Agent orange/dioxine : une tragédie qui perdure depuis 60 ans

Pendant la guerre du Vietnam, l’US Air Force a déversé, de 1961 à 1971, quelque 80 millions de litres d’herbicides contenant de la dioxine, un puissant défoliant.

Hanoï (VNA) - Pendant la guerre du Vietnam, l’US Air Force a déversé, de 1961 à 1971, quelque 80 millions de litres d’herbicides contenant de la dioxine, un puissant défoliant. Soixante ans après le début de l’épandage, ce poison tue encore, avec de terribles conséquences. Une série de mesures sont mises en œuvre pour remédier à ses séquelles.

Agent orange/dioxine : une tragédie qui perdure depuis 60 ans ảnh 1Pendant la guerre du Vietnam, l’US Air Forcea déversé, de 1961 à 1971, plus de 80 millions de litres de défoliants. Photo : VNA

En 1961, la guerre au Vietnam évolue dans un sens défavorable pour le gouvernement fantoche de Saigon et l’US Air Force, de plus en plus impuissant face au lancement de la tactique de guérilla de l’Armée de libération du Sud. 

Les soldats Viêt Công (terme provenant de la contraction de "Công San" - signifiant communiste - et "Viêt Nam" - Vietnam) cachés sous le couvert dense des forêts tropicales causent de lourdes pertes à l’armée américaine et au gouvernement de Saigon, perturbant le désir américain de "victoire rapide" au Sud du Vietnam.

En outre, l’armée du Nord du Vietnam profite des terrains accidentés et des forêts denses de la cordillère de Truong Son pour acheminer via la piste Hô Chi Minh, de 17.000 km de long, armes et nourriture vers le Sud. L’armée américaine mène de nombreuses attaques pour la détruire, qui ont toutes échoué.

Tueur invisible

Agent orange/dioxine : une tragédie qui perdure depuis 60 ans ảnh 2Victimes vietnamiennes de l’agent orange/dioxine dans le district de Tiên Phuoc, province de Quang Nam (Centre). Photo : VNA

Afin de couper l’approvisionnement du Nord, l’armée américaine décide d’abord de lever les "obstacles" qui empêchent les pilotes de voir leurs cibles. Le 12 avril 1961, une note est soumise au président américain John F. Kennedy. Elle propose neuf types d’actions militaires, dont la défoliation des forêts avec des herbicides. L’objectif : empêcher les soldats de l’armée du Nord et du Viêt Công de se cacher sous le couvert forestier et leur couper les vivres.

Le département américain de la Défense soutient cette proposition au motif que les herbicides sont le moyen le plus économique mais le plus efficace pour détruire les forêts. Ces défoliants sont donc transportés et stockés à l’aéroport de Biên Hoà (province de Dông Nai), puis ceux de Dà Nang et Phù Cat (province de Binh Dinh).

Le 10 août 1961, la première "pluie chimique" est tombée sur le village de Ngoc Hôi de la province de Kon Tum (hauts plateaux du Centre), marquant le début de l’opération militaire américaine Ranch Hand ("ouvrier agricole") en vue de détruire les refuges naturels des combattants pour la libération et la réunification.

Le 30 novembre 1961, John F. Kennedy donne son feu vert au programme d’utilisation à large échelle des herbicides. Pendant cette période, la propagande du gouvernement de Saigon et des États-Unis ne mentionne pas les impacts délétères des herbicides, faisant croire aux gens que la substance est inoffensive.

Selon l’argumentation des envahisseurs, les herbicides sont utilisés pour "nettoyer" les bosquets denses. Ils provoquent le flétrissement, la défoliation mais sont absolument non toxiques pour les hommes et les animaux ainsi que l’eau. Cependant, peu de gens savent que ce défoliant contient de la dioxine, un poison classé parmi les plus dangereux au monde non seulement en raison de sa capacité de causer la mort, mais également de laisser des séquelles sur de nombreuses générations.

En outre, lorsqu’il est pulvérisé sur une forêt, l’agent orange détruit toute la végétation, quel que soit son type, jusqu’aux racines des arbres, provoquant la mort du bois.

Ce produit toxique s’infiltre également dans le sol, empêchant la croissance des arbres plus tard, détruisant l’industrie agricole et causant de nombreux impacts sur la santé humaine. On a identifié quelque 419 types de composés apparentés à la dioxine, dont 30 sont considérés comme ayant une toxicité importante, la TCDD (tétrachlorodibenzodioxine) étant la plus toxique. Au Vietnam, l’armée américaine a utilisé 15 herbicides, nommés orange, bleu, blanc, rose et violet, qui étaient tous des mélanges de différentes dioxines.

Douleur de la guerre

Agent orange/dioxine : une tragédie qui perdure depuis 60 ans ảnh 3Cours d’apprentissage en faveur de victimes de l’agent orange à Dà Nang (Centre). Photo : VNA

Le général de corps d’armée Nguyên Van Rinh, président de l’Association vietnamienne des victimes de l’agent orange/dioxine, a informé : "De 1961 à 1971, l’armée américaine a mené plus de 19.000 missions, pulvérisant plus de 80 millions de litres d’herbicides sur 26.000 villages du Sud du Vietnam, avec des impacts très graves sur l’environnement écologique et la vie humaine".

Selon lui, actuellement, plus de 4,8 millions de Vietnamiens souffrent encore dans leur chair des conséquences de l’agent orange/dioxine : vétérans de guerre et simples villageois qui ont été les victimes directes, mais aussi leurs enfants et petits-enfants !

"Il n’y a pas de douleur aussi terrible et dangereuse que celle de l’agent orange, qui pousse les gens dans des situations extrêmes. La dioxine est un poison qui traverse les viscères et se transmet aux générations, a souligné le Professeur Vu Quy, un scientifique qui étudie ce défoliant depuis une trentaine d’années. Des dizaines de maladies dangereuses tourmentent les victimes et leurs descendants".

En plus des Vietnamiens, des vétérans américains, sud-coréens, australiens ayant participé à la guerre du Vietnam ont également été exposés. D’après un responsable des forces de l’US Navy et de l’Air Force au Vietnam, de 1968 à 1970, au moins 2.100 pilotes américains ont été exposés. La République de Corée compte 100.000 victimes de l’agent orange/dioxine parmi ses 300.000 soldats ayant participé à la guerre au Vietnam, dont 20.000 sont morts. Après la guerre, les États-Unis ont dû faire face au "syndrome orange".

Le vétéran Briamd Money à Boston, qui avait participé à la guerre du Vietnam dans les années 1966-1968,a été infecté car son unité était installée dans un lieu où des épandages eurent lieu. Il a informé que parmi les soldats et conseillers américains de retour du Vietnam, des dizaines de milliers avaient souffert de cancers, de diabète et de nombreuses pathologies liées à leur intoxication par l’agent orange. Et leur descendance est aussi atteinte de malformations congénitales. Pas mal d’anciens combattants américains souffrent aussi d’un trouble mental appelé "syndrome du Vietnam", causé par l’agent orange.

Catastrophe nationale

Agent orange/dioxine : une tragédie qui perdure depuis 60 ans ảnh 4Cours d’apprentissage en faveur de victimes de l’agent orange à Dà Nang (Centre). Photo : VNA

Bien que les impacts de l’agent orange sur l’homme soient   catastrophiques, ce n’est que dans les années 1970 que ses séquelles sont progressivement apparues. Les bases scientifiques importantes ont permis au gouvernement vietnamien d’identifier l’agent orange comme "catastrophe nationale". En effet, au milieu des années 1960, au Sud, il y a eu une augmentation soudaine du nombre de bébés nés avec des malformations de cause inconnue.

En tant qu’obstétricienne, la doctoresse Nguyên Thi Ngoc Phuong, directrice de l’hôpital Tu Du à Hô Chi Minh-Ville, a passé beaucoup de temps à lire de nombreux documents médicaux pour trouver les causes de ce phénomène étrange. En même temps, elle a demandé à l’hôpital Tu Du de conserver les nouveau-nés souffrant de malformations.

En comparant les zones où l’armée américaine avait pulvérisé des herbicides avec les villes natales des mères qui avaient donné naissance à des bébés malformés, conservés à l’hôpital, Mme Phuong a été choquée de découvrir que la plupart des adresses des mères étaient situées dans les zones qui avaient subi des épandages.

Après la réunification du pays en 1975, Mme Phuong a mené une étude auprès de 1.000 foyers de la commune de Thanh Phong, district de Thanh Phu, province de Bên Tre (Sud). Les résultats ont montré que le taux de personnes vivant dans des zones touchées par l’agent orange donnant naissance à des enfants malformés est trois à quatre fois plus élevé que dans les régions épargnées par ces épandages. 

En 1983, la doctoresse Phuong a publié les résultats de sa recherche dans une revue scientifique britannique. Ces fondements ont permis au gouvernement vietnamien d’affirmer que l’agent orange fut une catastrophe pour le peuple vietnamien.

Déterminer ses effets néfastes fut extrêmement important pour les victimes et le gouvernement vietnamien. Cela lui a permis d’élaborer des politiques pour surmonter ses conséquences et rendre justice aux victimes. Actuellement, à côté des politiques prioritaires en leur faveur, leur combat juridique, bien que très difficile, marque des points d’année et année, salués et soutenus par l’opinion publique nationale et internationale. -CVN/VNA

Voir plus

L’incendie survenu le 26 novembre dans un complexe d’immeubles à Hong Kong (Chine), a causé d’importantes pertes humaines et matérielles. Photo: VNA

Incendie à Hong Kong (Chine) : sympathie du Vietnam

Suite à l’incendie survenu le 26 novembre dans un complexe d’immeubles à Hong Kong (Chine), ayant causé d’importantes pertes humaines et matérielles, le secrétaire du Comité central du Parti communiste du Vietnam (PCV) et ministre des Affaires étrangères, Le Hoai Trung, a adressé le 27 novembre un message de sympathie au chef de l’exécutif de la Région administrative spéciale de Hong Kong (Chine), Lee Ka-chiu.

Lq porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pham Thu Hang. Photo: VNA

Incendie à Hong Kong (Chine): Aucun citoyen vietnamien signalé parmi les victimes

Lors de la conférence de presse régulière tenue le 27 novembre, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pham Thu Hang, en réponse à une question concernant la possibilité de citoyens vietnamiens parmi les victimes de l’incendie d’un complexe d’immeubles à Hong Kong ayant fait de nombreux morts et blessés, a indiqué que le ministère des Affaires étrangères avait immédiatement demandé au consulat général du Vietnam à Hong Kong et Macao (Chine) de contacter les autorités locales et la communauté vietnamienne pour vérifier les informations, et de se tenir prêt à mettre en œuvre les mesures de protection consulaire si nécessaire. 

Un délégué étranger prend la parole lors du Colloque international sur le droit pénal transnational dans la région Asie – Pacifique. Photo : VNA

Renforcer la coopération internationale pour lutter plus efficacement contre la criminalité transnationale

Plus de quarante interventions de spécialistes vietnamiens et internationaux portent sur la traite des êtres humains, l’exploitation des enfants, la corruption, le trafic de stupéfiants, la criminalité commise par les personnes morales, le blanchiment d’argent, la cybercriminalité ainsi que l’extradition internationale, lors du Colloque international sur le droit pénal transnational dans la région Asie – Pacifique.

Touristes visitant le Temple de la Littérature à Hanoi. Photo: VNA

Le secteur de l’hôtellerie hautement vulnérable à des cyberattaques

Le secteur de l’hôtellerie vietnamien est particulièrement vulnérable car le personnel de réception et les services de réservation manquent souvent de formation en cybersécurité, ce qui les rend facilement dupés par des courriels de réservation frauduleux quasi identiques.

L’Union des femmes du Vietnam félicite le 50e anniversaire de la Fête nationale du Laos

L’Union des femmes du Vietnam félicite le 50e anniversaire de la Fête nationale du Laos

À l’occasion du 50e anniversaire de la Fête nationale du Laos (2/12/1975 – 2/12/2025), le 26 novembre, une délégation du Comité central de l’Union des femmes du Vietnam, conduite par Mme Nguyen Thi Tuyen, vice-présidente du Comité central du Front de la Patrie du Vietnam et présidente de l’Union des femmes du Vietnam, s’est rendue à l’ambassade au Laos au Vietnam pour présenter ses félicitations.

Le vice-Premier ministre Tran Hong Hà a présidé, le 26 novembre, une réunion en présentiel et en visioconférence avec les provinces concernées, exigeant la mise en œuvre immédiate de mesures d’urgence face du typhon n°15 (Koto). Photo VNA

Le gouvernement mobilise au maximum les forces pour faire face au typhon Koto

Dans un contexte où le Centre et les Hauts Plateaux du Centre s’efforcent encore de surmonter les conséquences d’un épisode de pluies et d’inondations d’une intensité inédite, le typhon n°15 (Koto), récemment formé en Mer Orientale, fait craindre une superposition de risques alors que les localités touchées n’ont pas encore eu le temps de se rétablir.

Surveillance des activités des navires de pêche grâce au système de surveillance des navires. Photo : VNA

INN : Huê se mobilise pour la levée du "carton jaune"

Déterminée à instaurer une pêche responsable et durable, et à obtenir la levée du «carton jaune» de la Commission européen contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), la ville centrale de Hue a engagé une vaste mobilisation de son appareil politique pour renforcer la surveillance maritime et garantir le strict respect de la législation par les pêcheurs.

Remise des prix lors du concours intitulé "Découvrir les États-Unis". Photo: VNA

Lancement d'une série d'événements consacrés aux études américaines

Le 25 novembre à Hanoï, l'Université des sciences sociales et humaines relevant de l'Université nationale du Vietnam à Hanoï, en coopération avec l'ambassade des États-Unis au Vietnam, a inauguré une série d'activités dédiées aux études américaines, à l'occasion du 30ᵉ anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques Vietnam-États-Unis (1995-2025).

Plus de 2 088 mds de dôngs mobilisés pour les sinistrés des inondations via le Comité central de mobilisation de secours. Photo :VNA

Plus de 2 088 mds de dôngs mobilisés pour les sinistrés des inondations via le Comité central de mobilisation de secours

Le 25 novembre à Hanoï, répondant à l'appel du Présidium du Comité central (CC) du Front de la Patrie du Vietnam (FPV), Trân Thanh Lâm, chef adjoint de la Commission centrale de la sensibilisation, de l'éducation et de la mobilisation des masses, a remis une contribution de 450 millions de dongs (17 082 dollars) pour soutenir les compatriotes touchés par les crues.

Le 22 novembre, le secrétaire adjoint du Comité municipal du Parti de Hanoï, Nguyen Trong Dong, remet une aide financière de 50 milliards de dongs de Hanoï à la province de Gia Lai. Photo : Vov.vn

Hanoï renforce son aide à Gia Lai avec 200 milliards de dôngs supplémentaires

Fidèle à sa tradition de solidarité nationale, illustrée par la devise « Hanoï pour tout le pays, avec tout le pays », la capitale vietnamienne a décidé de renforcer son soutien à la province de Gia Lai, sévèrement touchée par des inondations historiques. Elle lui alloue ainsi une enveloppe supplémentaire de 200 milliards de dôngs (environ 7,6 millions de dollars).