Levillage de Cam Lâm, commune de Duong Lâm, chef-lieu de Son Tây, enbanlieue de Hanoi, compte un puits singulier. Il aide les femmes venantd’accoucher à avoir du lait maternel.
À l’époque, le roi NgôQuyên (898-944) dirigeait cette région. La légende raconte que, lorsd’une guerre, un nouveau-né abandonné, affamé, pleurait au pied d’unecolline. Une vieille dame passant par là le recueillit. Ne sachant pascomment le consoler, elle le prit dans ses bras et partit à la recherched’une famille pour leur demander de l’eau. Elle s’arrêta au pied de lacolline Câm, où elle trouva de l’eau jaillissant de la roche. Elle lafit boire à l’enfant, qui s’arrêta de pleurer et s’endormit. Afin deprendre soin du bébé, la vieille dame construisit une cabane avec untoit de chaume, près du puits. Après sa mort, les locaux bâtirent, àl’emplacement de la maisonnette, un temple baptisé «Temple de la mère»et nommèrent la source d’eau «Puits du lait».
«Selon lesanciens du village, ce puits, en latérite, est sacré, commente Phan ThiSot, 67 ans, gardienne du temple et du puits. Nombre de femmes n’ayantpas de lait maternel s’y rendent. Cela les aide». Le puits est larged’environ 60 cm et profond d’un mètre. «Le niveau et la couleur del’eau, limpide, restent inchangés tout au long de l’année», ajoute Sot.
Le puits légendaire de Quang Binh
Unpuits légendaire se trouve sur le mont Ot, dans la cordillère TruongSon, commune de Thuong Thach, district de Bô Trach, province de QuangBinh (Centre). Les locaux, de l’ethnie Ma Coong, témoignent dephénomènes extraordinaires le concernant. Le puits n’aime pas les femmeset les filles. Quand elles s’en approchent, l’eau bout à gros bouillonsou le puits se tarit.
Autre caractéristique particulière : cepuits, situé à 1.500 m d’altitude dans une région où prédomine la rochecalcaire, est l’unique source d’eau pour 19 villages Ma Coong de lacommune de Thuong Trach. «À cette altitude, il est difficile de trouverde l’eau. Mais même durant la saison sèche, le puits nous en fournit»,décrit Dinh Hop, un Ma Coong résidant dans le village de Cà Roong,commune de Thuong Trach. À noter qu’aucun animal ne s’en approche pours’y abreuver.
D’après Quach Van Tâm, secrétaire del’organisation du Parti de Thuong Trach, la commune était l’une descibles des Américains avant 1975. C’est lors d’une évacuation àl’approche de l’ennemi que les Ma Coong ont découvert ce puits. Pendantplusieurs années, il a approvisionné en eau 32 foyers ethniques enfuite.
Depuis six siècles, la dizaine de puits de lacommune de Ba Hiên, dans le district de Binh Xuyên (province de VinhPhuc, Nord) ne se tarit pas.
De forme carrée, leur paroi estconstituée de quatre pierres rectangulaires en grès. Elles tiennentensemble sans qu’il y ait besoin de mortier. Leur profondeur atteintentre trois et quatre mètres. Selon les chercheurs, ces puits ont étéconstruits sous le règne du roi Lê Thánh Tông (1460-1497). Les plusanciens sont ceux de la pagode des villages de Thich Chung et de BaHuong. Ils datent de 1490.
Puits d’eau douce en mer
Surl’île de Ly Son, dans la commune d’An Vinh, (province de Quang Ngai,Centre), à quelques mètres du littoral, un puits offre de l’eau doucetoute l’année. Il porte le nom de Xo La, mais, selon les anciens, il en aun autre : puits du roi Gia Long (1762-1820). Il est l’unique de lacommune.
Selon l’histoire, Nguyên Phuc Anh (devenu le roi GiaLong) et ses soldats se réfugièrent sur l’île de Ly Son pour échapper àl’insurrection paysanne des Tây Son. Lors de la saison sèche, alorsqu’il ne plut pas pendant trois mois, le roi demanda à ses soldats decreuser pour trouver une source d’eau douce. Impossible. Le roi invoquaalors les génies. Une nuit, un génie lui apparut en songe. Il luiindiqua l’endroit où se trouvait une source d’eau. Avant de quitterl’île, le roi Gia Long donna l’ordre aux habitants de préserver cepuits.
Aujourd’hui, il est une source d’eau précieuse pourles habitants de Ly Son. Son eau est limpide. On peut la boire à même lepuits, comme sur le continent. -CVN/VNA