Le créateur vietnamien Nguyên Hà Dông, à l’origine du jeu gratuit Flappy Bird, qui a fait fureur ces derniers mois, a expliqué mardi 11 février qu’il avait retiré ce jeu pour la simple raison qu'"il ne donne plus de joies aux utilisateurs comme je le souhaitais initialement".

Lors d’une interview exclusive accordée au quotidien en ligne VietnamPlus (Vietnam+) relevant de l’Agence vietnamienne d’Information, cet homme de 29 ans a clairement expliqué sa décision choquante.

Bien qu'au moment de sa suppression, Flappy Bird ait été le jeu gratuit le plus téléchargé sur l’AppStore d’Apple et sur Google Play.

Vietnam+ est le seul organisme de presse national à qui le créateur a accepté une interview après le retrait de son jeu des boutiques en ligne.

Lors de cette interview exclusive de Vietnam+, Dông a fait savoir qu’il ressentait une grande joie lorsque son jeu était devenu si populaire dans le monde.

Mais, quand Nguyên Hà Dông a reçu des réactions négatives sur le fait que les utilisateurs devenaient trop "accroc" au jeu, il a commencé à prendre conscience que Flappy Bird "n’allait pas".

"Ce jeu peut engendrer un état de dépendance psychique, ce qui n’est pas sain pour les utilisateurs", a déclaré Nguyên Hà Dông.

"Je suis mal à l’aise, non pas à cause des accusations qui me traitent de +voleur de création+ ou de +copieur+, mais parce que Flappy Bird a de mauvais effets", a-t-il avoué.

Si l'on revient aux anciennes confidences de Nguyên Dông Hà affichées sur Twitter, on peut mieux comprendre ses explications.

Il n’y a pas longtemps, un utilisateur lui a posé une question : "Créateur de cet oiseau battant des ailes, pouvez-vous m’apporter la victoire ?"

"Non, je ne peux pas le faire", a répliqué Dông. "Ce n’est qu’un jeu. Tout d’abord, vous devez prendre soin de vous-même. Je n'ai pas créé ce jeu pour ruiner la vie des autres."

Nguyên Hà Dông a également souligné que sa décision n’était pas liée aux problèmes juridiques ou aux pressions en raison des rumeurs qui circulent.

Le développeur a fait savoir que le vice-Premier ministre Vu Duc Dam l’a invité mardi 11 février à échanger des avis. Et Dông a reçu "ses encouragements et son soutien".

Le vice-Premier ministre est la première personne qui l’a rencontré après sa décision de retirer le fameux jeu. Ensuite, Dông a vu des reporters de deux journaux étrangers.

"Mes parents ne connaissaient rien de cette histoire jusqu’au moment où la presse nationale en a parlé", raconte le créateur.

Et d’ajouter qu’il ne lit pas de journaux nationaux concernant ce problème. "Mes amis m'ont dit ce qu'il était écrit. Si je trouve que certaines choses ne sont pas exactes, je ne m’y intéresse pas trop".

"Vraiment, je ne me sens pas très à l'aise car de nombreux journalistes commencent à venir frapper à ma porte", a-t-il dit.

Auparavant, au petit matin du 10 février (heure locale), l'auteur de Flappy Bird, le développeur indépendant Nguyen Ha Dong, a retiré le jeu pour mobile des deux principales plates-formes d'applications, l'AppStore d'Apple et Google Play pour Android.

La décision de Nguyen Ha Dong de retirer ce jeu a été communiquée sur Twitter (@dongatory) 22 heures avant. Certains ont alors eu la suspicion que le jeune homme était en train de jouer un "coup marketing". Plusieurs lui ont conseillé de ne pas agir, tandis que d'autres ont affirmé qu'il s'agissait d'une décision judicieuse.

Nintendo, pionnier japonais des jeux vidéo, a pour la première fois élevé la voix le 10 février contre ce jeu qui est devenu l’un des jeux gratuits les plus téléchargés dans le monde de GEARS Studio, d'après les "on-dits" selon lesquels l’inventeur aurait utilisé les graphismes des premiers «Mario» de Nintendo pour les tuyaux.

Lors d’une interview accordée à l’AFP, un porte-parole de Nintendo a déclaré que son enreprise n’avait pas pris de mesures pour cette fois.

Sorti en mai 2013 sur iPhone et Android, le petit jeu pour mobile Flappy Bird a brusquement connu un succès fulgurant sur l'AppStore d'Apple et Google Play pour Android entamé fin octobre 2013, devenant ensuite le jeu le plus téléchargé sur ces deux plates-formes à partir de la mi-janvier.

Selon plusieurs sites web spécialisés dans les technologies numériques, il a été rapporté que Flappy Bird désespérait les joueurs en raison de la difficulté de son gameplay. La règle de ce jeu est d'une simplicité élémentaire : l'oiseau doit éviter une série d'obstacles, mais le challenge est plus que corsé.

Lors d'une interview accordée au correspondant de Vietnam+, plusieurs experts en technologies de l'information ont estimé que le succès du téléchargement et des revenus générés par les publicités apparaissant sur Flappy Bird étaient la fierté de la branche de l'application mobile du Vietnam. Selon eux, cette réussite est un sacré encouragement pour les entreprises vietnamiennes à investir davantage dans le développement des applications pour conquérir des joueurs du monde entier.

En réalité, nombre de jeux ont été mis sur le devant de la scène suite à Flappy Bird - où l'on peut incarner un oiseau ou une abeille aux graphismes semblables, voire presqu'identiques, avec des noms d'appellation recourant aux mots "Flappy" ou "Bird" pour attirer l'attention. Après que Flappy Bird a été retiré, au moins deux ou trois jeux du même type ont fait leur apparition dans le Top 10 des applications gratuites les plus téléchargées sur l'AppStore d'Apple. Même si leur succès est sans commune mesure à la fièvre Flappy Bird.

Commentant les rumeurs selon lesquels Flappy Bird pourrait être impliqué dans un problème juridique, certains experts ont souligné que ces hypothèses étaient dépourvues de fondements, l'"héritage" ou l'influence d'un jeu précédent étant populaire dans le monde du jeu vidéo. -VNA