Au bout de trois ans, le Vietnam a fait une accession louable à l'Organisation mondiale du commerce, malgré les défis auxquels l'économie mondiale faisait face.


Selon des experts de l'Institut central d'étude et de gestion économiques, ne sont pas niables les impacts positifs de l'entrée à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) sur l'économie vietnamienne, et ce dans la plupart des domaines.


L'impact visible, selon l'ex-vice Premier ministre Vu khoan, est le fait que le Vietnam a réussi à riposter à la crise économique mondiale en maintenant une croissance de son PIB à 5,3% en 2009, assez haute si l'on compare avec d'autres pays dans le monde.


Ensuite, il est à noter les avancées dans deux secteurs clés de l'économie nationale : l'exportation et l'attraction de l'investissement étranger. L'année dernière, la valeur à l'exportation nationale a atteint plus de 57 milliards de dollars, soit une baisse de près de 9% par rapport à 2008 en raison de la crise économique mondiale, mais une hausse de 46% en comparaison avec 2006. Ce chiffre a une signification importante si on le compare avec la valeur totale du commerce mondial en 2009 avec un recul de 31% par rapport à 2008.


De plus, le Vietnam a réussi à mieux étendre ses marchés aux Etats-Unis, en Union européenne, en Chine et au Japon.


La position acquise à la suite de son adhésion à l'OMC a permis au Vietnam de signer des accords de libre-échange avec le Japon, la Chine et la Russie, et d'accueillir une nouvelle vague d'investissement étranger, a souligné l'économiste Pham Chi Lan, ajoutant que pendant la période 2007-2009, le pays a attiré 114,5 milliards de dollars d'investissement direct étranger (IDE), répartis dans près de 4.100 projets, soit une hausse de 350% par rapport à la période 2001-2006.


En ce qui concerne les effets invisibles, l'ex-vice-Premier ministre Vu Khoan a constaté l'amélioration du consensus social sur la question de l'intégration internationale. Les institutions nationales ont connu des réformes considérables. L'objectif de réduire de 30% des formalités administratives représente un témoignage de la volonté nationale de s'intégrer au monde.


Selon le docteur Vo Tri Thanh, directeur adjoint du CIEM, ces trois dernières années, le Vietnam est parvenu à mettre au point une grande partie de son cadre juridique. Ces efforts permettent aux entreprises nationales de mieux comprendre les règlements de l'OMC et, d'autre part, affermissent la confiance des investisseurs étrangers. Ils favorisent par ailleurs l'accès du Vietnam à des crédits des organisations internationales, telles que la Banque Mondiale (BM) ou le Fonds Monétaire International (FMI).


Il existe toutefois de nombreuses difficultés, ont estimé plusieurs experts qui ne veulent pas qu'on voie tout en rose. Selon M. Vu Khoan, malgré des succès, tels que le maintien du taux de croissance annuel et la hausse de sa position sur la scène internationale, l'économie nationale de l'après-crise présente encore ses limites, notamment en termes d'infrastructures et de ressources humaines.


L'année 2010 constitue le début d'une décennie où le Vietnam devra atteindre son objectif de devenir un pays industrialisé en 2020, après être devenu un pays à moyen revenu (plus de 1.000 dollars per capita).


Selon le professeur Nguyen Mai, président de l'Association des entreprises à participation étrangère, il est nécessaire de prendre des politiques permettant d'encourager les investissements des multinationales, et d'élaborer des stratégies spécifiques pour chacun des partenaires importants, tels que les pays membres de l'UE, les Etats-Unis ou le Japon.


De son côté, le CIEM propose des solutions pour soutenir le développement de l'industrie auxiliaire, améliorer la compétitivité nationale, ainsi que des politiques macroéconomiques flexibles basées sur des analyses scientifiques. - AVI