Avec leur longue façade littorale et leurs patrimoines culturels, les provinces littorales du Centre ont toutes les cartes en main pour créer une conurbation touristique. Mais qu’en est-il réellement ? Quelques éléments de réponse.

La création d’une «conurbation touristique du Centre» a fait l’objet de grandes discussions dans les récentes conférences organisées par les provinces littorales du Centre. Cette orientation va non seulement leur permettre de valoriser les potentiels dont elles disposent, mais encore d’affirmer leur coopération dans le développement commun.

Dà Nang donne l’exemple

Parmi les centres urbains du Centre, la ville de Dà Nang est un modèle exemplaire. Son aménagement est systématique et reflète une coopération étroite entre l’industrie, les services et les conditions de développement.

Selon Lâm Quang Minh, directeur du Centre de promotion des investissements de Dà Nang : «Les infrastructures de la ville, de manière générale, sont aménagées de manière synchronique dans un souci de lier le développement des services touristiques à celui de l’industrie. La construction de la route littorale Hoàng Sa-Truong Sa et la naissance d’une série de projets de villégiatures différencient Dà Nang des autres villes, avec sa volonté de proposer un aménagement orienté vers la mer».

Ce développement rapide pose néanmoins des défis pour Dà Nang. «La construction des hôtels 5 étoiles le long du littoral demande à la ville de développer les services auxiliaires», dit M. Minh.

Des aménagements urbains côtiers réussis

Malgré leurs propres orientations de développement, les provinces et villes côtières du Centre profitent toutes de leurs atouts touristiques pour se développer. En effet, la ville de Huê continue de développer en harmonie l’industrie et les services touristiques, tournée vers l’objectif de devenir une ville au niveau central d’ici 2020.

En dépit de ses difficultés, la province de Quang Nam a elle aussi mis à profit ses «atouts physiques» pour se développer, à commencer par sa longue façade maritime allant de la porte de Cua Dai (ville de Hôi An) à Chu Lai (montagne Thành). Son développement urbain doit intégrer les patrimoines importants que sont l’ancienne cité de Hôi An et le sanctuaire de My Son.

Trân Van Tri, directeur du Service du plan et de l’investissement de la province de Quang Nam, affirme que la plupart des investisseurs - vietnamiens comme étrangers - s’intéressent aux projets touristiques littoraux. Le Comité populaire provincial a donc investi dans la construction de la route littorale, laquelle passera, à terme, sur le pont de Cua Dai dont les travaux ont également été entamés. Idem pour Quang Ngai, qui a fait du projet du centre urbain de Van Tuong sa première priorité. Il a vocation à devenir le plus grand centre urbain touristique relié à l’industrie pétrochimique du Centre.

La province de Binh Dinh n’est pas non plus en reste, avec l’organisation de plusieurs colloques sur les orientations de l’aménagement de sa ville de Quy Nhon.

Villégiatures, âme de la conurbation touristique


Pour créer une «conurbation touristique» du Centre, les villégiatures jouent un rôle important. Il y a dix ans, peu auraient misé sur un tel développement des projets de villégiatures de luxe entre Son Trà et Diên Ngoc, rendu possible grâce à la stratégie élaborée par les autorités de Dà Nang dans l’aménagement urbain.


Le Furama Resort est l’établissement qui a ouvert la voie à cette déferlante d’investissements. Selon Thai Ba Canh, chef du comité de gestion de la zone franche de Dà Nang, le groupe Furama a investi depuis les années 1990 - alors que tout était à (re)faire au niveau des infrastructures - des centaines de milliards de dôngs dans la construction d’une villégiature d’envergure. «Aujourd’hui, Furama fait figure de symbole dans le secteur des services de relaxation de Dà Nang. De plus, Furama étend actuellement sa toile au moyen d’une série de villas qui montre la justesse de la stratégie de Dà Nang», estime Thai Ba Canh.

Hyatt Regency (Groupe Indochina Land), OceanVillas (VinaCapital), P & I Resort (Japon), Sivel Shores Hoàng Dat et Sun Villas (Sun Group) ont ensuite emboîté le pas à Furama. À tel point qu’aujourd’hui, le moindre mètre carré du parc foncier longeant l’immense plage qui s’étire de Dà Nang à Hôi An (Quang Nam) a été acheté. Un bémol toutefois : la récession économique mondiale a freiné plusieurs projets, toujours dans l’attente. Ce qui n’empêche pas bon nombre d’investisseurs et les autorités locales d’afficher leur optimisme, persuadés que ces projets contribueront à créer une nouvelle physionomie urbaine orientée vers la mer.

À l’instar de Dà Nang, la province de Thua Thiên-Huê privilégie le développement urbain associé à l’ancienne citadelle de Huê mais encore à ses potentiels balnéaires. Preuve en est avec l’aménagement de la zone économique Chân Mây-Lang Cô. Un plan détaillé de cette zone a été élaboré, prenant en compte les éléments importants comme le centre urbain, la zone industrielle, le port... Jusqu’à maintenant, Chân Mây-Lang Cô a attiré 34 projets d’un investissement de 36.500 mil-liards de dôngs dont 10 projets d’investissement direct étranger, d’un fonds total de 1,32 milliard de dollars.

Chân Mây-Lang Cô rassemble suffisamment de conditions pour les projets touristiques. Récemment, le Groupe Banyan Tree a mis en service la première partie de son complexe éco-touristique Laguna Lang Cô. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres comme le groupe singapourien Banyan - qui a versé 875 millions de dollars dans son Laguna Huê - ou encore le terrain de golf Lang Cô, qui aura coûté la coquette somme de 5.230 milliards de dôngs (246 millions de dollars).

Les atouts et potentiels touristiques dont disposent les provinces littorales du Centre devraient permettre de changer leur physionomie pour devenir, à terme, un site de première importance au niveau international. La transformation est en marche. – VNA