Crédit immobilier préférentiel pour les plus modestes
Lors
de sa réunion du mois de mars, le gouvernement a décidé de dégeler ce
marché en facilitant l’accès aux crédits bancaires pour les personnes à
bas revenu qui souhaitent acquérir un logement social. Une bonne
nouvelle pour tous ceux qui souhaitent accéder à la propriété sans avoir
les moyens financiers exigés des banques. Au Vietnam, la propriété est
préférée pour la sécurité de la famille. Le secteur locatif n’est que
résiduel, au contraire de l’Europe par exemple, car il est en général
seulement utilisé pour une résidence temporaire, excepté les personnes à
faible revenu.
La circulaire de la BEV entrera en
vigueur le 1 er juin 2013, suite à l'adoption du Premier ministre Nguyên
Tân Dung le 15 mai. Selon la circulaire, les personnes éligibles à ce
crédit sont les fonctionnaires, les militaires et les personnes à faible
revenu. Le logement peut relever d’un projet immobilier social comme
d’un projet purement commercial, d’une superficie totale de moins de 70
m² et commercialisé sous forme de vente ou de crédit-bail à un prix de
15 millions de dôngs le mètre carré au plus. La durée de ce crédit va de
cinq à dix ans, son montant étant plafonné à 80% de la valeur du
logement. Toutefois, le candidat doit toujours être en mesure de
consentir une hypothèque en garantie de son emprunt.
Revoir
périodiquement le taux d’intérêt Concernant ce taux d’intérêt de 6%
par an, qui est deux fois moindre que celui pratiqué actuellement sur le
marché, il sera fixe durant les trois premières années. Au delà, la BEV
réévaluera périodiquement ce taux en fonction de l’évolution de la
situation économique et du marché immobilier, étant précisé qu’il
«demeurera en tout état de cause inférieur à celui pratiqué par les
banques commerciales», a assuré la BEV. S’agissant des modalités de
cette enveloppe, la circulaire qui institue ce crédit préférentiel
enjoint les cinq banques commerciales publiques de réserver des
liquidités à hauteur de 3% minimum de leur encours de crédit arrêté au
31 décembre 2012.
Selon l’estimation de Nguyên Viêt
Manh, directeur du Département du crédit de la BEV, l’application d’une
telle mesure dégagerait jusqu’à 45.000 milliards de dôngs. En
contrepartie, la BEV fournira, en cas de besoin et à première demande,
des liquidités à ces banques à hauteur de 30.000 milliards de dôngs.
Selon Nguyên Viêt Manh, le montant de cette enveloppe n’est pas élevé en
soi, mais il contribuera néanmoins à une reprise de la consommation, à
la réduction du parc d’invendus, et donc à relancer quelque peu le
marché de l’immobilier.
Croissance encore freinée Ces
derniers temps, nombre de banques commerciales par actions ont lancé des
programmes de crédit immobilier. Selon une décision du gouvernement,
les banques pourront consacrer cette année de 20.000 à 40.000 milliards
de dôngs au crédit d’accession à la propriété dans le secteur du
logement social à un taux d’intérêt préférentiel. Selon les
spécialistes, la croissance du crédit dans les secteurs industriels et
du commerce est toujours problématique, alors que les projets
immobiliers présentent toujours autant de risques sur le plan
prudentiel, conduisant les banques à les sélectionner de manière
drastique, ce qui n’est pas pour arranger la morosité du marché ...
Mais
pour les dirigeants de banques, c’est, néanmoins, le bon moment pour
lancer de tels programmes de crédit préférentiel, en particulier pour
l’acquisition d’un appartement, car les taux d’intérêt connaissent
actuellement une tendance à la baisse. Le marché de l’immobilier reste
gelé. Ainsi, il est difficile d’accélérer la croissance du crédit
immobilier. La Banque d’import-export du Vietnam (Eximbank) a mis en
route un programme d’octroi des prêts à l’achat des logements, d’un taux
d’intérêt de 10%-12% par an, inchangé pendant les deux premières
années. Pourtant, le dégagement de fonds reste insuffisant, selon son
directeur général Truong Van Phuoc.
Pour faire face au
marasme actuel, le vice-président de l’Association de l’immobilier de Hô
Chi Minh-Ville, Nguyên Van Duc, remarque que les sociétés restructurent
leurs gammes de produits, limitent au maximum leurs coûts de
construction et... baissent leurs prix de vente afin d’attirer la
clientèle. « Cela permettra aux investisseurs de récupérer rapidement
leurs fonds. Par ailleurs, le besoin en logement social est assez élevé
et les sociétés immobilières devraient davantage s’investir dans ce
segment », expose-t-il. La conversion de projets de logement haut de
gamme en logement social permettra aux sociétés immobilières de régler
une partie de leurs difficultés, comme aux familles modestes d’accéder à
une habitation dans de bonnes conditions. – VNA