La maison du président de l’Association desVietnamiens à Khammouane, Trân Van Tho, se trouve au centre de Thakhek,le chef-lieu de la province de Khammoune. M. Tho, né en 1943, estoriginaire de la province vietnamienne de Quang Binh (Centre). Sesgrands-parents ont emmené ses parents au Laos, et il est né et a grandidans ce pays. Pourtant, il garde toujours le mode de vie et l’accent desa province natale.
Khammouane compte trois organisations deVietnamiens totalisant quelque 400 familles (environ 2.000 personnes),principalement à Thakhek et Xiangvang. Ils vivent pour la plupart ducommerce. Certains sont riches comme Pham Van Hoàn, qui travaille dansle transport, ou Pham Van Chinh, qui vit des matériaux de constructionet produits en bois, du secteur pétrolier...
Bien qu’ils soientnés et aient grandi au Laos, ils parlent couramment le vietnamien etdécorent leur maison «à la vietnamienne». Il y a 30 ans, malgré leursconditions de vie difficiles, ces Vietnamiens du Laos ont décidéd’ouvrir des écoles pour enseigner leur langue à leurs enfants. Le pèrede M. Tho, Trân Ngoc Minh, a été l’un des premiers à se lancer dansl’aventure. La première école s’est ouverte au temple du Saint Trân.
«À cette époque, nous étions très pauvres mais nous soutenions tousl’initiative d’ouvrir ces établissements. Les riches apportaient argentou or, les autres leur force», raconte M. Tho. Avec le soutien duconsulat vietnamien à Khammouane et des autorités locales, l’écoleprimaire d’amitié Thông Nhât est née en 1982, à l’occasion du 38 eanniversaire de la Révolution d’Août et de la Fête nationale.
Cetteécole comptait au début deux classes de 30 élèves. Le programmescolaire se base sur celui du Vietnam et est rédigé pour s’adapter aucycle primaire du Laos. Les enseignants sont des Vietnamiens du Laosbien formés. Au début, les élèves étaient tous Vietnamiens mais au fildu temps, des enfants laotiens s’y sont ajoutés. Aujourd’hui, cetteécole comprend 14 classes et plus de 400 élèves.
L’enseignanteNguyên Thi Thuong, directrice de l’école, informe que son établissementcompte 14 enseignants : quatre de la province de Quang Binh, un envoyédu ministère vietnamien de l’Éducation et de la Formation, cinq del’Association des Vietnamiens à Khammouane et quatre Laotiens. L’écoleThông Nhât est une des meilleurs établissements locaux. Le taux d’élèvesréussissant au concours d’entrée au collège est le plus élevé de laprovince.
Attirer les élèves laotiens
Actuellement,il y a autant d’élèves vietnamiens que laotiens. C’est pourquoil’enseignement est dispensé en deux langues. Ils donnent la priorité auxleçons d’histoire et de géographie du Vietnam afin que les élèvesvietnamiens puissent mieux comprendre leur pays d’origine.
Laclasse maternelle de l’institutrice Trân Thi Viêng compte 28 enfants,issus des familles Viêt kiêu. Ils parlent couramment le vietnamien.
LêThi Teo (nom laotien Keo Ma Ly) est originaire de la province de QuangBinh. Mariée avec un Laotien, elle a deux enfants. Sa fille s’appelleTrân Thi Huong (nom laotien Chan Tha Mon) et son garçon Trân Van Hùng(nom laotien Chan Tha Phon). Huong et Hùng ont tous deux été élèves del’école Thông Nhât et bien sûr parlent couramment le vietnamien.
Laprovince de Khammouane compte trois écoles de vietnamien dont ThôngNhât à Thakhek, Xiangvang à Noong Buoc et l’École d’amitié QuangBinh-Khammouane aussi à Thakkek. Cette dernière est la plus moderne nonseulement de la province mais aussi de tout le Sud du Laos. Elle compteplus d’un millier d’élèves vietnamiens et laotiens. La construction decet établissement a été financée par la province de Quang Binh, localitéjumelée avec Khammouane.
Bien qu’ils vivent loin de leur paysnatal, les Vietnamiens du Laos s’efforcent toujours de préserver leurlangue maternelle.
Sept écoles de vietnamien au Laos
Au milieu de la décennie 1970, les Vietnamiens du Laos ont faitconstruire un grand nombre d’écoles - de la maternelle au collège - àKhammouane, Xiangvang, Vientiane etc. Aujourd’hui, l’Association desVietnamiens au Laos a ouvert sept écoles de vietnamien dont Hùng Vuong àLuang Prabang, Lac Hông à Savannakhet, Huu Nghi à Paksé, Nguyên Du àVientiane etc. – AVI