Hanoi (VNA) - D'ici le 31 décembre 2024, les réglementations anti-déforestation de l'Union européenne (UE) entreront officiellement en vigueur, ce qui signifie que seuls les produits qui ne provoquent pas de déforestation et qui sont légaux seront importés sur ce marché.
C’est le moment où les entreprises vietnamiennes doivent s’adapter rapidement, disposer d’un plan de conformité et prendre des mesures immédiates.Selon le Département de la promotion du commerce (ministère de l'Industrie et du Commerce), les réglementations de l'UE sur les chaînes d'approvisionnement qui ne provoquent pas de déforestation ni de dégradation des forêts (appelées EUDR) ont été publiées en juin 2023, dans le but de ne pas importer, consommer de produits et de biens qui provoquent la déforestation et la dégradation des forêts.
L'EUDR proposé cible les produits qui ont un impact majeur sur la déforestation, comme le café, le cacao, le soja, l'huile de palme, le bétail, le bois et les produits ligneux...En conséquence, les entreprises doivent prouver qu’aucune marchandise n’est produite sur des terres déboisées ou dégradées après le 31 décembre 2020.
Parmi les 7 groupes de produits interdits à l'importation dans l'UE en raison du processus de production provoquant la déforestation, le Vietnam compte 3 principaux groupes industriels concernés : le bois, le caoutchouc et le café (le chiffre d'affaires des exportations de ces 3 produits vers l'UE chaque année dépasse 2,5 milliards de dollars).
Hoang Thanh, représentant de la délégation de l'UE au Vietnam, a souligné qu'à partir du 31 décembre 2024, cette réglementation commencera à s'appliquer aux individus et aux organisations. Depuis le 30 juin 2025, elle s'applique aux petites et moyennes entreprises. Seuls les produits qui remplissent à la fois les conditions de non-déforestation et de légalité peuvent être importés sur le marché de l'UE ou exportés depuis l'UE.
Parce que l’EUDR cible des biens qui ont un impact majeur sur la déforestation, à long terme, les entreprises doivent réfléchir à la problématique de la planification de leurs zones de matières premières.
La présidente du conseil d'administration de la Coopérative commerciale d'import-export et de services touristiques Kim Thong (district de Phu Xuyen), Do Thi Kim Thong, a déclaré que pour se conformer à la réglementation EUDR, l'entreprise a choisi de cultiver des matières premières entièrement sur des terres agricoles.
Dans le même temps, l'Association vietnamienne du caoutchouc a proposé que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural publie des documents d'orientation technique pour les industries touchées, dont celle du caoutchouc, afin de disposer de plans d'adaptation en temps opportun.
Parallèlement, l'association a également demandé à l'État de rechercher des solutions pour soutenir les entreprises et d'améliorer la capacité des petits producteurs d'hévéa à s'adapter à l'EUDR, notamment en matière de données de localisation et de traçabilité.
Les experts affirment qu'à l'approche de la date limite de mise en œuvre de l'EUDR et de nombreuses autres réglementations strictes de l'UE, les entreprises doivent agir immédiatement et ajuster leurs activités de production.Le respect de l'EURD apportera de nombreuses opportunités aux entreprises, renforcera leur réputation et augmentera leur compétitivité.
Car les fournisseurs avec des chaînes d'approvisionnement de produits durables, des sources de matières premières légales et de qualité sont le choix prioritaire des partenaires européens.Cependant, de nombreuses entreprises ne comprennent toujours pas clairement les réglementations EUDR et les critères de conformité, même si les autorités les ont activement diffusés. Des activités de soutien aux entreprises sont donc nécessaires.
Hoang Thanh, représentant de la délégation de l'UE au Vietnam, a déclaré que l'UE soutiendrait les pays d'Asie du Sud-Est, dont le Vietnam pour former, améliorer leurs capacités, sensibiliser et partager des informations afin de répondre aux exigences de l'EUDR.
Le professeur agrégé Dr. Nguyen Thuong Lang de l’Université nationale d'économie a déclaré que les autorités doivent donner des instructions plus spécifiques et détaillées aux entreprises, en créant des sites Web ou des groupes d'entreprises et de leurs partenaires pour mettre à jour la documentation sur l'EUDR et d'autres normes vertes de l'UE.
« Il est nécessaire d'émettre des politiques et des instructions spécifiques pour un soutien fiable et d'établir des points de questions et réponses pour répondre rapidement au manque d'informations des entreprises. Parallèlement, il faut évaluer la force des entreprises pour obtenir le soutien nécessaire de l'État, des associations et des partenaires", a exprimé le professeur agrégé, Dr. Nguyen Thuong Lang. - VNA