Une jeune fille marche a travers le Vietnam pour tester ses limites hinh anh 1Une photo de souvenir réalisée à Cà Mau. Photo : NVCC/CVN
 

Hanoï (VNA) - En renonçant à son emploi, Lê Ngoc Hân, 23 ans, a décidé de réaliser une marche tout au long du Vietnam pour trouver une réponse à la question "Existe-t-il ou non une limite à l’Homme ?". Sa conclusion : les capacités de l’Homme sont infinies.

La jeune Lê Ngoc Hân de la province méridionale de Trà Vinh est diplômée du Département d’anglais de l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville. Après son diplôme, elle a décroché un travail bien rémunéré. Pourtant, elle a pris une décision audacieuse : quitter son poste pour découvrir le Vietnam… en marchant. Les voyages forment la jeunesse.

Un parcours de 2.458 km en 51 jours

Le 8 mars, Hân est partie de la Tour du Drapeau de Lung Cu dans la province de Hà Giang (point le plus septentrional du Vietnam) pour terminer son périple le 25 mai dans la province de Cà Mau à l'extrême-Sud. Surmontant d’innombrables obstacles, elle a cependant réussi à remplir son objectif de traverser le Vietnam en 51 jours.

"Plusieurs personnes ont déjà traversé le Vietnam à pied. Pourtant, leur voyage a duré en général plus de 60 jours. Lors que j’ai annoncé vouloir traverser le Vietnam en 51 jours, beaucoup ont trouvé mon projet utopique. Pourtant, je voulais repousser mes limites", partage-t-elle.

Avant son départ, Ngoc Hân a suivi un entraînement drastique. Chaque jour, elle se levait très tôt pour courir entre 10 et 15 km. Pendant plusieurs mois, tous les weekends, elle marchait toute la journée pour tester et améliorer la résistance de son corps.

Pour mobiliser le budget nécessaire au voyage, la jeune femme a présenté son projet sur son compte Facebook et réalisé un appel à sponsors. Son projet a fait débat parmi les internautes, avec autant de supporters que de détracteurs. Enfin, une société s’est décidée à soutenir le projet à condition que Ngoc Hân fasse l’ensemble de son parcours à pied uniquement.

Son bagage était des plus simples : trois ensembles de vêtements, un sèche-cheveux, un savon et un savon pour le visage, pour un poids total de seulement 2 kg.

Les deux premiers jours ont été les plus pénibles. Le corps de Ngoc Hân n’arrivait pas à s’adapter aux reliefs de la province de Hà Giang, principalement composés de côtes et de pentes. Ngoc Hân se sentait épuisée. "Mon objectif était de marcher 50 à 60 km par jour. Pourtant, à Hà Giang, je n’ai pu parcourir qu’une distance de 30 km chaque jour parce que je devais monter des côtes la moitié du temps", se souvient-elle.

Après ces premiers obstacles, elle est arrivée à Hanoï. "J’ai tout de suite appelé ma mère parce que j’étais très heureuse", raconte-t-elle.

À chaque destination, Ngoc Hân a utilisé son Smartphone pour faire des photos et des vidéos qu’elle a ensuite publiées sur son compte Facebook.

Les risques du voyage et l’hospitalité des locaux

Lorsque Ngoc Hân traversait la province de Hà Tinh dans le Centre, elle a fait une mauvaise rencontre. "Une fois, un homme m’a suivie en moto avec sans doute de mauvaises intentions. J’ai pris peur et suis entrée dans une maison au bord de la route", se souvient-elle.

Au travers des 28 provinces et villes du Vietnam, Lê Ngoc Hân a aussi bénéficié du soutien d’amis, d’habitants locaux et d’autres voyageurs. "Lorsque je suis arrivée à Huê, la pandémie de COVID-19 était sérieuse. Tous les restaurants étaient fermés et j’étais très fatiguée à cause de la chaleur du midi. Heureusement, j’ai vu un petit étal et j’ai acheté un bol de nouilles instantanées, y ai versé de l’eau chaude et ai mangé mon repas avec appétit. Le vendeur a été touché par cette jeune qui mangeait ses nouilles, la sueur perlant sur son front. Il a même refusé de prendre mon argent", raconte-t-elle.

Elle se souvient de sa traversée du col de Lo Xo reliant les provinces de Quang Nam et Kon Tum. Le col s’allonge sur 37 km et le trajet est réputé dangereux à cause des brigands. "La nuit est tombée progressivement et l’auberge la plus proche se situait à 17 km. J’avais l’intention de dormir chez l’un des habitants. Mais les maisons étaient toutes très petites, sans salle de bain ni assez d’espace pour accueillir des invités. Alors, j’ai décidé de continuer mon chemin bien que je me sentais épuisée de fatigue", raconte-t-elle.

Plusieurs chauffeurs routiers se sont arrêtés pour venir en aide à Ngoc Hân. Pourtant, elle a refusé, malgré sa peur de faire de mauvaises rencontres, car elle avait promis à son sponsor de n’utiliser aucun moyen de transport. Après cela, elle a eu la chance de rencontrer un homme bienveillant qui l’a escortée alors qu’elle marchait.

"Certains pensent que mon voyage était inutile mais pour moi, il était important. Cette expérience a été d’une grande richesse et m’a donné confiance en moi pour mes projets futurs. Particulièrement, j’espère que mon aventure encouragera les autres à réaliser leurs objectifs", confie Ngoc Hân.

"Selon moi, la limite d’une personne se trouve dans la tête. Elle ne dépend pas de l’état de santé ou de forme physique. Il vous faut repousser vos limites pour vivre comme vous l’entendez", conclut-elle. - CVN/VNA

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