Le plateau calcaire de Dông Van recense aujourd’hui 91 réserves d’eau d’un volume total maximal de 516.417 m3. Semblables à des yeux émeraude qui scintillent, ces réserves contribuent à subvenir aux besoins en eau de milliers d’habitants issus des ethnies minoritaires.

D’une superficie de 2.350 km², le plateau calcaire de Dông Van couvre quatre districts (Quan Ba, Yên Minh, Dông Van et Mèo Vac) de la province montagneuse de Hà Giang (Nord), à une altitude de 1.400-1.600 m. La pénurie en eau pour la production et les activités de la vie quotidienne a de tout temps été un problème en raison des conditions pédoclimatiques difficiles.
Bien que l’État et les autorités locales aient accordé dans leur budget la priorité à la construction des ouvrages d’adduction en eau potable sur ce plateau calcaire, cela n’a résolu qu’une partie de la pénurie. La population locale était toujours en proie à un manque d’eau chronique, surtout en saison sèche.

«Avant, en raison de ce problème, nous devions marcher une dizaine de kilomètres depuis le village pour atteindre le ruisseau dans la forêt et se ravitailler en eau», explique Vàng Seo Pu, domicilié dans le village de Ta Lung, district de Dông Van.

Une expérience concluante

Face à cette situation, entre 2002 et 2005, l’Institut de géologie du Vietnam a construit à titre d’essai des réserves d’eau dans les communes de Xà Phìn (district de Dông Van) et de Ta Lung (district de Mèo Vac). Aux dires d’experts, ce modèle de réserves d’eau devait résoudre les difficultés en termes d’approvisionnement pour les populations locales, notamment pendant la saison sèche. Il fallait néanmoins vérifier que les nouvelles techniques et technologies appliquées fussent efficaces avant de généraliser ce modèle.

En 2007, lors de sa visite dans la province de Hà Giang, le Premier ministre Nguyên Tân Dung s’est vu présenter le modèle de réserve d’eau dans le district de Dông Van. Appréciant tant les ouvrages que l’idée, il a ensuite donnée son assentiment pour la construction d’une trentaine de réserves de ce type à titre expérimental dans quatre districts montagneux de la province, avec des résultats à la hauteur des espérances. En effet, les habitants issus des ethnies minoritaires du plateau calcaire de Dông Van ont dès lors pu avoir accès à des ressources en eau précieuses pendant la saison sèche et l’hiver, rigoureux dans cette région. Aujourd’hui, le plateau en recense 91, d’une capacité totale de 516.417 m3.

«Suite aux succès du modèle de réserves d’eau, la province de Hà Giang a élaboré le projet de construction d’un système de réserves dans ses quatre districts montagneux», a fait savoir Triêu Tài Vinh, membre du Comité central du Parti communiste du Vietnam, secrétaire du Comité du Parti de la province de Hà Giang.

Des conditions de vie qui s’améliorent

Toujours selon lui, cette province s’est fixé l’objectif de construire 293 réserves supplémentaires sur le plateau calcaire de Dông Van pour la période 2012-2020, d’un volume total de 939.000 m3. L’opération sera menée en deux phases. Durant la première (2012-2014), 99 seront construites. La seconde phase devrait prendre fin en 2020. La construction de ces réserves d’eau doit satisfaire plusieurs critères en termes de qualité, d’intégration dans le paysage, d’efficacité et de rentabilité, le tout devant être adapté aux conditions pédoclimatiques de chaque localité.

Quand à la province de Hà Giang, outre la sensibilisation des habitants à la protection des ressources en eau, elle accordera une partie de son budget à l’entretien de ces réserves.

Une fois achevé, le projet de construction de ces 293 réserves d’eau permettra d’améliorer ostensiblement la qualité de la vie des habitants locaux, contribuant à la réduction de la pauvreté, au développement socioéconomique durable dans les régions reculées. Il témoigne aussi des préoccupations du Parti et du gouvernement à l’égard des ethnies minoritaires de Hà Giang. -VNA