Plus de 300 délégués et experts nationaux et internationaux ont participé à la 8e conférence générale du Conseil pour la coopération et la sécurité en Asie-Pacifique (CSCAP) qui a eu lieu lundi et mardi à Hanoi.

Ils ont abordé des questions importantes liées à la sécurité régionale, dont des mesures à prendre face au risque de prolifération des armes de destruction massive dans le contexte où la demande mondiale en matière de nucléaire civil s'accroît.

Ils ont également discuté de la sécurité maritime, des liens ASEAN-Chine, de la responsabilité de protection des civils, de la sécurité des ressources en eau, de la situation sur la péninsule coréenne et de l'efficacité de la structure de la sécurité régionale.

En matière de sécurité nucléaire, les délégués ont insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre les pays développés et les pays en développement qui ont envie de développer le nucléaire à des fins pacifiques, ce afin d'intensifier les compétences de ces pays et de respecter les normes régionales et internationales sur la sécurité et la sûreté nucléaire.

Concernant la sécurité maritime, ils ont salué la détermination du 19e Sommet de l'ASEAN à promouvoir l'exécution complète de la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) et la mise en route des négociations d'un Code de conduite dans la région (COC), ainsi que l'annonce du Premier ministre chinois Wen Jiabao selon laquelle la Chine est prête à dialoguer avec l'ASEAN sur ce problème.

Pour parvenir au COC, les érudits ont estimé que l'ASEAN devrait jouer un rôle central. Les parties devront créer un mécanisme de surveillance de l'exécution du DOC. Plusieurs participants ont souligné le rôle décisif de la sécurité maritime pour la sécurité de toute la région, et affirmé la nécessité d'un COC à cette fin.

La garantie des ressources en eau figure parmi les plus grands défis d'avenir pour l'Asie. Ils ont affirmé que leur emploi irresponsable était l'une des causes de la dégradation de la qualité de ces ressources ô combien précieuses. Certains délégués ont proposé d'édifier un réseau des instituts d'étude sur la sécurité des ressources en eau dans la région en s'inspirant du modèle du réseau des Universités de l'ASEAN.

Dans son allocution sur les 20 années des relations ASEAN-Chine, l'ambassadeur de Chine à l'ASEAN, Mme Tong Xiaoling, a estimé que les relations ASEAN-Chine se développaient rapidement ces dernières années dans l'économie, les finances, la culture, les transports et communications.

Concernant l'avenir du développement de ces relations, elle a estimé que la Chine avait toujours la volonté de renforcer ses relations de paix avec les pays aséaniens, de respecter les principes fondamentaux de ces liens sur la base du Traité d'amitié et de coopération (TAC) signé par la Chine et l'ASEAN. Elle a également affirmé que son pays réglerait les litiges avec l'ASEAN par la voie diplomatique avant de réaffirmer la détermination de la Chine d'observer de façon complète la DOC et d'engager des négociations avec l'ASEAN sur le COC.

Lors de la séance mardi, l'ambassadeur des Etats-Unis au Vietnam, David Sheer, a affirmé dans son allocution les engagements de l'Administration américaine pour la région Asie-Pacifique et la présence américaine dans cette région pour la sécurité et le développement commun de tous les pays qui s'y trouvent.

En ce qui concerne les relations avec le Vietnam, David Shear a estimé que ces liens se développaient de manière heureuse, affirmant le souhait de l'Administration américaine de dynamiser ses relations de partenariat stratégique avec le Vietnam.

A propos de l'efficacité de la structure de la sécurité régionale, une représentante du ministère australien des Affaires étrangères a mis l'accent sur le rôle central de l'ASEAN non seulement au sein du sommet d'Asie de l'Est, mais encore dans d'autres mécanismes de coopération actuels comme l'ASEAN + 1, l'ASEAN + 3.

Pour la structure de la sécurité régionale en formation, les érudits ont estimé que l'ASEAN devait éviter la confrontation entre la Chine et les Etats-Unis dans la région et mettre en valeur son rôle en tant que forum où les parties peuvent discuter des problèmes de sécurité régionale dans l'optique de voir les parties se faire grandement confiance les unes envers les autres.

En conclusion de cet événement, le directeur de l'Académie de la diplomatie du Vietnam, Dang Dinh Quy, a estimé que les mécanismes de dialogue et de coopération comme le CSCAP jouaient un rôle clé pour aider les gouvernements, érudits et experts de la région à mieux appréhender la situation régionale, à contribuer plus efficacement à la promotion de la coopération et à avancer des politiques et actes pour l'ensemble des parties concernées.-AVI