D’après Jana Herceg, vice-directrice de la section économique de la Délégation européenne au Vietnam, plusieurs produits agricoles vietnamiens ont une réputation internationale, comme certains thés, le fruit du dragon, laquelle est une des conditions pour bénéficier d’une IGP, avec la satisfaction des normes de qualité requises qui sont essentielles également.
Nécessité d’une procédure de contrôle plus stricte
Si, en 2018, l’indication géographique de produits vietnamiens tels que café, thé et fruits sera protégée par l’UE, le Vietnam doit dès aujourd’hui se doter d’une procédure de contrôle plus stricte, afin de pouvoir exploiter pleinement l’Accord de libre-échange Vietnam-UE. Parmi les 39 produits vietnamiens devant recevoir une indication géographique sur ce marché, il s’agit, pour l’essentiel, de fruits et légumes (49%), de produits aquatiques (13%) et de plantes industrielles (15%).
Trân Van Tùng, vice-ministre des Sciences et des Technologies, a estimé que la mise en place d’une IGP doit faire l’objet d’un cadre réglementaire approprié et de procédures de contrôle strictes, en particulier en ce qui concerne la qualité des produits. Selon lui, il serait nécessaire de créer un groupe de travail indépendant chargé de contrôler la qualité des produits protégés avant leur exportation.
«Ses membres se rendront sur place pour vérifier la régularité de la qualité et l’absence de toute contrefaçon ou fraude. Le stade de l’emballage sera également contrôlé. Et pour mieux lutter contre les contrefaçons, il serait souhaitable que les professionnels d’un même segment se placent sous une même IGP», a-t-il précisé.
Une place méritante aux produits vietnamiens
Si l’IGP n’empêche certes pas les contrefaçons, elle permet toutefois de sécuriser les produits couverts. Or, peu d’entreprises vietnamiennes connaissent les intérêts de protéger leurs produits par une origine géographique. L’idéal serait donc que les producteurs d’une même filière se réunissent pour déposer une demande auprès de l’Office national de propriété intellectuelle du Vietnam.
Il est clair que, sur le plan des formalités et de leur administration, quelques difficultés persistent, mais la principale, c’est que les entreprises n’ont pas le réflexe de protéger comme de valoriser leurs produits. Conséquence, à l’étranger, les produits vietnamiens n’ont pas la place qu’ils méritent. Mais ceci ne suffit pas, comme le montre le cas du Nuoc mam de Phu Quôc qui a subi et subit de nombreuses fraudes et usurpations, bien que protégé par une IG au Vietnam comme à l’étranger. En d’autres termes, une surveillance constante des possibles imitations en tous lieux s’impose.
«De nombreuses entreprises ont utilisé frauduleusement l’appellation Nuoc mam Phu Quôc pour commercialiser leurs produits en trompant le consommateur sur l’origine de ces derniers. Ces fraudes, qui se font au détriment du consommateur qui croit acheter un produit authentique, sont une atteinte à l’image du vrai produit, avec de lourdes conséquences économiques à la clé», a expliqué Pham Ngoc Thanh, directeur de la société Phuc Lam, qui distribue le vrai «Nuoc mam de Phu Quôc». – CVN/VNA