Café d’éléphant du Tây Nguyên, un label de poids

En visite dans le Tây Nguyên, les visiteurs apprécient les promenades à dos d’éléphant. La découverte est plus agréable encore grâce à un produit lié étroitement au au pachyderme: le café d’éléphant.
Café d’éléphant du Tây Nguyên, un label de poids ảnh 1Le café d’éléphant est une spécialité de la région du Lak. Photo: CVN/VNA

Hanoï (VNA) - En visite dans le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), les visiteurs apprécient les promenades à dos d’éléphant. La découverte est désormais plus agréable encore grâce à un produit lié étroitement au pachyderme: le café d’éléphant.

Qui dit Dak Lak - une des cinq provinces des hauts plateaux du Centre (Tây Nguyên) - dit "pays des éléphants". Une contrée montagneuse où paysages naturels magnifiques, ethnies minoritaires et animaux sauvages créent une destination de rêve pour les touristes, vietnamiens et étrangers.

Le soleil brille sur la surface limpide du lac de Lak, un plan d’eau naturel de 500 ha, perché à 500 m d’altitude et réputé pour sa beauté sauvage. La surface s’agite de temps à autre lorsque des éléphants chargés de touristes passent à gué. La promenade à dos d’éléphant se termine au local de la compagnie touristique de Vân Long. Dans la salle de réception, on peut sentir un parfum de café agréablement pénétrant. Sur le comptoir, des filtres à café en inox laissent échapper un liquide noir. "On va déguster une spécialité de la région du Lak: le café d’éléphant", lance le guide local. Regards interloqués des touristes…   
 
"C’est vraiment délicieux", lance Nicole, une Française, à la première gorgée. Et de poursuivre: "Ce café a une saveur particulière: parfum agréable, goût doucement amer… où l’on sent aussi l’odeur de fruits".  "Il y a aussi un arôme de chocolat", ajoute Liam, un Suisse.

D’une pierre deux coups  

Le créateur de cette spécialité originale, dénommée "café d’éléphant", est Phan Dang Long, propciétaire d’une dizaine d’éléphants domestiques. Un homme robuste d’ethnie M’Nông, descendant d’une famille de chasseurs et dresseurs de pachydermes. "Tout cela est l’héritage de mon défunt père, Dang Nhay. Je me souviens encore de ses derniers mots avant sa mort: +promets-moi que tu défendras et soigneras nos éléphants. Sinon, tu auras une grande dette envers nos ancêtres+", confie-t-il. Mieux que quiconque dans le microcosme des dresseurs d’éléphants, Dang Nang Long se distingue par ses connaissances en matière de soins vétérinaires. D’où son surnom de "docteur des éléphants".

Si autrefois, les éléphants domestiques de Dac Lak servaient à transporter bois et marchandises, de nos jours, leur principal "job" est de promener les touristes. Mais ces services touristiques n’arrivent pas à payer les cornacs et l’alimentation des animaux, selon le patron. Un problème qui l’a tourmenté longuement. Il y a trois ans, en voyant les éléphants manger avec appétit des cerises de café mûres, une idée lui est venue en tête. "On a déjà le café de civette qui se vend très cher et pourquoi pas le café d’éléphant?" se dit-il. Il a glané des informations sur ce type de café surfin très apprécié en Thaïlande. Puis, il s’est juré de produire un jour un café d’éléphant spécifique au Tây Nguyên. "Une pierre deux coups: tirer profit des éléphants tout en contribuant à leur bien-être", affirme-t-il.

La panse de l’éléphant, une "mijoteuse"


Soutenu par son épouse Nguyên Thu Ba, Dang Nang Long s’est mis au travail pour concrétiser son rêve. "Les éléphants sont vraiment des gourmets. Ils ne mangent pas des cerises abîmées ou arrosées de produits chimiques", révèle Thu Ba. Et de rappeler qu’au tout début de ses expérimentations, ses bêtes ont refusé un gros lot de cerises achetées au marché. La cause: elles étaient imprégnées d’une substance phytosanitaire.

À la saison de la récolte du café (d’octobre à janvier), les deux époux sont allés sélectionner sur place des cerises de qualité et en ont achetées des dizaines de tonnes à un prix élevé. "La priorité, c’est que ce soit des produits bio et d’un rouge foncé, explique Thu Ba. Elles peuvent être consommées fraîches, mais aussi congelées ou séchées, toute l’année".

Selon elle, chacun éléphant consomme quelque 30 kg de cerises fraîches par portion et donne deux jours après environ 5 kg de grains bruts quelques jours avant. Il est impératif de leur donner les cerises incorporées dans leur ration de  fruits comme les ananas, les bananes, la canne-à-sucre… "Le mélange de fruits différents dans l’estomac forme un ferment spécifique permettant d’obtenir cet arôme exquis, propre au café d’éléphant", précise-t-elle.

Un café parmi les plus chers au monde


La préparation du repas pour les éléphants se réalise derrière une grande maison sur pilotis. Dans la cour, deux jeunes hommes robustes battent le pilon dans un grand mortier contenant riz, maïs, bananes, ananas et cerises congelées. "C’est une mixture dont les éléphants  raffolent", selon un des cuisiniers. Plus loin, les bêtes font la queue, attendant leur repas.

Après deux jours de fermentation dans l’estomac, les grains bruts sont excrétés dans les bouses. Ramassés par les ouvriers, ils sont ensuite  lavés soigneusement dans l’eau du ruisseau, puis trempés dans de l’alcool. Ils sont ensuite exposés au soleil le jour et à la rosée la nuit, jusqu’à ce qu’ils se dessèchent. Puis, à l’instar du paddy, le café brut est décortiqué, avant de passer à l’étape de torréfaction. Celle-ci doit s’effectuer avec un grand poêle en acier, sur un feu de bois. Au fur et à mesure, on arrose de graisse de poulet les grains, les rendant plus luisants, plus parfumés. Apparaît enfin le café d’éléphant. Normalement, on en obtient 1 kg à partir de 5 kg de café brut, soit 30 kg de cerises fraîches.

Ce processus de transformation méticuleux explique le prix prohibitif du café d’éléphant. "Il se vend 5 millions de dôngs le kilo soit plus que le café de civette. Malgré cela, notre atelier ne parvient pas à satisfaire la demande", informe Dang Nang Long. Fier de la licence délivrée début 2015 par le Département de la propriété intellectuelle (du ministère des Sciences et des Technologies) à son produit, qui porte désormais la marque commerciale "café d’éléphant du Tây Nguyên", le créateur nourrit le projet d’en vendre partout sur le marché national. Et d’espérer en exporter un jour. Pourquoi pas? -CVN/VNA

Voir plus

Nguyen Hong Trong (droite) décroche la deuxième médaille d'or pour le taekwondo vietnamien. Photo : VNA

SEA Games 33 : Une série d'or pour le sport vietnamien

Lors de la 2e journée de compétition des 33ᵉ Jeux d'Asie du Sud-Est (SEA Games 33), après une matinée calme, l'après-midi du 11 décembre, la délégation sportive vietnamienne a remporté plusieurs médailles d'or consécutives dans les disciplines de karaté, de taekwondo, d’arts martiaux mixtes (AMM), de gymnastique et de jiu-jitsu.

Hô Chi Minh-Ville durcit le ton contre la pêche INN et mobilise tout le système politique. Photo: VNA

Hô Chi Minh-Ville durcit le ton contre la pêche INN et mobilise tout le système politique

Lors d’une conférence bilan tenue le 11 décembre, les autorités de Hô Chi Minh-Ville ont réaffirmé leur détermination absolue à éradiquer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), en ligne avec l’objectif national de faire retirer le « carton jaune » de la Commission européenne et d’assurer un développement durable du secteur.

Délégués vietnamiens et autrichiens. Photo: VNA

Le Vietnam et l’Autriche accélèrent la coopération sur la main-d’œuvre qualifiée

Le Vietnam et l’Autriche poursuivront leurs recherches, échanges et consultations en vue de signer prochainement un accord de coopération bilatérale en matière de travail, contribuant ainsi à faire de cette coopération un pilier essentiel du partenariat entre les deux parties, selon le vice-ministre vietnamien de l’Intérieur, Vu Chiên Thang.

Des délégués inaugurent le plus grand complexe de trituration d'huile de soja d'Asie du Sud-Est, à Hô Chi Minh-Ville, le 10 décembre. Photo : VNA

À Hô Chi Minh-Ville, la filière soja prend une nouvelle dimension

Implanté sur un site de 11,2 hectares, le complexe de VAL intègre les plus hautes normes internationales en matière de transformation des oléagineux. L’installation comprend huit silos de stockage d’une capacité totale de 120.000 tonnes, équipés de systèmes automatisés de contrôle de la température et de l’humidité afin de garantir une qualité stable des matières premières.

L’AN adopte des réformes clés pour un marché de l’assurance sûr et durable

L’AN adopte des réformes clés pour un marché de l’assurance sûr et durable

Dans l’après-midi du 10 décembre, dans le cadre de la 10e session de la XVe législature, l’Assemblée nationale (AN) a adopté la Loi modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi sur les activités d’assurance, avec 432 voix favorables sur 434 députés présents, soit 91,33 % du total des députés.

La capitale vietnamienne accélère sa transition digitale

La capitale vietnamienne accélère sa transition digitale

D’une petite ville de 152 km² comptant seulement 430.000 habitants, Hanoï est aujourd’hui devenue le plus grand centre économique et technologique du pays, avec un taux de croissance toujours supérieur à la moyenne nationale. Dans sa stratégie visant à construire une économie verte, circulaire et durable, l’économie numérique est définie comme un moteur décisif permettant à la capitale de faire un bond dans la prochaine décennie.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh lors de la réunion. Photo: VNA

Le PM appelle à réaliser un double objectif : lutter contre la pêche INN et développer une filière durable

Dans la soirée du 9 décembre, s’exprimant lors de la 25ᵉ réunion du Comité national de pilotage de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), le Premier ministre Pham Minh Chinh a demandé aux ministères, aux secteurs et aux localités concernés de réaliser l’objectif double consistant à lutter contre la pêche INN et à développer une pêche durable, afin de préserver le prestige, les intérêts nationaux et ceux de la population.