À 21 ans, il crée son émission dédiée aux objets faits main
Dô Viêt Tuân raconte qu’il a créé son
premier objet artisanal alors qu’il n’était encore que collégien. « Ma
famille avait une épicerie et vendait des bâtonnets de glace. Je voyais
les clients venir en acheter et jeter ensuite les bâtons de bois partout
dans la rue. Je les ai alors ramassé avec la simple idée de les
réutiliser plus tard », raconte-t-il.
Lorsque sa collection fut
suffisante, Tuân réussit à faire sa première création : une maison
miniature en bâtonnets de bois usagés. Les compliments et l’admiration
de ses amis lui ont alors donné la motivation pour se lancer dans
d’autres créations, avec des matières recyclées ou non, qu’il offrait
pour les anniversaires et les fêtes.
Même pendant ses études à
l’Université de droit de Hanoi, Tuân continuait sa passion en dehors des
cours. « Un jour, j’ai vu une émission sur la chaîne VTV 2, et j’ai
une vision plus claire et plus profonde sur cette activité »,
confie-t-il. Et sa passion s’est renforcée. « Je fréquente des sites
web et des boutiques, pour apprendre à fabriquer divers types d’objets
avec toutes sortes de matières de la vie quotidienne. Et je me suis
inscrit à des groupes pour échanger les expériences », ajoute-t-il.
Au fur et à mesure, il est devenu un vrai professionnel et sait
aujourd’hui fabriquer beaucoup d’objets, avec un style très personnel :
porte-clés, boîte à clés, accroches murales, cartes de vœux, sacs de
cadeaux, etc.
Après deux ans à l’université, Tuân a décidé
d’interrompre ses études et de s’installer à Hô Chi Minh-Ville. Il gagne
alors sa vie avec toutes sortes de petits jobs : serveur, collaborateur
pour plusieurs journaux, vendeur, tout en nourrissant sa passion pour
l’artisanat. Et il s’inscrit dans divers groupes de créateurs d’objets
faits main. « Un jour, je me suis demandé pourquoi je ne réaliserai pas
moi-même un TV show sur les méthodes de fabrication, sur les réseaux
sociaux, raconte-t-il . Quelques jours plus tard, j’ai décidé de me
lancer ». Et avec huit de ses amis, il imagine une émission mensuelle
qu’il baptise «D.I.Y Let’s go !». D.I.Y, c’est-à-dire «Do it yourself»
en anglais.
À succès !
Dans un premier temps,
l’équipe de Tuân rencontre maintes difficultés pour concrétiser son
projet, et elle se débrouille comme elle peut pour financer l’équipement
et le personnel, trouver des caméramen et des scénaristes. Mais le
jeune homme ne lâche pas. Et pour son pilote, il choisit une occasion
bien appropriée et propice à fabriquer soi-même des objets : la
Saint-Valentin. Le 14 février 2012, il diffuse ainsi sa première
émission sur Youtube, et fait un tabac auprès des jeunes. Un succès qui
lui a permis de réaliser d’autres enregistrements.
« Via ces
émissions, je voudrais transmettre un message : n’importe qui peut
fabriquer par lui-même n’importe quoi !». Tuân affirme que ses
émissions respectent toujours trois principes : simple à comprendre,
simple à trouver et simple à fabriquer. Outre les séquences
d’apprentissage, Tuân enrichit ses émissions par des rencontres avec de
jeunes fabricants talentueux, et la présentation de collections
originales, et de nouveautés sur les produits faits main. Un point fort
pour faire monter l’audimat : bon nombre de jeunes ont déclaré vouloir
participer directement au tournage, être invités ou simples
présentateurs.
Le succès des émissions est tel que le jeune
entrepreneur organise des foires de produits artisanaux baptisées D.I.Y
Craftfair, lieu de rencontre et d’échange pour les passionnés.
Aujourd’hui, cinq foires ont été organisées. « Quand je vois que les
jeunes clients trouvent ce qu’ils cherchent, et que les artisans vendent
leurs fabrications, je sais que j’ai créé une belle passerelle pour les
amateurs du fait main ! », confie Tuân.
Plus ambitieux, Tuân
révèle que prochainement, son équipe et lui vont produire des émissions
de type télé-réalité. Et une compagnie vietnamienne l’a invité à
collaborer pour créer une page web sur l’art de l’artisanat. - AVI