C'est regrettable qu'une décision normale telle le verdict rendu mercredi par la Cour populaire de Ho Chi Minh-Ville contre des hommes accusés d'"activités subversives" ait été critiquée par des organisations diplomatiques et organes de presse occidentaux.

C'était évidemment une décision normale prise par une organisation judiciaire d'un pays souverain pour défendre son régime. Les déclarations et commentaires partiaux de ces derniers, dont la presse étrangère s'est faite l'écho ces deux derniers jours, non seulement montrent que les préjugés contre le Vietnam perdurent, que certains groupes d'intérêts à l'étranger se sont ainsi hâtés de juger sans avoir d'informations, sans même en avoir cure d'ailleurs, mais encore prouvent que tout cela est une ingérence excessive dans les affaires intérieures d'un pays indépendant.

Mercredi, à l'issue d'un procès d'une journée, la Cour populaire de Ho Chi Minh-Ville a condamné en première instance Tran Huynh Duy Thuc, Nguyen Tien Trung, Le Cong Dinh et Le Thang Long pour "activités subversives contre le pouvoir populaire" à des peines de cinq à 16 ans de prison ferme, en vertu de l'article 79 du Code pénal.

Plus précisément, Tran Huynh Duy Thuc et Nguyen Tien Trung, ont écopé respectivement de 16 ans et de sept ans de prison, assorties de cinq ans et de trois ans de résidence surveillée. Le Cong Dinh et Le Thang Long, de cinq ans de prison et trois ans de résidence surveillée, tous les deux.

Selon les résultats de l'enquête, ces inculpés ont mené des activités subversives contre l'Etat. Ils ont établi des liens avec des groupes réactionnaires en exil à l'étranger et reçu le soutien de forces hostiles au pouvoir vietnamien. Il s'agit-là d'une affaire particulièrement sérieuse portant atteinte à la sécurité nationale.

Lors de son arrestation, Tran Huynh Duy Thuc a reconnu ses actes anti-étatiques tels que rédaction d'articles critiquant les politiques économiques du gouvernement ou calomniant la direction du Parti, ainsi que sa tentative de semer la discorde parmi les dirigeants du Parti et de l'Etat.

Le Cong Dinh a avoué sa participation à des formations organisées par le groupe terroriste Viet Tan et sa tentative de fonder d'un parti afin de lutter contre l'Etat vietnamien.

Devant la Cour, Nguyen Tien Trung et Le Cong Dinh, ont reconnu que leurs actes avaient violé la loi vietnamienne. "Inconscient, j'ai commis des erreurs", a avoué Nguyen Tien Trung.

De son côté, Le Cong Dinh a fait part de ses remords concernant le fait qu'il s'était opposé au régime politique que plusieurs de ses proches ont contribué à édifier. Alors qu'il était savant en droit vietnamien, en tant qu'avocat.

Quand les accusés ont déjà reconnu leurs délits et compris que leurs actes sont allés à l'encontre des intérêts de la nation, les "étrangers" comme la représentante des "Reporters sans frontières", Lucie Morillon, ont effrontément déclaré que les accusés n'avaient commis "aucun acte répréhensible". Bien que ces accusés aient reconnu leurs tentatives pour renverser le régime en place, le directeur pour l'Asie d'Human Rights Watch, Brad Adams, affirmait toujours qu'elles ne constituaient pas, selon le droit international, un délit.

On ne sait pas de quelle loi il s'agit, ce soi-disant "droit international". En tout cas, il est totalement incompréhensible que certains veulent, les yeux fermés, défendre des personnes qui ont essayé de renverser le pouvoir populaire et surtout qui se sont acoquinées avec des organisations considérées comme terroristes.

En dépit d'actes aussi délictueux, certains s'obstinent à les juger d'irrépréhensibles. Que pourrait-on dire alors de la maltraitance envers les prisonniers, de la détention perpétuelle et sans jugement d'êtres humains, du déclenchement de guerres meurtrières pour des raisons injustifiables - ce qui a été d'ailleurs enfin reconnnu -, du développement du trafic d'armes dans le monde entier. Est-ce la garantie des droits démocratiques aux populations ou bien à une nation qui ne souhaite que la paix et le développement ?

Un autre point important, c'est que chaque citoyen doit observer strictement les lois de son pays avant de faire référence de façon générale à des lois internationales. Chaque Etat a complétement le droit d'appliquer ses propres lois afin de maintenir son régime, bâti par des millions de personnes dans la sueur et même le sang, qui s'efforce d'édifier une société pour tous. Tous les avis, propos et commentaires sur la décision d'un Etat souverain devraient donc être avancés sur la base d'un point de vue juste et impartial, et seulement dans la mesure où l'on a bien compris la nature de l'affaire.

La tolérance aveugle en faveur d'un groupe d'opposants pourrait faire multiplier d'autres éléments pertubateurs, ce qui serait très préjudiciable au Vietnam, un Etat stable, une destination sécuritaire et amicale aussi bien pour les touristes que pour les investisseurs étrangers.

Le Parti et l'Etat vietnamiens veillent toujours à préserver les droits fondamentaux de leurs citoyens, s'efforcent d'édifier un pays pacifique, stable et développé, mais n'accepteront jamais la tolérance au profit des éléments qui mènent des activités subversives contre le pouvoir populaire, foulent aux pieds les intérêts de leur pays et de leur nation, au service d'égoïstes ambitions politiques. - AVI