Hanoi(VNA) – Situé à 10 kilomètres de la capitale Hanoi, le village de Triều Khúc en estle plus grand réservoir à bonsaïs. Plus qu’un métier, la culture des bonsaïs yest une véritable passion, qui soude toute une communauté.
Autrefois, euégard aux chapeaux coniques que l’on y fabriquait, Triều Khúc était sous lesnoms sino-vietnamiens de Đơ Thao ou de Kẻ Đơ.Mais aujourd’hui, ce n’est plus aux chapeaux que l’on pense, en évoquant TriềuKhúc, mais bel et bien aux plantes d’ornement, quien sont devenues la spécialité numéro un. De nos jours encore, c’est sur lesbonsaïs que sont accrochés les turbans de deuil, à Triều Khúc, signe,s’il en fallait un, de la dimension sentimentale qui leur estaccordée.
"Ici, nousplantons toutes sortes de bonsaïs, notamment le ficus benjamina, l’abricotier,le banian, le pêcher, l’aréquier… Le village compte des centaines de personnesqui pratiquent la culture des bonsaïs, et tous les mois, nous organisons desrencontres pour échanger des techniques", explique Bùi Duy Thắng,président du club des cultivateurs de bonsaïs du village.
A Triều Khúc, unbeau bonsaï doit réunir trois critères : ancienneté, originalité de la forme,beauté. Chaque bonsaï est une œuvre d’art qui témoigne du dévouement, del’habileté et du goût de son créateur.
"Je suis nédans une famille où on cultive des bonsaïs de génération en génération", raconteNguyễn Gia Hiền, un artisan du village. "J’ai gagné la médaille d’or du1er festival des bonsaïs de Hô Chi Minh-ville en 2006, grâce à mon ficusbenjamina centenaire à deux troncs en forme de couple. Cet arbre symboliseune famille heureuse et unie. Le style à double tronc est très caractéristiquede Triều Khúc. Les deux troncs partagent une seule racine, mais l’un des deuxprédomine, en termes de longueur ou d’épaisseur, ce qui exprime très bien lesentiment qui lie une mère à son enfant."
Les artisans duvillage cherchent actuellement à élaborer un ouvrage sur l’histoire des bonsaïsde Triều Khúc pour apprendre aux jeunes générations le métiertraditionnel du village. Mais sur place, il reste encore beaucoup àfaire pour développer la culture des arbres d’agrément.
"Il faut élaborer un plan d’aménagementet de développement des arbres d’ornement à Triều Khúc. Les autorités localesdevraient appeler les villageois et les investisseurs à construire unezone d’exposition sur une superficie de 2 à 3 hectares. Mais il faudrait aussifaire en sorte que le parc de Triều Khúc devienne un centre de préservation etde développement des animaux et des plantes d’agrément. Pour ça, il fautrenforcer la connexion entre l’Etat, les entreprises, les cultivateurs, lesscientifiques et les médias ainsi que la coopération entre le village avec lesautres localités et même à l’international", recommande Đặng Văn Đông,directeur adjoint de l’Institut de recherche sur les fruits et leslégumes.
Crée il y a 10 ans,le club des cultivateurs de bonsaïs du village de Triều Khúc organiseannuellement des expositions et participe activement à celles qui sontorganisées dans d’autres localités dans le pays. Les artisans transmettent leurexpérience et leur passion aux jeunes pour les aider à créer des bonsaïsoriginaux, se réjouit Bùi Duy Thắng.
Prochaine étape,pour Triều Khúc: exporter à l’étranger. Petit bonsaï deviendra grand ! - VOV/VNA