Le pouvoir du président Hosni Moubarak a averti mercredi que l'armée interviendrait en cas de "chaos" en Egypte, où les manifestations massives ont gagné de grandes villes et des violences sanglantes ont touché le sud reculé.

Au 16e jour de la révolte, sur la place Tahrir au Caire, symbole du mouvement de contestation, des dizaines de milliers de manifestants ont encore réclamé le départ de M. Moubarak, qui a gouverné l'Egypte pendant près de 30 ans.

Les protestations ont touché une ville à 400 km au sud du Caire, El Kharga, où cinq personnes, blessées la veille dans des heurts entre manifestants et policiers qui ont fait usage de balles réelles, ont succombé mercredi, selon des sources médicales reprises par l’AFP. Il y a aussi eu une centaine de blessés.

A la contestation politique se sont ajoutés plusieurs mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail, dans les arsenaux de Port-Saïd (nord-est), dans des sociétés privées travaillant sur le canal de Suez (est) ou encore à l'aéroport du Caire.

Durcissant le ton à l'égard des manifestants qui ont rejeté toutes les mesures d'apaisement du régime, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a prévenu que l'armée interviendrait "en cas de chaos pour reprendre les choses en main".

Au Caire, les manifestants de la place Tahrir au Caire ne semblaient pas vouloir lâcher prise mercredi, au lendemain d'une mobilisation monstre contre M. Moubarak. Des centaines de personnes ont manifesté mercredi devant les sièges du Parlement et du gouvernement au Caire, non loin de la place Tahrir devenue le symbole de la contestation populaire contre le président égyptien Hosni Moubarak.

Plusieurs mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail sont apparus en Egypte, déjà en proie à un fort mouvement de contestation réclamant le départ du président Hosni Moubarak, a-t-on appris mercredi de sources syndicales et dans la presse.

Des manifestations ont ainsi eu lieu mardi et mercredi dans les arsenaux de Port-Saïd, à l'entrée nord du canal de Suez, ainsi que chez plusieurs sociétés privées travaillant sur cet axe stratégique du commerce mondial.

A l'aéroport du Caire également des mouvements sociaux ont eu lieu dans certaines sociétés de services, ou parmi des employés des services de sécurité. Des fonctionnaires du département des statistiques gouvernementales ont également manifesté dans la capitale. - AVI