Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a déclaré samedi qu'il n'y aurait "aucune tolérance" envers toute tentative de renversement du gouvernement actuel.

Lors d'une visite de travail dans la province de Kratie, M. Hun Sen a affirmé qu'il ne permettrait à aucun groupe ni individu de prendre le pays en otage dans un intérêt politique. N'importe quel acte semblant à un coup d'Etat serait irresponsable et inacceptable. Il a également souligné que le règlement des différends doit avoir lieu autour d'une table de négociations et à l'Assemblée nationale, mais certainement pas dans la rue.

Le Cambodge fait face actuellement à une crise politique en suite des élections législatives de juillet dernier. Le Parti du Peuple cambodgien (PPC), désormais au pouvoir, a remporté 68 sièges parlementaires, et le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), dans l'opposition, 55. Ce dernier a refusé ces résultats, boycotté le parlement et organisé des manifestations anti-gouvernementales. Ce mois un peu plus tôt, la dernière manifestation organisée s'est achevée dans la violence, entraînant quatre morts et 26 blessés.

Lors d'une conférence de presse donnée le 16 janvier à Phnom Penh, le rapporteur spécial de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur la situation des droits de l'homme au Cambodge, Surya Subedi, a alerté les dirigeants du CNRP s'agissant de leur comportement discriminatoire et d'incitation à la haine contre le Vietnam.

Il a déclaré que la diffusion d'idées fondées sur la haine raciale, l'incitation à la discrimination et aux actes de violence contre n'importe quel groupe de personne d'une autre ethnie n'ont pas de place dans une société démocratique.

Lors d'une rencontre avec les dirigeants du CNRP, Surya Subedi s'est dit inquiet des attaques début janvier sur plusieurs magasins vietnamiens lors d'un conflit entre la police et des ouvriers en grève dans la zone industrielle de Canadiana, en banlieue de Phnom Penh.

Les dirigeants du CNRP ont dénié avoir eu un tel comportement, alors que ceux-ci ont fréquemment utilisé dans leurs discours des termes méprisants sur les Cambodgiens d'origine vietnamienne et les Vietnamiens avant comme après les dernières élections.

En décembre dernier, le Centre cambodgien des droits de l'homme a critiqué l'opposition pour son utilisation "d'une langue nuisible" contre les Vietnamiens en rendant publiques des preuves de ces faits. -VNA