Face à la situation compliquée des infections respiratoires aiguës provoquées par un nouveau coronavirus (nCoV), ce matin 16 février, des organisations non lucratives vietnamiennes et internationales opérationnelles dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune ont adressé au Premier ministre Nguyen Xuan Phuc une lettre proposant sept actions pour répondre aux menaces du commerce illégal d'espèces sauvages.

Virus en provenance des animaux sauvages : une inquiétude permanente

Proposer des actions pour repondre aux menaces du commerce illegal d'especes sauvages hinh anh 1Le pangolin pourrait être un vecteur intermédiaire pour transmettre du coronavirus à l'homme. Photo : Vietnam+



Dans cette lettre, les organisations ont souligné que les Vietnamiens se souciaient de leur santé et des dommages importants causées par le nCoV pour l'économie.

Comme le SARS (syndrome respiratoire aigu sévère) survenu en 2003 coûtant la vie à cinq Vietnamiens, le nCoV serait transmis de animaux sauvages à l'homme par des contacts étroits dans un marché de produits aquatiques à la ville de Wuhan en Chine continentale, un endroit où le commerce illégal d'animaux sauvages a lieu.

De documents scientifiques démontrent que le coronavirus provient de chauves-souris et est transmis par un animal sauvage intermédiaire à l'homme. Cet animal pourrait être pangolin.

Un examen sur les pandémies survenues au cours des 20 dernières années a clairement montré un lien avec le «réservoir» du virus chez les animaux sauvages. Par exemple, le SARS ayant infecté plus de 8.000 personnes dans 37 pays et ayant provoqué 774 décès est dû à une nouvelle souche de virus betacorona provenant de chauves-souris qui est transmis à l’homme via la civette palmiste à masque (Paguma larvata).

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Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), qui s’est déclaré en 2012, avec 2.494 personnes infectées, dont 858 décès, est également originaire d'une autre souche transmise par des chameaux à l'homme. La peste porcine africaine (PPA), qui a récemment balayé la Chine, le Vietnam et neuf autres pays et provoqué de graves pertes économiques, proviendrait semblablement de porcs sauvages en Afrique. La PPA a affecté les 63 villes et provinces du Vietnam, avec plus de 5 millions de porcs ayant détruits.

Selon le Vietnam et les organisations internationales à but non lucratif opérant dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune, le nCoV cause également des dommages importants au Vietnam.

Une évaluation préliminaire réalisée par le ministère du Plan et de l'Investissement montre que l'objectif de croissance du PIB du Vietnam sera inférieur à 0,53% si la maladie est maîtrisée au premier trimestre ou inférieur à 0,71% si l'épidémie est contrôlée au deuxième. Jusqu'à présent, l'industrie aéronautique du Vietnam est fortement affectée avec des pertes d'environ 10.000 milliards de dongs en raison de l'annulation de vols pendant l'épidémie.

Les leçons tirées de l'épidémie de SARS et maintenant de nCoV démontrent que de nouvelles souches de virus continueront d’être transmises des animaux sauvages à l’homme pendant leur commerce et leur consommation. Des études menées au Vietnam et dans certains pays ont démontré que le coronavirus existait dans d'animaux sauvages et que leur commerce créerait des risques de transmission de virus à l'homme.

Malgré les efforts visant à réformer les politiques et à renforcer l'application des lois sur la protection des espèces sauvages, le commerce et la consommation des espèces sauvages au Vietnam demeure problématique. En particulier, un nombre croissant de produits illicites de la faune sauvage ont été transférés des marchés internationaux vers et via le Vietnam.

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Des solutions proposées


Les organisations à but non lucratif opérant dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune demandent au gouvernement d'identifier et de fermer les marchés illégaux et les lieux de commerce d'espèces sauvages; identifier et appliquer des interdictions aux restaurants qui vendent des produits de viande illégaux; élaborer des règlements et des processus stricts pour gérer efficacement les activités commerciales concernées.

D'un autre côté, le gouvernement devrait publier des réglementations obligatoires sur toutes les plateformes de commerce électronique, les médias sociaux et les journaux électroniques pour surveiller et éliminer toutes les transactions et la publicité des produits illégaux.

Le Vietnam doit réformer les procédures judiciaires pour améliorer l'efficacité de la dissuasion et de la prévention dans le traitement des délits concernant des espèces sauvages; sensibiliser la population aux risques de consommation d'animaux sauvages pour la sécurité et la santé publique; assurer la coopération interministérielle et sectorielle lors de la mise en œuvre des points ci-dessus.

Outre des raisons de santé publique et économiques, selon des organisations à but non lucratif opérant dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune sauvage, ces actions prouveront que le Vietnam est un pays leader dans la région dans la lutte contre le commerce illégal d'espèces sauvages et la conservation de la biodiversité. – Vietnam+