Jakarta (VNA)- La croissance de crédits de l'Indonésie en février dernier est tombée à son niveau le plus bas depuis 10 ans, la pandémie de COVID-19 ayant frappé la demande de crédit dans les secteurs des entreprises.
Selon les données de l’Autorité des services financiers (OJK) de l’Indonésie, le secteur bancaire du pays a enregistré une croissance des crédits de 5,93% au cours du deuxième mois de cette année. Un chiffre inférieur aux 6,1% enregistrés en janvier.
"La faible croissance des prêts est due à la faiblesse de la demande en phase avec le cycle économique, qui ralentit depuis le quatrième trimestre 2019", a analysé l'économiste de la Banque Permata, Josua Pardede. "Étant donné que la pandémie ralentira l'économie nationale, en particulier les dépenses des ménages et l'investissement privé, la croissance des prêts en 2020 devrait continuer d'être faible", a-t-il ajouté.
La propagation du coronavirus a contraint le gouvernement à appeler les citoyens à rester chez eux, provoquant des perturbations dans le commerce et affectant le pouvoir d'achat des gens. Les données officielles montrent que le COVID-19 a infecté 2.273 personnes avec 198 cas de décès jusqu’au 5 avril.
Le gouvernement prévoit que l’économie indonésienne connaîtra une croissance de 2,3% cette année selon le scénario de référence, ce qui serait le taux le plus bas depuis 1999.
Selon M. Josua la pandémie a frappé de manière significative six secteurs, à savoir le secteur des transports, de l'entreposage et des communications, le secteur de l'hébergement, de l'alimentation et des boissons, le commerce de gros et de détail, le secteur de l'agriculture, des plantations et des forêts, le secteur minier et le secteur de l'industrie de transformation.
Il prévoit que la croissance des prêts en Indonésie atteindrait entre 4 et 6% cette année, contre 6,08% en 2019. L'OJK et la Banque d’Indonésie (BI) avaient précédemment fixé un objectif d'environ 11% cette année. Pourtant, récemment, la BI a réduit ses prévisions entre 6 et 8%.
Depuis le début de l’année, la BI a réduit son taux d'intérêt de référence deux fois jusqu'à présent d'un total de 50 points de base (pb) à 4,5% pour protéger l'économie des effets de la pandémie.
Bien que les baisses de taux de référence puissent potentiellement faire baisser les taux d'intérêt bancaires, son impact sur la croissance des prêts serait limité car les risques ont tendance à augmenter, a expliqué M. Josua.- VNA