Hanoi (VNA) - La disponibilité croissante de fonds verts dans le monde a révélé la nécessité d’une institution professionnelle au Vietnam pour gérer les flux de capitaux verts internationaux au pays, selon les experts.
 
Construire une institution specialisee pour attirer les capitaux verts internationaux hinh anh 1Les fonds verts suscitent le besoin d’une institution de gestion spécialisée. Photo: VNA

L’ancien directeur de l’Institut de stratégie bancaire Pham Xuân Hoe a déclaré que les fonds verts pour le Vietnam seront plus abondants au cours des prochaines années grâce au Partenariat pour une transition énergétique juste lancé en décembre 2022.

Au moins 15,5 milliards de dollars initiés par le partenariat prendront la forme de prêts préférentiels de trois à cinq ans pour accompagner la transition énergétique du pays. L’UE et le Royaume-Uni sont également intervenus avec une aide engagée de 7,8 milliards de dollars.

Compte tenu de la disponibilité croissante des fonds verts, Pham Xuân Hoe a appelé à une institution professionnelle pour gérer les capitaux verts livrés au pays. Une telle institution agira comme un intermédiaire qui améliorera l’accès des entreprises nationales au capital vert, a-t-il souligné.

"L’institution professionnelle veillera à la mise en œuvre effective des fonds verts accordés au Vietnam", a déclaré Hoe.

À long terme, il a appelé à la mise en place d’une taxonomie financière conforme aux normes internationales et fonctionnant en cohérence avec d’autres systèmes financiers, notamment la fiscalité et le crédit carbone.

Le professeur Vu Sy Cuong de l’Académie des finances a estimé que la transition vers la croissance verte au Vietnam nécessite de vastes investissements. D’ici 2040, le pays aura besoin d’un montant annuel de financement équivalent à 6,8% du PIB pour améliorer sa résilience face au changement climatique.

Les institutions internationales et les banques sont prêtes à puiser profondément dans leurs poches pour financer les efforts du pays pour «passer au vert». Cependant, la disponibilité des fonds verts est une histoire, et la capacité d’absorption des fonds en est une autre.

L’absence d’une taxonomie des obligations climatiques et d’un cadre juridique pour l’obligation dans le pays a entravé ceux qui veulent financer des projets verts dans le pays. En plus de cela, la faible sensibilisation à l’ESG (environnement, social et gouvernance) parmi les entreprises a fait passer des dizaines d’entreprises entre les mailles du filet.

Pour libérer tout le potentiel des fonds verts, le professeur a appelé à la création d’un marché des crédits carbone et à l’octroi d’une aide financière aux entreprises qui réduisent leurs actifs fossiles bloqués.

Selon DARA International, le Vietnam devra supporter un coût annuel de 15 milliards USD (5% du PIB) dans les prochaines années en raison du changement climatique. Si le pays ne prend pas de mesures précoces, le coût peut grimper à 11% du PIB d’ici 2030. - VNA