Rencontre avec la plus jeune professeure adjointe du pays
Nguyên Khánh Diêu Hông est
devenue, fin 2012, à 31 ans, la plus jeune professeur adjointe au
Vietnam. Malgré de belles perspectives professionnelles à l’étranger,
elle est retournée dans son pays natal pour poursuivre ses projets
scientifiques.
Nguyên Khánh Diêu Hông était une
élève très brillante dans la classe d’élite de chimie du Lycée de Thang
Long, à Hanoi. Et pourtant, elle a figuré parmi les représentants de
cette école au concours de... littérature de la sélection de bons élèves
de la ville. En 1997, Diêu Hông a décroché le 2e prix du concours
international d’anglais dans le cadre du Festival mondial de la jeunesse
et des étudiants. Puis, elle a réussi le concours d’entrée à l’École
polytechnique de Hanoi, où elle a suivi une filière en chimie.
Une jeune femme bardée de titres
À l’université, en 2003, Diêu Hông a obtenu la médaille d’or lors de
la Foire des technologies du Vietnam (TECHMART). La même année, elle a
remporté le 1er prix de l’Invention technique du Vietnam (VIFOTEC) et a
reçu un satisfecit du ministre de l’Éducation et de la Formation. Une
fois diplômée première de sa promotion à l’École polytechnique de Hanoi
en 2004, Diêu Hông a décroché, à titre exceptionnel, une bourse de thèse
à l’University College London (UCL), le plus ancien et l’un des plus
grands collèges de l’Université de Londres. Devenue docteur ès sciences à
l’âge de 26 ans, Nguyên Khánh Diêu Hông a été la première Vietnamienne à
être reçue à la prestigieuse Royal Institution of Great Britain, l’une
des plus anciennes sociétés savantes britanniques.
«Ma période d’études et de recherches en Grande-Bretagne m’a aidé à
grandir», partage-t-elle. C’est durant ses études en Europe que la jeune
fille vietnamienne a remporté la médaille d’or de l’Organisation
mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO en anglais) pour le
meilleur jeune inventeur (Best Young Inventor Award).
Malgré de belles perspectives professionnelles à l’étranger, Diêu Hông
a décidé de rentrer au Vietnam. «De nombreuses personnes pensent que
l’environnement de vie et d’étude à l’étranger est idéal. Mais moi, je
préfère travailler au Vietnam où je suis née, où j’ai grandi et où j’ai
toutes mes attaches. Je peux y trouver de l’aide n’importe quand»,
confie-t-elle. Et d’ajouter qu’en Grande-Bretagne, l’environnement de
travail est agréable, confortable. Mais, son équipe comptait peu de
chercheurs, c’est pourquoi elle était souvent débordée. Au Vietnam, elle
reçoit l’aide de nombreux collaborateurs qui partagent avec elle bien
des initiatives.
Retour au pays
De retour au Vietnam, Diêu Hông revient à son École polytechnique de
Hanoi où elle enseigne et mène des recherches scientifiques. «L’École
polytechnique de Hanoi est une des meilleures universités nationales en
termes d’environnement de recherche et d’infrastructures. Elle facilite
beaucoup les transferts de technologies», estime-t-elle.
Diêu Hông (3e, gauche) reçoit le 1er prix des meilleurs jeunes inventeurs de la capitale (7e édition), en 2010. Photo : Dinh Trân/VNA
En 2009, Nguyên Khánh Diêu Hông a reçu un satisfecit de la
vice-présidente de la République, Nguyên Thi Doan, pour les jeunes
exemplaires de Hanoi. Un an plus tard, elle a décroché le 1er prix des
meilleurs jeunes inventeurs de la capitale (7e édition) et le 2e prix
national dans ce domaine. De plus, la jeune docteur a remporté en 2011
le prix du meilleur article lors d’une conférence scientifique d’Asie
sur les biotechnologies et énergies renouvelables tenue à Bangkok.
Recherches sur les biocarburants
À l’heure actuelle, Diêu Hông se consacre à des recherches sur les
biocarburants et la fabrication de produits respectueux de
l’environnement, des thèmes sur lesquels elle avait déjà planché en
Grande-Bretagne. Ces cinq dernières années, elle a participé à quatre
projets d’études, dont deux au niveau d’État.
En
une dizaine d’années, elle a publié 25 articles dans des revues
scientifiques nationales et étrangères, participé à la rédaction d’un
livre sur les énergies vertes et les processus de traitement dans la
pétrochimie, ouvrage de référence pour les universitaires.
Fin 2012, Nguyên Khánh Diêu Hông s’est vu décerner le titre de
professeur adjointe, devenant la plus jeune du pays à le recevoir.
Outre son travail scientifique, Diêu Hông consacre son temps libre à
sa petite famille et à la peinture, un loisir qui l’aide à évacuer le
stress. – VNA