Le Vietnam a pris des mesures drastiques pour lutter contre l’utilisation de la faune sauvage et des produits dérivés. Photo : VNA Hanoi (VNA) – L’Éducation pour la nature - Vietnam (ENV) a publié le 6 septembre un rapport sur les condamnations pour les crimes liés à la faune sauvage dans le pays l’an dernier, soulignant un taux élevé de criminels arrêtés pour leur implication dans des affaires de trafic et de commerce d’espèces sauvages.
Le rapport était basé sur 156 cas de criminalité liée aux espèces sauvages découverts en 2022 et enregistrés par l’ENV.
L’analyse a montré que le taux de criminels détenus dans les affaires de criminalité liée aux espèces sauvages était en moyenne de 92,2 % entre 2018 et 2022, contre 84,6% entre 2014 et 2017.
Le nombre de cas portés devant les tribunaux a également considérablement augmenté. Entre 2018 et 2021, après l’entrée en vigueur du Code pénal modifié en 2018, le taux de cas de criminels arrêtés et traduits en justice s’est élevé à 90,9 %, soit une augmentation de près de 30 % par rapport aux 62,2 % enregistrés au cours de la période précédente.
La peine de prison moyenne prononcée pour des infractions liées à la faune sauvage en 2022 était de 3,1 ans. Bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à la peine d’emprisonnement moyenne la plus longue de 4,45 ans enregistrée en 2019, il double néanmoins la peine d’emprisonnement moyenne de 1,2 an en 2017.
La directrice adjointe de l’ENV, Bui Thi Hà, a déclaré que les résultats mentionnés ci-dessus indiquent que le Vietnam a continué à apporter des améliorations après l’entrée en vigueur du Code pénal (amendé). Il s’agit d’une avancée importante dans les réformes judiciaires, contribuant à fournir une base juridique solide aux agences compétentes pour enquêter et traiter les crimes liés aux espèces sauvages.
Cependant, elle a souligné que le trafic d’espèces sauvages via les ports reste un défi majeur qui nécessite davantage d’attention de la part des autorités.
Depuis 2015, l’ENV a enregistré 34 cas de trafic d’espèces sauvages découverts dans les ports maritimes du Vietnam, avec près de 80 tonnes d’ivoire d’éléphant, de corne de rhinocéros et d’écailles de pangolin saisies. Mais jusqu’à présent, seules trois personnes impliquées dans ces affaires ont été sanctionnées, a-t-elle noté.
Le rapport de l’ENV souligne également l’importance de détenir et d’enquêter sur les protagonistes du trafic d’espèces sauvages, une question qui devrait recevoir la priorité absolue, au lieu de s’attaquer uniquement à leurs acolytes.
En outre, des enquêtes approfondies visant à déterminer les propriétaires des lots saisis doivent également être prioritaires. Les autorités devraient envisager d’appliquer les règles juridiques en matière de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale et de fraude commerciale pour lutter contre les auteurs.
Bui Thi Hà a suggéré aux autorités d’élargir leur coopération avec les forces de l’ordre, tant au Vietnam que dans d’autres pays, pour collecter des informations et enquêter sur les réseaux transnationaux de trafic d’espèces sauvages.
Le pangolin, mammifère menacé par le braconnage. Photo d'illustration: VietnamPlus La confiscation des lots de contrebande au port peut perturber en partie le commerce illégal d’espèces sauvages. Cependant, les forces de l’ordre ne peuvent réprimer complètement les réseaux de trafiquants que lorsque les protagonistes sont arrêtés et que des sanctions appropriées sont imposées, a-t-elle estimé.
Par conséquent, l’ENV a proposé aux autorités d’utiliser les informations provenant des saisies initiales pour collecter des preuves et mener des enquêtes afin d’arrêter et de punir les meneurs dans le but d’éradiquer le commerce illégal d’espèces sauvages au Vietnam.
Dans un autre rapport, l’ENV a fait savoir qu’en 2022, les organismes chargés de l’application des lois, principalement les forces de sécurité publique et de protection des forêts, ont traité 97% des violations de la faune signalées via la ligne d’assistance téléphonique de l’ENV 1800-1522. La hotline aide les gens à contacter rapidement les autorités et à signaler les violations.
La réactivité des autorités est essentielle pour établir et maintenir une coopération efficace avec les résidents locaux pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Toutefois, malgré un taux de réponse relativement élevé aux signalements, le taux de dossiers traités avec succès reste faible, à 28,9%. Seule une infraction sur trois liée à des animaux sauvages vivants a été traitée avec succès.
Dans ce contexte, les autorités locales doivent améliorer leur efficacité pour augmenter le taux de dossiers traités avec succès à au moins 50 % dans les années à venir, selon l’ENV. – VNA
