Éducation sexuelle : un verrou encore difficile à faire sauter

Même si tout le monde s’accorde sur sa nécessité, aborder la sexualité avec les jeunes Vietnamiens est un exercice difficile dans un pays où le sujet reste tabou au sein des familles et de l’école.
Hanoi, 2 janvier (VNA) - Aborder la sexualité avec lesjeunes Vietnamiens est un exercice quasi impossible dans un pays où le sujetreste tabou au sein des familles et de l’école. Alors que les grossessesprécoces ne cessent d’augmenter, il est temps pour les adolescents comme pourla société en général de réagir.
Éducation sexuelle : un verrou encore difficile à faire sauter ảnh 1 Un cours d’éducation sexuelle dans un collège de la province de Bac Giang (Nord). Photo : VNA
En Asie, rien n’est plus compliqué que l’éducationsexuelle. Même si tout le monde s’accorde sur sa nécessité, beaucoup hésitent àen parler. Alors que dans les pays occidentaux la question est abordée enprimaire, voire dans quelques exceptions en maternelle, les jeunes Vietnamiensdoivent attendre la 8e classe... soit l’âge de 14 ans. Bien que des livresofficiels soient mis à disposition, les enseignants préfèrent souvent esquiverces leçons. Et les conséquences, tant pour ces jeunes que pour la société, sontévidentes.

Des statistiques inquiétantes

Selon le Département de la démographie et du planningfamilial, en 2015, 6.000 avortements chez les adolescents ont étéofficiellement enregistrés, des chiffres sans doute en-deçà de la réalité. Mêmesi l’interruption de grossesse au Vietnam connaît une tendance à la baisse, lesinterventions chez les jeunes ne cessent de croître, et atteignent aujourd’hui20% des cas.

Près de 10% des filles de 16 à 19 ans sont déjà mariées,soit trois fois de plus que les garçons de la même tranche d’âge, et ce chiffrene cesse d’augmenter. Plus d’une Vietnamienne sur cinq a son premier enfantavant 20 ans (le taux est bien plus élevé dans les régions rurales), et 3% desgrossesses interviennent avant d’avoir atteint la majorité.

L’explication vient du fait que l’école et les parents nesavent ni quand, ni comment parler de la sexualité. Les jeunes n’ont dès lorspas assez de connaissance, ni de repère en la matière, une situation quiengendre de lourdes conséquences. Qui plus est, la donne a changé : lesadolescents ne ressemblent plus à ceux d’antan, et la puberté commence déjàvers 10 ans.

En marge de la conférence «L’éducation sexuelle auxenfants : quand est-ce le bon moment ?» qui s’est tenue à Hanoi en octobre2016, l’ancien vice-président du Département de la protection et des soins desenfants Nguyên Trong An expliquait que la principale difficulté est d’adapterle discours et les thèmes en fonction de l’âge. Il préconise de parler de ladifférence entre les garçons et les filles, et ce dès l’enfance, et de parlerde la sexualité, c’est-à-dire des rapports et de la contraception, à l’adolescence.

S’inspirer de modèles étrangers
Éducation sexuelle : un verrou encore difficile à faire sauter ảnh 2Les enfants devraient être déjà bien informés sur le sexe avant d’atteindre l’adolescence. Photo : VNA
Selon Trân Thành Nam, docteur en neurosciencescomportementales de l’Université nationale du Vietnam, débuter l’éducation sexuelleà l’âge de 10 ans est déjà trop tard. Il estime que les leçons à l’école sontsuperflues et ne présentent aucun cas pratique, et soutient que les enseignantsfont l’impasse sur la contraception. De son point de vue, les enfants devraientêtre déjà bien informés sur le sexe avant d’atteindre l’adolescence, et il jugenécessaire que des cours soient donnés au début du collège.

Nguyên Khac Sang, directeur du lycée Kim Thành II dans laprovince de Hai Duong, constate que l’avortement chez les adolescentes dans lesrégions rurales a atteint un niveau alarmant. Il explique que les parents etles enseignants se montrent très pudiques sur le sujet, et critique la légèretédu programme national d’éducation sexuelle à l’école.

Les participants à la conférence ont souvent cité etpréconisé les méthodes développées dans d’autres pays. Au Japon, les cours sontabordés dès l’école primaire, et ce, en faisant collaborer main dans la mainles instituteurs et les familles. Les premiers présentent les différences entreles filles et les garçons de manière ludique et avec des dialogues, tandis queles seconds parlent de la grossesse et des mesures de contraception.

Au Royaume-Uni, les cours d’éducation sexuelle sontinscrits au programme et ce dès l’âge de 11 ans, mais il y a eu des expériencesfaites en maternelle. Aux États-Unis, les cours sont différés selon les âges,en assurant qu’à l’âge de 14 ans, tous les jeunes aient au moins quelquesnotions. En Suède, l’éducation sexuelle est également diffusée sur les chainesde télévision sous forme de dessins animés depuis 1966, un moyen simple,pratique et pédagogique pour aborder la question avec les petits enfants.

«On m’a souvent dit qu’à cet âge c’était trop tôt ou quecela n’était pas nécessaire. La situation est bizarre, dans le sens où ceserait aux parents d’aborder en partie le sujet. C’est tabou, mais c’estobligatoire, on ne peut pas le négliger. Il en va de notre responsabilitéparentale !», finit-il par conclure. – CVN/VNA      

Voir plus

Photo d'illustration: vneconomy.vn

Le Vietnam est sur la voie du très haut débit mobile

Le réseau 2G sera complètement désactivé une fois que les utilisateurs auront remplacé les appareils compatibles avec les appels VoLTE. Le réseau 3G sera ensuite arrêté, de sorte qu’à partir de 2028, seuls les réseaux 4G et supérieurs resteront en service.

Nghiêm Sy Thai, ancien journaliste de l’Agence d’information "Giai Phong" (Libération) lit son journal intime, près de 60 ans après. Photo: VNA

Le journal intime d’un reporter de guerre de retour après presque 60 ans

Près de six décennies après sa disparition sur le champ de bataille de Binh Tri Thiên, le journal intime de Nghiêm Sy Thai, ancien journaliste de l’Agence d’information "Giai Phong" (Libération), a été restitué le 18 avril de manière inattendue par l’ambassade des États-Unis au Vietnam.

Le commandement de la Région 4 de la Garde côtière vietnamienne, basé dans la province de Cà Mau (Sud), a pris des mesures drastiques pour lutter contre la pêche INN. Photo: VNA

Mesures drastiques pour lutter contre la pêche INN dans les eaux du Sud-Ouest

Le commandement de la Région 4 de la Garde côtière vietnamienne, basé dans la province de Cà Mau (Sud), a pris des mesures drastiques pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), en particulier contre les violations liées aux systèmes de surveillance des navires (VMS).

Binh Thuan renforce ses mesures de lutte contre la pêche INN. Photo: VNA

Binh Thuan renforce ses mesures de lutte contre la pêche INN

En prévision de la cinquième inspection de la Commission européenne (CE) liée au « carton jaune » infligé au Vietnam, le Comité populaire de la province de Binh Thuan a diffusé un document urgent demandant aux agences concernées de renforcer la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).

Une maison nouvellement construite, avec le soutien du gouvernement dans le cadre du programme national d’élimination des maisons précaires, dans le hameau de Nam Tra, commune de Gia Phu, district de Bao Thang, province de Lào Cai. Photo : VNA

Plus de 200.000 maisons précaires déjà reconstruites

Cette campagne nationale s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’émulation lancée par le Premier ministre Pham Minh Chinh et appelant à des efforts concertés pour éradiquer les maisons précaires et délabrées à l'échelle nationale en 2025.

Des habitants de Dông Nai accueillent des soldats de la garde d’honneur en provenant du Nord pour participer à la cérémonie du 50e anniversaire de la Libération du Sud et de la Réunification nationale. Photo : VNA

30 avril: Un train transportant la garde d'honneur militaire participant à la parade

Des centaines d'habitants de la province de Dông Nai (Sud) étaient présents ce dimanche matin à la gare de Biên Hoà pour accueillir le train spécial transportant des soldats de la garde d’honneur en provenant du Nord pour participer à la cérémonie du 50e anniversaire de la Libération du Sud et de la Réunification nationale (30 avril 1975 - 30 avril 2025).