De grandes ressources naturelles, une flore variée, des paysagesoriginaux avec de nombreux sites historiques et culturels, c’est ce quela province de Ninh Binh peut fièrement faire savourer aux touristes.
Mais ces hommes ne sont pas des voyageurs comme lesautres. Le Docteur Trân Tân Van, directeur de l’Institut des sciencesgéologiques et des ressources minérales, le Professeur Paul Williams etPaul Dingwall, spécialistes de l’Union internationale pour laconservation de la nature, et le Docteur Jesus Peralta, un spécialistede la culture d’Asie du Sud-Est. En barque, ils se dirigent vers lacaverne Ông Hay.
Montagnes et rivière créent unpaysage harmonieux. Après une heure de navigation sur la rivière deHoàng Long, ils continuent leur périple, à pied, suivant une pisteboueuse, pleine de moustiques et de sangsues, pour accéder enfin à lafameuse caverne habitée par des hommes préhistoriques.
Large de 40 m², la caverne Ông Hay est située à seulement sept mètresau-dessus du niveau de la mer. Découverte par les archéologues en 2008,elle est élue domicile depuis deux décennies par un homme du nom deNguyên Van Hay, qui l’a découverte.
"Cette caverneest tout à fait naturelle, je n'ai rien creusé. En 1993, la vie étaittrès difficile. Dans le pétrin, j’ai erré pour chercher de quoi vivre etje suis tombé sur cette caverne. J’ai décidé alors de m’installer ici,où j’ai cultivé des légumes et élevé des chiens, des caprins et desbovins", a fait savoir Nguyên Van Hay.
Doté par la nature d’une demeure unique, Nguyên Van Hay l’ameublée des casseroles et marmites, d’un lit et tissé lui-même desnattes. Ce locataire ne sait pas qu’il habite là où des hommespréhistoriques avaient vécu.
En effet, des milliersd’années d’histoire sont compressés dans une couche de terrain trouvé àcôté de son lit. Épaise de 1,2 mètre, cette couche culturelle contientune multitude d’os et dents d’animaux, coquilles de mollusques d’eaudouce et haches en pierre.
"Des spécialistes etmoi-même avons examiné les grottes dans l’ensemble du site touristiquede Tràng An-Ninh Binh. En analysant les objets trouvés, je pense quedurant des milliers d’années, les êtres humains ont habité des cavernesdans les régions karstiques tropicales. Ils ont peut-être exploité desproduits naturels dans les ravins marécageux pour se nourrir", aindiqué le Dr Jesus Peralta, spécialiste de la culture d’Asie duSud-Est.
"Ils ont été affectés par des phénomènesnaturels tels que l’avance et le recul des mers. Ils savaient fabriquerdes outils de chasse, de culture, d’élevage. Ils avaient peut êtretraversé des portions d'océan . Si cela est vrai, ces découvertespourraient prouver l’adaptation de l’homme à la nature dans cette région", a -t-il estimé.
Mais Nguyên Van Hay,lui, devra bientôt quitter sa caverne à laquelle il s’est tant attaché.Car les autorités locales vont préparer un dossier sur le complexed’écotourisme de Tràng An pour le soumettre à l’UNESCO. Ce complexeenglobe la zone d’écotourisme de Tràng An, l'ancienne capitale de Hoa Luet la zone touristique de Tam Côc-Bich Dông surnommée la "Baie d'Halongterrestre".
"Je soutiens cette initiative puisquec’est de la culture, des traces de la vie qui se sont transmis degénération en génération. Il faut les préserver, les garder. Il ne fautpas laisser perdre ces sites, sinon nos descendants n’auront plus deplaces à visiter. Je soutiens cette initiative pleinement", a-t-ildéclaré.
Bich Dông, la grotte de Jade, est baptiséeen 1773 par le Premier ministre de la cour royale, Nguyên Nghiêm, quiest le père du grand poète Nguyên Du. Elle est surnommée "Nam thiên dênhi dông", la deuxième plus belle grotte du Vietnam après celle de lapagode des Parfums, également au Nord.
Reconnaître lecomplexe d’écotourisme de Tràng An comme patrimoine mondiale favoriserasa préservation et le fera connaître dans le monde entier. – AVI