Contre la pauvreté, investir dans les femmes rurales
"L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels", tel est le thème de la Journée internationale
de la femme, marquée mercredi au siège de l'ONU à New York, et célébrée
dans le monde le 8 mars.
Les
femmes rurales jouent un rôle crucial dans leurs foyers et dans leurs
communautés. Elles contribuent au développement agricole et rural, à la
sécurité alimentaire et aident à réduire le niveau de pauvreté dans
leurs communautés.
Selon ONU-Femmes, les femmes rurales
représentent 43% des travailleurs agricoles dans le monde et jusqu'à
70% de la force de travail agricole dans certains pays. En dépit de
leur nombre et de leurs contributions, les femmes rurales continuent à
faire face à de multiples obstacles dont l'accès limité aux services de
santé et d'éducation, des inégalités face aux hommes et un accès limité
au crédit.
Les femmes et les filles rurales composent
près d'un quart de la population mondiale, et pourtant elles figurent
toujours très bas dans les indicateurs économiques, sociaux et
politiques, et cela dans des domaines allant des revenus à l'éducation
en passant par la participation à la prise de décision, a indiqué le
secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
La FAO estime
que si les femmes pouvaient bénéficier d'un même accès aux ressources
de production que les hommes, elles pourraient augmenter le rendement
sur leurs terres de 20 à 30%. Par conséquent, entre 100 et 150 millions
de personnes pourraient ne plus souffrir de la faim.
Les
crises alimentaires, les guerres et les conflits, le changement
climatique, les récessions économiques et autres bouleversements de la
société affectent souvent les femmes de manière disproportionnée, a
rappelé la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme,
Navi Pillay.
Mais ce qui est moins reconnu, c'est que les
femmes peuvent être, et sont de fait, de puissants agents du
changement. On peut compter sur elles pour faire face à des défis
apparemment insurmontables, avec une grande force de caractère, de la
créativité et de l'intelligence, a-t-elle ajouté.
De son
côté, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les violences
faites aux femmes, Rashida Manjoo, est revenue sur les inégalités
persistantes entre les genres. Les femmes rurales font l'objet de
discriminations, et elles sont aussi plus souvent chargées du travail
non rémunéré au sein des familles ou du travail à faible rémunération,
sont plus souvent victimes de violences.
La réalisation
des droits économiques et sociaux des femmes rurales, un accès égal aux
biens et ressources, y compris des droits à l'héritage égaux aux
hommes, sont des pas nécessaires pour rompre la dépendance des femmes à
leurs maris et à leurs familles. Un environnement politique et légal
attentif et sensible qui promeut l'autonomisation et l'indépendance des
femmes est également essentiel, a-t-elle souligné.
Cette
année, la Journée internationale de la femme a lieu au cours de la 56e
session de la Commission de la condition de la femme (CSW), qui se
déroule à New York du 27 février au 9 mars. Le principal thème de cette
session est aussi l'émancipation des femmes rurales pour mettre un
terme à la faim et la pauvreté. - AVI