

Pour les deniers mois de l’année, certaines destinations seront largement ouvertes, notamment pour les infirmières vers le Japon ou pour ceux travaillant dans le cadre du programme Vacances-Travail (Working Holiday Visa) en Australie. - CVN/VNA

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